War of Ages

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17/20
Nom du groupe Serenity (AUT)
Nom de l'album War of Ages
Type Album
Date de parution 22 Mars 2013
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album84

Tracklist

1. Wings of Madness 05:51
2. The Art of War 05:08
3. Shining Oasis 05:08
4. For Freedom's Sake 04:35
5. Age of Glory 06:38
6. The Matricide 04:56
7. Symphony for the Quiet 04:57
8. Tannenberg 05:49
9. Legacy of Tudors 05:01
10. Royal Pain 04:46
Bonustracks (Limited Edition)
11. Fairytales (Ballad Version) 04:29
12. Love of My Life 03:50
Total playing time 1:01:08

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Serenity (AUT)


Chronique @ LeLoupArctique

08 Avril 2013

La symphonie est enfin domptée, nous ne sommes plus si loin du chef d’œuvre ...

A peine plus d'un an après le très controversé Death and Legacy, cinq ans après le très apprécié Fallen Sanctuary, six ans après le très surprenant Words Untold and Dreams Unlived, et de nombreuses années après les démos révélatrices du talent, les Tyroliens de Serenity, groupe de power symphonique à la popularité grandissante, remettent le couvert avec ce War of Ages. Visuellement, il faut avouer qu'on ne savait pas trop à quoi s'attendre. Regarder longuement la pochette devient même gênant, devant cet homme (?) barricadé derrière ce masque … Qu'a-t-il à cacher ? Au contraire, ces yeux affichent une certaine bienveillance … Seul le titre pouvait nous donner un indice, encore fallait-il bien l'interpréter. Serenity se serait-il engagé dans le power guerrier ? Personne ne pouvait répondre bien évidemment (sauf ceux qui avaient pu l'écouter en avant-première) ; et nous avons été contraints à l'attente.

Seulement, maintenant que je tiens l'album dans mes mains, je ne sais toujours quoi penser de cet artwork. Je m'occuperai de cette question plus tard, afin de mieux pouvoir m'intéresser à la musique que nous offre aujourd'hui Serenity. Premier constat : pas de petite intro comme sur Death and Legacy au vu de la tracklist, à moins que … Et oui ! L'intro est bien présente, mais elle fait partie du premier titre, Wings of Madness.

Des chœurs angéliques, quelques notes de guitare dispersées, et puis c'est l'explosion. La guitare, la basse, ainsi que la batterie semblent avoir monté une coalition pour mieux vous bousiller vos délicats tympans. Puis arrivent les claviers, tout en douceur, afin de mieux dompter cette mer déchaînée de symphonie. C'est là qu'entre en scène le sieur Neuhauser, usant de son organe vocal avec chaleur et passion. Ses lignes de chant sont magnifiques, elles sont parfaitement adaptées à cette folie orchestrale, il nous délivre un refrain très aérien, accompagné par sa comparse, mademoiselle Delauney, qui prend en charge le couplet suivant et s'en sort avec brio. C'est ensuite au tour d'un certain Buchberger, officiant à la six cordes, qui nous lâche un solo bien senti, dans la lignée des ses plus prestigieux (Oceans of Ruby). Le tout est bien sûr continuellement accompagné de très belles orchestrations, dirigées par notre cher Oliver Philips, qui œuvra d'ailleurs sur le précédent opus du groupe.

C'est donc sur un bon pressentiment que je continue l'écoute du millésime 2013 de Serenity. Ce pressentiment est ensuite confirmé au fur et à mesure que ce son, à la fois puissant et savamment distillé, entre dans mes oreilles. Justement, que dire de ce son ? Et bien, il est bon. Oui monsieur, c'est du bon. C'est un son moderne, qui correspond à ce que font Kamelot ou Luca Turilli actuellement (bien qu'il penche plus vers le Kamelot).

