World We've Lost

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15/20
Nom du groupe AfterTime
Nom de l'album World We've Lost
Type EP
Date de parution 20 Janvier 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 World We've Lost
Ecouter04:30
2.
 Forge your Destiny
Ecouter04:34
3.
 Reflection
Ecouter04:36
4.
 Masquerade (Through the Façade)
Ecouter05:14

Durée totale : 18:54

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AfterTime



Chronique @ ericb4

25 Fevrier 2017

Un laconique mais saisissant méfait révélateur des intentions du combo ricain...

A peine le premier effort achevé, à l'instar du corpulent et engageant EP « The Fall of Light » que le quintet américain originaire de Rochester remet le couvert, 9 mois plus tard, à l'aune d'un second propos de format similaire dénommé « World We've Lost » ; auto-production de 4 titres enchaînés sur un ruban auditif de 19 minutes, dans laquelle le combo a incorporé des éléments cinématiques et affiné sa mélodicité d'ensemble. Galette finement mixée et mastérisée par Jacob Hansen (connu pour avoir assuré la logistique d'albums d'Epica, Amaranthe, Delain...) et ayant bénéficié du concours du guitariste Lukas Knoebl (Illuminata, Aeonata) pour assurer les orchestrations.

Cofondé en 2011 par les guitaristes Brad Sturgis et Chris Radke, le groupe a conservé son line-up originel, l'équipe se nourrissant une nouvelle fois des apports de la frontwoman Sarah Wolf, du bassiste Malachi Arndt et du batteur AJ Blakesley. Une constance qui s'observe au premier coup d'oeil, au regard de l'artwork de la jaquette d'inspiration fantastique et aux tons aussi sobres que sur celle du premier opus, encore une fois signé Gogo Melone. Ce qui n'a nullement empêché une évolution stylistique du projet, le groupe proposant dorénavant un metal mélodico-symphonique adjoint à une touche prog. De quoi attiser notre curiosité et enclencher la touche play de la platine cd...

D'entrée de jeu, les intentions du collectif ricain se dévoilent, laissant entrevoir d'hypnotiques séries d'accords corroborées à des portées à la rigoureuse écriture et à une esthétique mélodique éminemment séduisante ; celles-là même qui nous resteraient longtemps gravées dans notre mémoire. Dans cette même logique, fidèle à ses convictions, il nous renvoie en second lieu au souvenir ému d'une de ses premières compositions.
D'une part, non sans rappeler l'atmosphère frondeuse de « The Holographic Principle » d'Epica, avec quelques emprunts d'accords à Delain à l'instar de leur second album « April Rain », le vrombissant mi-tempo « World We've Lost » s'impose d'emblée comme un hit en puissance, évoluant sur une légère et prégnante ligne mélodique, et surtout doté d'une stupéfiante profondeur de champ acoustique. Sans doute la touche experte de Jacob Hansen ne serait-elle pas étrangère à cet état de fait. En outre, des changements de tonalité bien amenés s'insinuent au cœur d'une jouissive tourmente que l'on ne lâchera pas une seule seconde. De plus, les progrès accomplis par la sirène surprennent, faisant désormais osciller plus largement ses angéliques volutes, contribuant dès lors à magnétiser couplets radieux et refrains catchy que ses illustres maîtres inspirateurs pourraient bien lui envier. En second lieu, reprise du premier opus, une nouvelle version du dévastateur « Masquerade (Through the Facade) » nous est également adressée, dévoilant une autre facette du champ oratoire de la maîtresse de cérémonie, faisant ici penser à Jennifer Haben (Beyond The Black). Si l'on retrouve la sente mélodique originelle, cette variation se veut plus opératique, ouvrant plus largement les portes aux choeurs et faisant place à davantage d'effets de contrastes atmosphériques. Doté de refrains immersifs à souhait, tout en développant d'efficaces couplets, entre lesquels déambule une lead guitare bien inspirée, ce morceau joue lui aussi dans la catégorie des incontournables du répertoire du quintet. C'est dire qu'il ne ratera pas non plus sa cible, celle de nos émotions les plus profondément enfouies.

Mais le collectif ricain a d'autres tours dans son sac, privilégiant un versant progressif aussi inattendu que saisissant d'emphase, et ce, selon deux modes opératoires complémentaires. Ainsi, d'enveloppantes et ondulantes nappes synthétiques et des choeurs en rangs serrés s'inscrivent dans la toile de l'altier et puissant « Forge your Destiny », lumineux titre mélodico-symphonique cinématique et progressif, à la croisée des chemins entre Nightwish (première mouture) eu égard à ses arrangements, Leaves' Eyes pour ses délicates variations et Amberian Dawn (seconde période) sur le versant mélodique. On effeuille alors une épique et enivrante offrande à la production soignée où le corps oratoire est en parfaite harmonie, secondant un convoi orchestral s'épaississant au fur et à mesure de son avancée pour finir crescendo. Pas de doute, on sent qu'un vent d'inspiration nouveau transpire par tous les pores de cette pétillante, avenante et un tantinet caressante plage. D'autre part, sensible jusqu'au bout des ongles, calé sur un gracieux piano/voix, « Reflection » dévoile à la fois la magnificence et l'élégance d'une ballade atmosphérique progressive qui, d'un battement d'aile, ne tarde par à nous toucher en plein vol. A la manière de Maike Holzmann (ex-Voices Of Destiny), lorsque les célestes coulées oratoires d'une déesse au faîte de son art s'élèvent d'un octave, elles viennent nous happer sans crier gare. Rejointe par une instrumentation qui lentement s'embrase, elle en vient à tutoyer les étoiles sur quelques notes haut perchées. Le spectacle offert est soufflant de brio et l'émotion assurément au bout du chemin.

Nul doute que la formation étasunienne a élevé d'un cran le niveau de ses prérogatives, ayant peaufiné ses arrangements, soigné sa production d'ensemble sans l'avoir rendue aseptisée, affiné le trait mélodique tout comme sa technicité instrumentale et vocale, sans visée ostentatoire. Si l'on aurait pu souhaiter davantage de prises de risques et de diversité atmosphérique, l'attention demeurera cependant constante sur la totalité du méfait, notamment auprès des aficionados du metal symphonique progressif à chant féminin et/ou des courants d'influence dont s'est nourri ce projet. Ce qui n'est pas sans renvoyer à la puissante charge émotionnelle délivrée, susceptible de faire frissonner bien des âmes, y compris les plus rétives. Aussi, à l'aune de cette brève mais délectable offrande, le groupe peut d'ores et déjà caresser l'espoir de faire partie des valeurs montantes de son registre metal d'affiliation et élargir le champ, encore clairsemé, de son auditorat. Désormais, on attend confirmation de ce potentiel à la lumière d'un album full length. Affaire à suivre...

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