Est-il nécessaire de présenter
POD, groupe de Neo
Metal (ou de Fusion pour être, peut-être, plus précis) auquel on doit notamment un «
Satellite » (2001) qui aura bien fait parler de lui ? Il est plus intéressant, à mon avis, de préciser que l’on peut mettre en évidence deux périodes dans la carrière de ces Californiens, l’une plus axée Fusion jusqu’à «
Satellite », et l’autre portée sur la mélodie et les refrains accrocheurs à partir de l’éponyme «
Payable on Death » (une voie atteignant son paroxysme sur «
When Angels & Serpents Dance » en 2008 – attention, je ne parle pas forcément en termes de qualité mais bien de cette insistance sur le côté plus mélodique). Autant dire qu’en cette année
2012, les amateurs de chaque période se demandaient bien quelle voie le groupe allait privilégier pour sa nouvelle offrande.
Pas inoubliable au demeurant, le titre « On
Fire », révélé avant même l’annonce d’un nouvel album, laissait présager un retour en force du chant rappé, sentiment qu’ « Eyez » renforçait (morceau soutenu par
Jamey Jasta d’
Hatebreed en tant qu’invité – de là à dire qu’il y est indispensable…). Entrée en matière intéressante, « Eyez » retiendra l’attention des amateurs de la première période, qui pourraient même être captivés ensuite par le morceau donnant son titre à l’album, «
Murdered Love ». L’apparition de sonorités électroniques surprend, les couplets sont vraiment très réussis et le refrain, très Neo dans l’âme si je puis dire, laisse le chant nous marteler le titre du morceau sous couvert d’un riff entêtant et assez brut. On notera la présence, sur cette chanson, de Sick Jacken du groupe de Hip-Hop
Psycho Realm (plus remarquable que Jasta d’ailleurs).
Si le tout semblait bien parti, « Higher » peut déjà informer sur le contenu global de ce disque : on a connu mieux, bien mieux. Le couplet rappé mène, coup classique, à un refrain mélodique qui, manquant d’un quelconque intérêt dans sa composition, apparaît mielleux et relativement difficile à supporter, notamment quand on connaît et apprécie ce que le groupe a fait de plus réussi dans ce domaine. « Beautiful », ballade plus mièvre encore comme l’annonce son titre, est nettement moins touchante que « Tell Me
Why » en 2008, et « Bad Boy » relève de l’anecdote pure et simple (j’ai beau chercher, je ne vois rien d’intéressant à en dire). «
Babylon the Murderer » se montrera, elle, mieux foutue bien qu’elle n’est à nouveau qu’une redite dont les musiciens (et l’auditeur) connaissent la recette de composition par cœur. Du
POD agréable sur cette chanson, impression dépendant toutefois de ce qu’on attend du groupe puisque ça reste très calme et relativement mélodique.
«
Lost in Forever » nous ramène à certains morceaux de «
Testify » (les plus mélodiques) et à l’album précédent. Sur base de riffs assez envoûtants, le chant de Sonny Sandoval se montre le plus souvent mélodieux même lorsqu’il insiste légèrement plus sur son côté rappé (quasiment absent sur cette piste, si ce n’est quelques traces sur les couplets). Très proche de morceaux comme «
End of the World » ou «
When Angels & Serpents Dance » au niveau du refrain, ce titre se révèle tout de même plaisant car supérieur dans la composition à « Higher » qui le précède. Il faudra aller chercher la pointe d’originalité sur « Westcoast Steady Rock », où l’on retrouve un
POD un peu plus inventif (à nouveau un ou deux bidouillages électroniques, quelques notes de piano en guise de soutien) et quelque peu déjanté par moments, ce qui fait plaisir. Nouvel invité, Sen Dog (Cypress Hill) ajoute ici son grain de sel, mais le break étant bâclé, l'ensemble reste du vite envoyé tout de même.
Le tableau n’est pas plus réjouissant si l’on y ajoute la fin de l’album. «
Panic & Run » joue gentiment avec quelques accents Punk Rock au niveau du rythme tandis qu’ « I Am » conclut définitivement le disque sur du
POD complètement en mode autopilote (tout comme « Bad Boy », il y a un couplet, un refrain, c’est donc sans doute une chanson mais je me demande ce qu’on pourrait bien lui trouver de particulier, ou qu’en dire…). Au final, aucun réel choix n’aura été fait entre les deux périodes décelables chez le groupe (sans qu’elles soient pour autant équitablement représentées). Les éléments comme les morceaux typés Reggae, ou l’insistance du travail sur la partie instrumentale, plus présents ces dernières années, sont aux abonnés absents.
Un album pour rappeler que
POD existe, un album parce qu’après quatre années c’était envisageable, un album pour contenter la maison de disque… il serait pédant de ma part d’oser prétendre que l’une de ces suppositions est la vérité vraie, surtout au vu de l’enthousiasme du groupe à annoncer cette sortie, mais lorsqu’on écoute le résultat, il s’agit tout de même d’idées pouvant se révéler tenaces dans l’esprit de l’auditeur.
Allez, à la prochaine les
POD, en forme et inspirés cette fois peut-être ?
10/20
Sinon, question : le POD que tu as préféré serait lequel ?
Tu parles de "Murdered Love" ? Parce qu'en fait c'est plutôt le manque de refrains marquants à mon goût... Certains titres (comme "Murdered Love" justement) ne manquent pas de rugosité, mais laissent parler entièrement l'énergie au lieu de la mélodie. Je n'en ai pas besoin chez chaque groupe, mais avec POD oui...
Quant aux titres plus posés de ce "Murdered Love", je t'avoue que depuis le temps je ne m'en souviens même plus...
Merci à toi pour ta lecture ;)
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