Arcane Horizons

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe AfterTime
Nom de l'album Arcane Horizons
Type Album
Date de parution 10 Mai 2024
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 Ultra Terrum
Ecouter02:04
2.
 Arcane Horizons
Ecouter05:31
3.
 Sons of Fenrir
Ecouter04:25
4.
 Armored Heart
Ecouter04:02
5.
 Of Lust and Rust
Ecouter05:17
6.
 Amongst the Trees
Ecouter05:09
7.
 Goddess of Dark Horizons
Ecouter05:19
8.
 Verdant Siren
Ecouter04:33
9.
 Druid's Dance
Ecouter04:08
10.
 Lament d'Morgan
Ecouter06:24
11.
 Under a Midnight Sun
Ecouter02:50
12.
 A Prophecy of Realms (I. A Battlefield of Ashes; II. Through the Land of Mist; III. Diving the Brave)
Ecouter11:07
13.
 By the Tavern's Light
Ecouter03:52

Durée totale : 01:04:41

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

AfterTime



Chronique @ ericb4

22 Mai 2024

Couronné d'un second coup de maître, c'est en de célestes contrées que volette désormais le monarque étasunien...

Prudence est mère de sûreté, dit-on... Un adage suivi à la lettre par le quintet étasunien ! En effet, sorti de terre en 2011 à Rochester, dans le Minnesota, sous l'impulsion communément partagée du guitariste/vocaliste Brad Sturgis et du guitariste Chris Radke, le groupe accouchera finalement de son introductif et déjà encourageant EP, « The Fall of Light », en 2016, auquel succédera un second et saisissant effort du même acabit, « World We've Lost », un an plus tard. Mais c'est à l'aune d'un somptueux premier album full length, « The Farthest Shore », sorti en 2020, que la chrysalide se muera en un majestueux monarque ! Poussés par les alizés, nos flibustiers signeront un troisième et seyant EP, « Infinite Legacy », en 2021. Si un solide background studio serait donc à mettre à l'actif du collectif nord-américain, ce dernier souhaite désormais, et en toute légitimité, marquer plus fort encore les esprits de son empreinte...

Il faudra dès lors patienter quelque trois années supplémentaires avant de les voir revenir dans la bataille, et ce, munis d'un deuxième effort de longue durée intitulé « Arcane Horizons ». Aussi, effeuille-t-on une auto-production généreuse de ses 65 minutes sur lesquelles s'enchaînent sereinement 13 pistes inédites, dont les singles « Sons of Fenrir » et « Goddess of Dark Horizons » parus quelques semaines plus tôt. Pour cette traversée en eaux profondes, nous retrouvons l'équipage de la dernière goélette au grand complet. Ainsi, auprès des deux maîtres d'œuvre, sont à nouveau savamment conjugués les talents de Sarah Wolf, soprano aux cristallines inflexions, AJ Blakesley, derrière les fûts, et Lucas Weide, à la basse. Cela étant, ce nouvel élan constituerait-il pour nos acolytes la rampe d'accès vers les valeurs confirmées d'un registre metal symphonique à chant féminin encore et toujours soumis à une sévère concurrence ?

Dans cette nouvelle aventure, ont été requises, pour l'occasion, non seulement les empreintes vocales de Lara Mordian (Shield of Wings, DiAmorte, Mordian) et de l'impressionnant MPLS (imPulse) choir – déjà présent sur « The Farthest Shore » – mais aussi les orchestrations du pluri-instrumentiste Vikram Shankar (Redemption, Meridian, ex-Ego, feu-Gravity...). Excusez du peu ! Restée partiellement fidèle à ses aspirations premières, la formation ainsi constituée nous plonge dorénavant au cœur d'un metal mélodico-symphonique cinématique, progressif et folk, dans la veine coalisée de Nightwish, Xandria, Epica, Dark Sarah, Visions Of Atlantis (VOA), Eluveitie, Lyriel et Delain. Pour sa mise en musique, cet opus à la fois rayonnant, épique, intrigant et romanesque, jouit à son tour d'une production d'ensemble de fort bonne facture, signée Jack Kosto, producteur et guitariste de Seven Spires, également connu pour avoir dispensé mix et mastering chez Firewing, Mourn The Light, Threads of Fate, Lycania, entre autres. Il semble dès lors que l'on soit entré dans une tout autre dimension...


C'est sur une mer d'huile que l'opulent navire fait son tour de chauffe. Ce faisant, un léger mais graduel marin souffle déjà sur « Ultra Terrum », brève entame cinématique et progressive sur fond d'incantations tribales et enorgueillie des frissonnantes oscillations de chœurs qui, peu à peu, prennent l'ascendant pour un mémorable final en crescendo. Mais, aussi majestueux soit-il, l'arbre ne saurait cacher bien longtemps la forêt...