Georg Neuhauser, comme à son habitude, survole les débats, avec son timbre de voix si particulier et si chaleureux. Il excelle sur chacun des titres de l'album, que ce soit sur des morceaux puissants, comme Legacy of Tudors, ou sur des titres plus doux et calmes, comme sur For Freedom's Sake ou sur la reprise piano du magnifique Fairytales, en bonus. Il se place directement en compagnie de Tommy Karevik et peut-être Alessandro Conti, parmi les meilleurs vocalistes du moment.

Allons maintenant du côté de notre Française préférée, Clémentine Delauney. Là aussi, c'est du haut niveau, l'ex-chanteuse de Whyzdom dévoile un grand talent, s'adaptant aux divers types de chansons du groupe, parfaitement à l'aise sur les morceaux typés power mélodique, que sur les morceaux s'approchant du metal symphonique à chanteuse. On remarque même certaines intonations pop sur For Freedom's Sake. Le seul problème avec elle, c'est que bien qu'elle fasse désormais partie intégrante du combo tyrolien, on a l'impression qu'elle reste chanteuse secondaire. Les Autrichiens ne lui ont pas laissé une chanson à elle seule, peut-être pour ne pas être qualifié de groupe de metal à chanteuse, alors qu'on trouve des morceaux sur lesquels elle n’apparaît que dans les chœurs. C'est dommage, car c'est une chance pour un groupe de power mélodique d'avoir à la fois un très bon chanteur au timbre si reconnaissable et une chanteuse d'un tel niveau.

Au fil des pistes cependant, on commence à ressentir une certaine monotonie. Peut-être est-ce dû à la batterie, correcte mais sans surprise ni contretemps, ou alors aux orchestrations, un brin trop classiques ? Toujours est-il qu'à la fin de Age of Glory, on commence à s'ennuyer un peu, lassé par ces chansons qui suivent de près ou de loin le même schéma couplet-refrain-couplet-refrain-pont-solo-refrain. C'est là que commence la deuxième partie de l'album, celle qu'on découvre mieux après plusieurs écoutes, et qui apporte véritablement un deuxième souffle à cet opus.

Symphony for the Quiet est une bombe, symphonique et puissante, où les chœurs, grandioses, nous transportent. La guitare est merveilleuse de mélodie, elle monte d'un cran le niveau général de l'album, tant sa mélodie est somptueuse. Tannenberg est un morceau plein de surprises ; il débute sur une belle partie de guitare, un peu vintage, part ensuite sur un couplet relativement classique, puis arrive un refrain puissant qui nous prend à contre-pied, le tout enrobé de délicieuses orchestrations, fines et gourmandes. Le morceau se termine sur un long passage instrumental, cette fois dans une atmosphère plus inquiétante et menaçante.

Suit l'incroyable Legacy of Tudors, un morceau rapide, doté d'un refrain surprenant, avec une très belle gradation vers les aiguës, qui entrera dans votre caboche sans jamais en ressortir. Il est juste dommage de ne pas avoir un refrain ou un couplet chanté par la nouvelle vocaliste du groupe. Cette pensée est vite chassée à l'approche du morceau final, Royal Pain, dont le refrain lui a été offert. Le solo est impressionnant, très technique, mais pas encore trop complexe pour ne pas tomber dans la démonstration.

Je voulais revenir sur mon observation, trois paragraphes plus haut. J'évoquais une certaine lassitude suite aux premiers titres ; cette lassitude est le résultat d'un schéma de chanson déjà vu, qui n'est pas sans rappeler les précédents opus de Serenity, bons ou moins bons. Néanmoins, les cinq premiers morceaux de l'album sont loin d'être mauvais. Shining Oasis est une chanson intrigante, avec une étrange mélodie arabisante, un couplet un brin plus sombre que le reste de la galette, puis un refrain beau mais assez classique dans l'ensemble. De plus, on trouve sur le morceau précédent, Art of War, un solo ahurissant, très rapide, et qui part décrocher des notes de plus en plus aiguës, pour finir sur une somptueuse harmonie qui mène au refrain. C'est par contre le quatrième titre qui peut nous apporter un peu de déception. C'est une belle ballade, avec une très bonne intervention de miss Delauney, mais elle manque d'un petit quelque chose qui la ferait monter à la hauteur du légendaire Fairytales sur Fallen Sanctuary.

