1994 : déchiré entre le probable suicide de
Kurt Cobain à l'âge de 27 ans et la scène grunge qui continue son apogée, cette année-là aura bel et bien marqué les esprits musicalement parlant. Mais alors qu'après sa mort,
Kurt Cobain devient une idole charismatique du grunge et que la médiatisation autour de
Nirvana bat son plein, Chester Bennington n'est alors qu'un illustre inconnu parmi tant d'autres qui s'adonne à un grunge bien typique à cette époque avec son tout premier groupe nommé
Grey Daze.
D'abord né de la rencontre entre le vocaliste Chester Bennington et du batteur Sean Dowdell en 1991, le quatuor se nommait alors Sean Dowdell
And His Friends? mais splitta au bout de deux ans d'activité. Courte expérience donc, qui ne verra la sortie que d'une unique démo trois-titres la dernière année. Bien heureusement, la bande se reforma peu de temps après cette séparation avec un nouveau line-up (sous le nom de
Grey Daze) puisque le bassiste Jonathan Krause rencontra le frère de Sean Dowdell sur son lieu de travail, et Sean Dowdell ayant rompu avec le groupe reprit contact et retrouva ainsi son poste de batteur. Comme ils recherchaient un chanteur, Sean Dowdell proposa l'ancien vocaliste de Sean Dowdell
And His Friends? - c'est-à-dire Chester Bennington.
Nous débuterons donc par l'observation de cette magnifique pochette signée
Jason Barnes, où les réfractaires à Chester pourront se consoler en découvrant le visage de sa femme, Samantha, en arrière-plan. Passé cela, on peut se rendre compte que l'album est bien loin des grosses productions américaines, car le label est tout simplement celui du groupe,
Grey Daze Publishing ou peut être désigné comme une simple auto-production. La promotion de l'album, quant à elle, ne s'est faite qu'à partir de quelques mini-shows un peu crades (peu de moyens, public timide, shows relativement anonymes, dans un petit bar américain...) dont un récemment publié, comprenant trois titres : un inédit nommé "
Smoke Mouth" uniquement joué en live, "She Shines" de l'album "
Wake Me" et "Commit" de la première démo de
Grey Daze délivrée en 1995.
L'album débute avec un morceau d'ouverture "What's in the Eye?" alternant chant rageur et passages mélodiques pour un résultat bien accrocheur, teinté de petits solos de guitares discrets, mais efficaces. Alors que tout avait pourtant bien commencé, on ne comprend pas bien la suite, qui semble même hors de propos si l'on se base sur l'intro de "Spin". En effet, on remarque un certain déséquilibre voire un manque de cohérence entre le premier morceau assez sombre (se terminant par un scream) et cette intro si joyeuse arrivant après. Sans doute pour nous rappeler d'où vient le groupe, mais ces premières notes de folk country cassent quelque peu l'appréciation de l'album. Pourtant, celui-ci trouve assez bien sa place, puisque les sons relèvent d'un registre grunge, très influencé par le ska-punk du début des années 1990.
Par opposition à "Spin" - de nouvelles influences se font sentir sur "Holding You" démarrant sur un son blues-rock assez lent, pour finir sur un enchaînement de screams déchaînés. Mais là où l'on pourrait vraiment s'étonner, c'est sur les couplets de "Starting to Fly" où les basses de Chester, délivrent parfois une atmosphère assez mélancolique. Puis on retrouve un "Sometimes" à la fois chanté sur cet album et sur "
No Sun Today" où en comparant ces deux résultats, on pourra s'apercevoir que la version ré-enregistrée du second album se veut plus percutante, puisque l'originale possède une qualité de son moins maîtrisée mais aussi un déséquilibre entre la voix et l'instrumentation.
A l'instar de groupes tels que
Nirvana mettant l'accent sur le côté punk-hardcore de leur musique, ou encore
Alice In Chains intégrant davantage de sons metal,
Grey Daze puise ses influences dans la scène rock alternative, et bien que certaines pistes soient assez dispensables, ce "
Wake Me" ne manque pas d'honnêteté et acquiert déjà, une certaine maîtrise. Mais l'album est peut-être trop linéaire pour être marquant, et certains points restent fragiles, bien que cela soit certainement dû au manque d'expérience de ses membres et au son pas toujours très propre des compositions.
Alors la tu m'en apprend une belle, il faudra que je jette une oreille sur ce skeud rien que par curiosité ( je suis pas un grand fan de Grunge ).
Merci pour cette chronique en tout cas, ce soir je m'endors moins bête grâce a toi :)
@ ComeBack : Ce n'était que la première partie, je publierais également une autre chronique sur ce second album, dont je partage ton avis. Mais il fallait bien commencer dans l'ordre des choses. Merci aussi :)
Je savais que Chester avait fait un morceaux avec Stone Temple Pilots, mais j'ignorais qu'il avait vraiment rejoindre le groupe.
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