Sand... Je me souviens encore du premier titre que j'ai entendu des californiens : '
Boom'. Et jamais au grand jamais je n'aurais cru acheter trois albums de la formation après cette écoute désastreuse pour moi. Mais l'album éponyme vit le jour en 2003, révélation (pour moi) d'une exceptionnelle qualité (car rempli de tubes) quoiqu'en disent les fans de la première heure, une oeuvre qui définitivement m'a poussé à regarder plus loin, à chercher sans cesse la perle rare et à m'intéresser de très près à la musique. Pour un album classé 'neo', c'est une belle prouesse.
Testify, trois ans plus tard, m'a moins séduit bien que plus de la moitié du disque me semble absolument géniale (les refrains de 'Sounds Like
War' et 'Teachers'), des morceaux plus banals tels 'If You Could See Me Now' et 'Good Bye For Now' s'avéraient vite lassants. Qu'en est-il donc de cette cuvée 2008? Eh bien on peut affirmer une bonne fois pour toutes que
Sand a changé, même avec le retour de Marcos à la guitare (eh oui, le line-up originel est reformé), ils sont plus calmes, on trouve plus de ballades, et moins de morceaux bourrus où l'on secoue la tête. Peut-on reprocher à un groupe de ne pas utiliser la (soi-disant) violence qui plus est gratuite et le bourrinage insipide (je fais allusion à des formations comme Ill Niño, que j'ai apprécié un moment mais qui est affligeant de convention à force de se répéter) pour faire passer des émotions, mais plutôt la douceur, la subtilité et en plus d'une manière plus honnête et franche comparée à ce que pourraient faire
Linkin Park et autres
Limp Bizkit?
Parce que des morceaux lents (dans la lignée de l'album éponyme, avec ici une guitare plus soft, aérée, ce qui fait toute la différence entre ces deux disques), des ballades, oui, il y en a un paquet mais les refrains composés par le groupe sont ô combien loin de sombrer dans le mielleux ('
Addicted', When Angels
And Serpents Dance', ...) et lorsqu'il s'agit de se montrer, comme je l'ai dit, francs et touchants, les musiciens et Sonny Sandoval en tête de liste savent y faire. Il y avait fort longtemps qu'une ballade ne m'avait pas fait autant d'effet que 'Tell Me
Why'! Le chant y est extraordinairement plein de conviction, j'ose les grands mots (je pense sentir ce qui se rapproche de sanglots dans la voix de Sonny). Violons classiques mais efficaces, guitare acoustique, pas une touche de batterie, tout est en place pour décrocher une larme à l'auditeur. Un morceau simple, presque conventionnel, mais exécuté avec savoir.
En parallèle de cette simplicité, les
Sand prouvent qu'ils savent également pondre des morceaux plus recherchés, comme l'instrumentale (excepté quelques mots susurrés en latin) 'Roman
Empire' sur laquelle Marcos joue dans un style très aérien, presque planant, et nous gratifie de soli auxquels le neo ne nous a pas habitué. Original et rafraîchissant.
Ce n'est pas le tout mais nous parlons bien toujours d'un album de
Metal et ce ne sont pas les morceaux '
Addicted', 'Condescending', '
God Forbid' (le plus 'vieille époque', avec Page Hamilton de
Helmet présent en tant que guest avec son chant éraillé) qui me contrediront. Le tempo n'est toutefois pas très élevé et les refrains à voix claire sont légion, mais jamais faciles ni trop évidents. Kaliforn-Eye-A, elle aussi gratifiée d'un invité à nouveau au chant (Mike Muir de
Suicidal Tendencies), déroge légèrement à la règle avec une accélération plaisante touchant au punk, avant le refrain final.
Enfin,
End Of The World est également de très bonne facture avec ses touches de violons, ses quelques choeurs et toujours cette voix claire très douce qui rebutera pourtant, je n'en doute pas, bon nombre d'auditeurs regrettant l'époque plus criarde additionnée à du rap (qui a pratiquement disparu) de Sonny Sandoval.
Les thèmes abordés (paix, les dépendances de toutes sortes, la confiance en soi, ...) touchent à la société et tiennent à coeur aux musiciens, cela se sent, d'où cette franchise que je ne cesse de souligner.
Je ne vois pas
Sand comme un groupe étant devenu mou, la musique reste entraînante, les airs fichtrement bien trouvés, quelques surprises disséminées, j'aurai bien peu à redire sur ce disque même si j'aurais apprécié un rythme un poil plus soutenu par moments, un détail qui ne m'aura toutefois pas laissé le temps de m'ennuyer à l'écoute du brûlot. Exemple parfait que la voie de la douceur n'est pas forcément celle de la facilité, ni celle de la lassitude, When Angels
And Serpents Dance est un disque intègre qui me semble largement mériter le 17/20 que je lui attribue. Vivement une suite d'aussi bonne facture.
Mais objectivement, c'est vrai que chaque chanson de When Angels and Serpents Dance est digne d'intérêt.
Conclusion, c'est un bon album, mais ce serait bien qu'ils renouent un peu avec leur style de départ :)
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