A propos de Fairytales, on nous en propose une nouvelle version, uniquement au piano, parmi les deux titres bonus. C'est une bonne idée, la voix féminine étant bien meilleure que sur l'ancienne version. Enfin, petite originalité, Serenity nous offre une reprise de Queen, Love of My Life. Cette chanson convient en effet parfaitement à monsieur Neuhauser, qui la modifie complètement rien qu'avec sa voix.

L'album se termine donc réellement sur ces deux petites notes de fraîcheur, qui font culminer la durée totale de l'album à plus d'une heure. On a passé un très bon moment. Les prochaines écoutes ont des chances d'être aussi agréables que celle-là, et la galette risque de tourner encore un petit bout de temps sur votre platine ; jusqu'à ce que vous vous en lassiez. L'opus est clairement bon, mais il lui manque cette petite dose de folie qui le ferait rentrer au panthéon du metal (ça existe ça?). C'est pourtant un album bien nécessaire à Serenity, une étape obligatoire, sur le chemin qu'ils doivent parcourir. La symphonie est enfin domptée, nous ne sommes plus si loin du chef d'œuvre. Toujours un cran en-dessous de Fallen Sanctuary, mais bien au-dessus de Death and Legacy, War of Ages marquera les esprits comme étant un album doté d'une originalité certaine pour un groupe hors-normes.

Sauf que je ne comprends toujours pas la pochette de l'album.


Un bon 17/20.

6 Commentaires

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Tenanio - 09 Avril 2013: Concernant l'album, je suis d'accord il est bon voire très bon. J'étais présent au concert de Serenity (seconde partie du concert de Delain, Whysdom était en première partie) à paris en mai 2011. La performance de Serenity m'avait scotché ! Très bon feeling avec le public, super voix, super groupe quoi (je ne parle même pas du duo avec la chanteuse de Delain, Charlotte Wessels). Whysdom m'avait moins impressionné. Pourquoi ? On n'entendait pas suffisament la voix de Clémentine. Dommage car l'album "From The Brink Of Infinity" sorti en 2009 semblait prometteur (pas sûr d'ailleurs que ce soit Clémentine qui chantait dessus vu le nombre de changements de chanteuses en si peu de temps: 4 depuis 2007). Peut être est-ce l'explication au fait qu'elle ne soit pas si présente sur l'album de Serenity, le groupe préférant d'abord tester la réaction des fans avant de lui donner un rôle plus important.
Ebrithil - 09 Avril 2013: J'avais adoré Death and Legacy et l'album d'avant.

Si il est vraiment meilleur que Death and Legacy je ne peux que l'aimer...

Juste une remarque, oui, ce n'est pas un "peut-être", Alessandro Conti est l'un des meilleurs vocalistes power/heavy à l'heure actuelle! Incontestablement... Je laisserais Kiske dans ce cercle fermé au vu de sa prestation sur le dernier Avantasia et en attendant de le voir live.
LeLoupArctique - 12 Avril 2013: Tout d'abord merci beaucoup pour vos commentaires ! Je prendrai en compte ton observation BestJules69 pour mes prochaines chros ; En ce qui concerne Clémentine, merci beaucoup pour les infos Tenanio, tu as certainement raison ; et pour le cas Conti, c'est bien sûr un chanteur de très bon niveau, mais je voudrai voir ce que ça donne sur la durée, c'est quand même son premier album avec un grand groupe ...

