Voici le nouvel album de mes allemands préférés, toujours au service du mélomane friand d'horror metal.
Le dernier disque du groupe « The
Witching Hour » : du horror metal ? Oui mais pas seulement!
Après un album «
Set Sail to Mystery » aux thématiques classiques pour le groupe : références à
Edgar Allan Poe, à Lovecraft (the Outsider) ou à
Lord Byron (A
Curse of the Grandest Kind), nous retrouvons le groupe aujourd’hui avec une thématique nouvelle : les sorcières. D’après l’interview de Schwadorf (Markus Stock) publiée dans le METALLIAN de
Septembre-
Octobre 2013, les sources folkloriques sont extrêmement vastes – il parle de plus de deux mille contes et légendes rien qu’outre-Rhin – et nous plongent textuellement et musicalement dans l'atmosphère humide et sombre d’une ballade lors de la nuit de Walpurgis dans les bois sombres et hivernaux de Germanie, avec toujours ce côté macabre et glauque – somme toute logique pour un groupe qui se nomme en français « la vision glauque » - à la recherche de Sabbats ancestraux.
Musicalement, le nouvel album n’a pas grand-chose en commun avec «
Set Sail to Mystery », le propos est nettement plus rentre-dedans, avec des influences thrash (comme sur «
Hexenmeister »), des parties de batterie d'inspiration extrême à la double pédale et aux blast beats beaucoup plus fréquents qu’à l’accoutumée.
On retrouve avec plaisir la voix de ténor du batteur Konstanz, qui s’il a fait de gros progrès en ce qui concerne la batterie, demeure l’identité vocale principale du groupe, car contrairement à l’album précédent, on n’entend que très peu la voix de Schwadorf et en outre dans un registre nouveau sur « A Witch is
Born ». A découvrir.
Les structures sont variées, et rien n’a été laissé au hasard, la créativité – véritable point fort du groupe – se dévoilant tout au long des soixante minutes que dure cet album(par exemple, le passage en guitare clean sur « the Call of the
Banshee »).
Le propos est notamment up-tempo, la production est parfaite pour le style et l'on remarquera que par souci de cohérence, les parties orchestrales sont bien moins nombreuses sur ce disque, et composées quasi-intégralement par des nappes de claviers discrètes mais bien amenées et pertinentes. On notera au passage l'utilisation récurrente et subtile d'une flûte fantômatique, notamment sur l'intro éponyme.
Un morceau particulier se distingue par ses chorus, ses parties atmosphériques et par son rythme mid-tempo, le rendant excellent – mon coup de cœur sur ce disque - : « The Walkyries », un morceau variant les ambiances et qui dure sept minutes et trente secondes.
Encore une fois,
The Vision Bleak a réussi à dépasser de la tête et des épaules son précédent album qui déjà faisait preuve d’une maturité musicale et émotionnelle manifeste( I dined with the swans, au hasard), en ne cherchant pas à capitaliser sur ses acquis mais en débutant l’écriture de ce disque par une page blanche.
Ce groupe est impressionnant, je tombe actuellement neuf fois sur dix sur des groupes en pilotage automatique avec trois notes de différence entre leur précédent essai et le nouveau, alors vous imaginez quel plaisir je ressens à tomber sur un groupe qui non content d’avoir cinq albums de très haute qualité dans son escarcelle réussit à se réinventer à chaque fois.
Messieurs, chapeau bas.
16/20.
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