Aussitôt les chevaux lâchés, le combo trouve à nouveau matière à aspirer le tympan sans avoir à forcer le trait. Ce qu'atteste, tout d'abord, « Sons of Fenrir », ''xandrien'' up tempo aux riffs acérés adossés à une frondeuse rythmique. Nous livrant un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les envolées lyriques de la sirène, que suit à la trace une muraille de chœurs que rien ni personne ne songerait à enrayer la marche en avant, et nous gratifiant d'un fringant solo de guitare, le ''tubesque'' effort ne se quittera qu'à regret. Dans ses pas se glisse « Goddess of Dark Horizons », ''delainien'' up tempo ponctué d'un léger tapping et générateur de saisissants effets de contraste : démarrant sur un sensible picking à la guitare acoustique, le pulsionnel méfait ne saurait tarder à nous asséner de pénétrants coups de boutoir ; les angéliques volutes de la déesse, elles, trouvent leur pendant dans les rocailleuses impulsions du growler. Et la sauce prend, une fois encore.

Dans cette même dynamique, mais en réponse à un souci de diversification atmosphérique, d'autres pistes s'avéreront, elles, propices à l'esquisse d'un pas de danse chaloupé. Ainsi, tant « Under a Midnight Sun » – ''eluveitien'' instrumental d'une magnétique jovialité où s'intercalent des chœurs libertaires et en totale symbiose – que le ''lyrielien'' « By the Tavern's Light », eu égard à ses souriants arpèges d'accords et à un violon aussi sautillant qu'endiablé, maintiendront constante l'attention du chaland. Dans une logique similaire mais dans un environnement pop metal mélodico-symphonique, cette fois, « Druid's Dance » s'offre, lui, tel un titre enjoué débordant d'une énergie communicative, que soulignent les troublantes patines de la princesse. Ce faisant, le pimpant manifeste ne lâchera pas sa proie d'un iota. Mais le magicien aurait encore d'autres tours dans sa manche, et des meilleurs...

Quand il ralentit un tantinet le rythme de ses frappes, le collectif parvient non moins à nous retenir plus que de raison. Ce que prouve, en premier lieu, « Arcane Horizons », mid tempo syncopé aux riffs crochetés à la confluence de VOA et d' Epica. Mis en exergue par un vibrant duo mixte en voix de contrastes – les claires inflexions de la belle faisant écho aux growls ombrageux d'une bête revêche –, recelant parallèlement un entêtant refrain ainsi qu'un seyant legato à la lead guitare, ce hit en puissance poussera assurément le chaland à y revenir sitôt l'ultime mesure envolée. Dans cette énergie, c'est cheveux au vent que l'on parcourra le ''delainien'' mid tempo progressif « Armored Heart » ; pourvue de sémillants arpèges d'accords et d'une insoupçonnée et saisissante densification du corps oratoire en bout de course, la truculente offrande n'aura pas tari d'armes efficaces pour asseoir sa défense, et se jouer des nôtres ! Et comment ne pas se sentir porté par les vibes enchanteresses jaillissant des entrailles de « Verdant Siren » ? Magnifié par un duo féminin en voix claire en parfaite osmose, unissant la chatoyante empreinte de Lara Mordian et les célestes oscillations de Sarah Wolf, et sous-tendu par un dispositif orchestral tendant à se densifier, le sensuel et ''nightwishien'' mid/up tempo insuffle une émotion grandissante au fil de sa progression.

