Comment ne pas évoquer l'Irlande quand on parle de
Gary Moore et de l'album
Wild Frontier? En effet, le guitariste nord irlandais, fort d'une discographie riche et exemplaire, impose le respect avec tout d'abord ses débuts avec
Skid Row [IRL], puis
Colosseum II et surtout
Thin Lizzy à qui il apportera les touches celtiques qu'ont lui connaît dont le très inspiré
Black Rose. Nous ne sommes pas là pour vanter les mérites de l'ex-guitariste doué de
Thin Lizzy, mais bien pour rendre un hommage solennel à ce talentueux musicien et compositeur qu'était Gary.
Après pas loin de 7 albums solos d'excellente facture dont le très Heavy et dynamique
Victims of the Future (1983), suivi d'un
Run for Cover encore plus varié avec sa liste d'invités aussi prestigieux que talentueux dont,
Glenn Hughes (ex-
Deep Purple, Trapeze) et Phil Lynott entre autres, suit une tournée mondiale, présageant même une reformation du grand
Thin Lizzy, ce qui, malheureusement, n'arrivera pas. Phil Lynott s'effondrera le jour de Noël 1985 suite à un malaise et décédera le 4 janvier 1986 à l'âge de 36 ans d'une septicémie due à une infection.
Nous sommes donc en 1987, soit un an après la mort de Phil, quand sort dans les bacs le très FM et celtique
Wild Frontier qui, pour la petite histoire, sera entièrement dédié à son ami récemment disparu. Pour cet opus, le guitariste mettra l'accent sur les guitares aux sonorités folkloriques et celtiques, couplées à des refrains mémorables et des touches de claviers FM. D'autre part, le line up sera composé naturellement de
Gary Moore au chant et aux guitares, de Neil Carter (ex-
Wild Horse,
UFO) aux claviers, guitares et chœurs et de Bob Daisley (ex-
Ozzy Osbourne,
Uriah Heep etc...) à la basse.
Seule ombre au tableau, la batterie: elle sera remplacée, par une boîte à rythme, d'où un son pas très naturel et assez clinique. Autre précision, c'est le quatuor
Gary Moore, James "Jimbo" Barton, Pete Smith et Peter Collins qui seront tous quatre responsables du mix et de la production et ils réussiront l'exploit de donner un son tout à fait honorable à l'opus malgré l'utilisation de la boîte à rythme.
L'album et ses 8 titres (11 sur l'édition CD dont 2 remix et "
Out in the Fields" en version
Live): les morceaux se veulent tous très variés et impressionnants de dextérité. Certains s'avèrent plus rapides, comme "
Thunder Rising" à l'irrésistible refrain et son mur de lead guitares jouissives, suivi d'un solo central à tomber, ou l'entrainant "
Take a Little Time", avec son refrain et ses chœurs imparables. En guise d'hymne et dans un registre plus mid tempo, nous trouverons "
Over the Hills and Far Away" et ses sons de cornemuses. D'ailleurs, ce même titre sera repris plusieurs années plus tard par le groupe
Metal Symphonique
Nightwish.
L'éponyme, aussi, très réussi, nous renvoie aux grandes heures du groupe
Thin Lizzy, avec ses guitares mélodieuses et son pont central où Gary chante avec émotion.
Quant à "Strangers in the
Darkness", c'est de loin mon titre préféré et, sans doute, le plus mélodieux et empli d'émotions, Gary abattant un boulot phénoménal au chant, sans oublier un jeu de guitare au toucher et au feeling d'une extrême délicatesse.
Nous aurons droit en milieu de parcours à un instrumental: le très beau "
The Loner" où là encore les guitares se trouveront magnifiées grâce à un feeling hors pair que seul Gary possédait. D'ailleurs, pour la petite histoire, c'est le batteur et ami de Gary,
Cozy Powell qui lui offrira ce titre. A l'origine,
The Loner fait partie du premier album solo de Cozy "Over the Top" paru en 1979 et qui rendait hommage à son ami et légende vivante de la six cordes, Jeff Beck.
Passons au titre "
Friday on My Mind": il vient d'une reprise du groupe Rock australien des années 60, The Easybeats, et est doté d'un son plus moderne revisité par Gary. C'est de loin le morceau le moins bon de l'album, que je qualifierais d'assez poppy avec ses claviers assez kitch, et cela, malgré l'apport des guitares incendiaires de
Gary Moore.
L'album se termine sur les notes douces d'une ballade belle à pleurer, "Johnny Boy", chanson tout en acoustique, avec un chant à nous donner des frissons accompagné par le seul son d'une cornemuse, nous faisant voyager dans les vertes prairies de l'Irlande natale de Gary.
Suivra une tournée mondiale qui passera par la France le 6 avril 1987 (au
Zenith de
Ozzy Osbourne exactement) pour un concert mémorable et inoubliable que votre serviteur eut la chance de voir. Le guitariste y était, accompagné une dernière fois par une formation
Hard Rock.
Gary Moore sortira en 1989 un dernier album de
Hard Rock intitulé
After the War, ma foi assez réussi, mais un semi-échec commercial dans la carrière du musicien. Gary poursuivra celle-ci en enregistrant des albums dans un autre registre, le Blues Rock, qui lui apportera la reconnaissance et le succès qu'il mérite.
Gary décédera le 6 février 2011 à l'âge de 58 ans pendant son sommeil, dans sa chambre d'hôtel à Estepona sur la Costa del
Sol en Espagne d'un arrêt cardiaque causé par un coma éthylique.
L'artiste entrera, par la même occasion, au panthéon des grands guitaristes de notre époque, grâce à une discographie riche et exemplaire, qui force le respect.
Un guitar hero qui nous touche encore et toujours.
Rajoutons qu’Over The Hills & Far Away a également été repris en 2000 par le groupe suédois de black Viking THYRFING EN 2000.
Mais je n'en dis pas plus.
On attendra patiemment ta chronique pour s'en faire une meilleure idée!
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