EDIT : En écoutant attentivement le dernier Trick or Treat pour en réaliser la chronique, je suis un peu déçu par Alessandro Conti qui n'est pas au niveau de ce qu'il fait avec Luca Turilli. Donc pour ma part j'attendrai encore avant de le faire figurer parmi les meilleurs vocalistes du moment.
pielafo - 05 Janvier 2014: Je suis bien d'accord sur cette affirmation, Tommy et Alessandro figurent parmis les meilleurs chanteurs du moment c'est certain.
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Chronique @ dark_omens

30 Juillet 2013

Moins abstrus, plus inspiré et moins excessif que son prédécesseur...

Le désarroi dans lequel nous avait laissés les Autrichiens de Serenity, après un Death and Legacy décevant, était encore obsédant alors qu'en cette année 2013 le groupe nous proposait de découvrir la suite de ce manifeste. Ce nouvel opus, baptisé War of Ages, inspirait donc la méfiance et il fallut, en effet, laisser le temps panser l'ardente blessure avant que votre humble serviteur daigne enfin se résoudre à lui donner une chance.

Afin de démarrer au mieux l'analyse de ce nouveau chapitre, souvenons-nous, d'abord, une dernière fois, des insurmontables défauts dont souffrait ce douloureux prédécesseur. Et notamment de la démesure d'un Power Metal Progressif et Symphonique dans lequel l'aspect orchestral, en une sonate excessive où intervenait une profusion embarrassante d'instruments divers, d'ambiances variées, de breaks et de tant d'autres choses encore, était prompte à perdre un auditeur ne sachant plus où porter son attention. Rappelons-nous aussi que le tout était enchevêtré en des constructions sinon abstruses, manquant tout du moins cruellement de cette simplicité salutaire qui guide l'esprit de l'âme séduite.

L'évocation de cette déception, bien que pénible, est rendue plus aisée par le fait qu'ici l'ensemble des défauts imputables à ce Death and Legacy ont été corrigés. Bien évidemment, il va sans dire que Serenity n'aura pas véritablement décidé de se consacrer, à l'aune de sa créativité débordante, à un autre art que celui dans lequel il aura souvent excellé. Et donc qu'ici encore nous trouverons l'expression de tous les poncifs de cet exercice stylistique, et notamment cette complexité de composition inhérente aux mouvances progressives qu'affectionne tant le sextette, dans laquelle il se sera brillamment complait autrefois. Et, bien entendu, qu'on y trouvera également la grandiloquence symphonique de ces interventions aux instruments classiques indissociables de la mouvance défendus par nos Autrichiens. Néanmoins, le groupe sera revenu à une certaine sobriété raisonnable proche de celle de Fallen Sanctuary. Et aura, de surcroît, su, à nouveau, parer son propos d'une simplicité, et donc d'une efficacité, tout à fait délectable. Ainsi n'est-il pas étonnant, fort de toutes les vertus évoquées, que des morceaux tels que les très bons Wings of Madness et The Art of War, tels que le dépaysant Shining Oasis, tels que le séduisant Age of Glory, ou tels que l'excellent Symphony for the Quiet soient aussi persuasifs.

Soulignons aussi la présence sur ce disque de Clémentine Delauney (ex-Whyzdom). Nouvellement venue au sein de Serenity, elle a la lourde tâche, de sa voix délicieusement angélique, de venir soutenir celle toujours aussi convaincante de Georg Neuhauser. L'association est plaisante. Elle prend même un caractère très émouvant sur la très jolie ballade For Freedom Sake. Ou encore sur Fairytales, une piste extraite de Fallen Sanctuary (2008), ici reprise en une version voix/piano sublime. Il est à noter que ce titre, accompagné d'une réinterprétation de Love of my Life (Queen - A Night at the Opera (1975)), est disponible uniquement sur l'édition limitée de cet opus.

Moins abstrus, plus inspiré et moins excessif que son prédécesseur, War of Ages, sera, sans aucun doute, l'album qui permettra à ceux qui, comme votre modeste obligé, furent déçus par Death and Legacy, de renouer avec Serenity. Une œuvre qui, même si elle ne parviendra pas tout à fait à égaler la maestria du splendide Fallen Sanctuary, sera très réussie, en somme.

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