S'ils ne se muent pas nécessairement en de véritables bourreaux des cœurs en bataille lorsqu'ils nous mènent en d'intimistes espaces, nos compères ne nous adressent pas moins leurs mots bleus les plus délicats. Ce qu'illustre, d'une part, « Of Lust and Rust », ballade atmosphérique d'une sensibilité à fleur de peau, ''nightwishienne'' en l'âme ; glissant le long d'une souriante ligne mélodique et mise en habits de soie par les fluides ondulations de la maîtresse de cérémonie, et malgré des séquences d'accords tendant à se répéter, la soyeuse offrande interpellera l'aficionado d'environnements tamisés. Dans cette lignée, on retiendra également l'intrigant low tempo gothico-symphonique « Amongst the Trees », et ce, davantage pour son refrain finement ciselé et la soudaineté de ses fugaces et grisantes accélérations, au sein desquelles s'intercalent des growls glaçants, que pour la persistante linéarité de son tracé mélodique. Mais la palme reviendrait assurément à « Lament d'Morgan », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, voguant sur d'ondoyantes nappes synthétiques et fortement chargée en émotion ; investie par des gammes pianistiques d'une confondante délicatesse, encensée par les cristallines modulations d'une interprète que l'on croirait alors touchée par la grâce, qu'escortent des choeurs aux abois et en parfaite harmonie, la tendre aubade saura faire plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Mais ce serait à la lumière de sa pièce en trois actes d'obédience metal symphonico-progressif que la formation étasunienne serait au faîte de son art ; un exercice de style auquel le dantesque « The Farthest Shore » nous avait déjà familiarisés, et convaincus de la capacité du combo à nous surprendre. Ainsi, scindé en trois volets – ''A Battlefield of Ashes'' ; ''Through the Land of Mist'' ; Diving the Brave'' –, « A Prophecy of Realms » déverse ses quelque 11 minutes d'un parcours à la fois épique et romanesque ; laissant tout d'abord entrevoir des arrangements instrumentaux d'excellente facture à la lueur de son ample et cinématique entame, la pléthorique plage prendra ensuite l'ascendant, maintenant alors une cadence soutenue, un brin chevaleresque, tout en empruntant une sente mélodique d'une sidérante fluidité. Moult variations rythmiques et atmosphériques, doublées d'inattendus mais opportuns jeux de contraste oratoires s'ensuivront ; autant de coups de théâtre disséminés, aptes à nous assigner à résidence jusqu'à son terme, faisant de cette rayonnante fresque le masterpiece de la rondelle.


A l'issue d'un périple à la fois palpitant et enivrant, ponctué de moult terres d'abondance, un agréable sentiment de plénitude nous étreint. Aussi se surprend-on à y revenir, le souffle ultime de la galette à peine entamé, histoire de plonger à nouveau dans cet océan de félicité. Ayant veillé à varier ses phases rythmiques comme ses atmosphères et ses joutes oratoires, le combo offre également une palette étoffée en matière d'exercices de style, au demeurant savamment élaborés et exécutés avec brio. Jouissant, par ailleurs, d'une ingénierie du son coulée dans le bronze, d'une technicité instrumentale désormais affermie, de mélodies finement concoctées et volontiers immersives, d'une empreinte vocale aussi magnétique qu'identifiable, et de sonorités inédites, c'est dire que le sculptural et émouvant propos disposerait d'arguments de poids, susceptibles de porter dès lors le quintet nord-américain parmi les valeurs confirmées de l'espace metal symphonique à chant féminin. Couronné d'un second coup de maître, c'est en de célestes contrées que volette désormais le monarque étasunien...

4 Commentaires

2 J'aime

Partager
Sephiroth26 - 22 Mai 2024:

Merci Eric pour tes belles chroniques passionnés ????

As tu une chaîne youtube avec une playlist ou Spotify ?

Ça m'aiderait à ne pas rater les dernières sorties metal symphonique ????

ericb4 - 23 Mai 2024:

Merci à toi! Sinon, je n'ai ni chaîne youtube ni Spotify. Cependant, en consultant régulièrement les news, en lisant les chroniques des derniers albums et/ou en repérant sur mon forum 'Le Panthéon des Déesses du Metal', le topic 'Vos écoutes du moment', tu peux déjà avoir connaissance d'un certain nombre de sorties récentes en MS. Sur youtube, on peut aussi dégoter des nouveautés à partir de compilations de titres récents postées par certains internautes. Mais d'autres sources d'information encore peuvent également te renseigner. A cet effet, le mieux serait de me contacter par message privé.

Ensiferum93 - 28 Mai 2024:

Merci pour la chronique, après un premier album très réussi j'attendais celui-ci avec impatience et la première écoute est prometteuse. En revanche, je sais que ce n'est souvent pas prioritaire dans le symphonique, mais clairement le rôle de guitariste ne doit vraiment pas être épanouissant dans ce groupe...

ericb4 - 29 Mai 2024:

Merci pour ton retour. Je dois dire que je suis agréablement surpris tant par la qualité de production que par le niveau de composition affiché sur cet opus, que j'apprécie d'ailleurs davantage au fil des écoutes. Clairement l'une des belles sorties de ce milieu d'année. Concernant les lignes de guitare, on décèle bien de jolis soli placés ça et là mais, j'en conviens, cela reste un peu en-deçà de ce qu'on serait en droit d'attendre pour un groupe de déjà 13 ans d'existence. Peut-être qu'un 3ème album permettra de rectifier le tir? Wait and see...

    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire