"
No Sun Today" autrement dit, "
Pas de Soleil Aujourd'hui". Si l'une des caractéristiques du grunge est d'écrire et d'interpréter des paroles angoissantes, nous sommes tout de même en droit de nous poser des questions sur le fait de découvrir un nom d'album et une pochette aussi sombre. Mis à part la séparation des américains de
Soundgarden cette année-là, qui, pourtant n'explique pas grand chose, aucun autre événement majeur ne s'est profilé dans l'histoire du grunge... Alors est-ce un choix purement artistique, ou cela révèle-t-il des tensions dans le groupe, du fait qu'il se soit séparé peu de temps après, en 1998 ? L'épisode du "
Wake Me" et de son joyeux "Spin" auraient-ils laissé place à une atmosphère plus sombre sur ce nouvel album ?
Revenons sur cette pochette, qui, quand même est un indice de taille lorsqu'on souhaite cerner le style adopté sur ce "
No Sun Today" avant de commencer l'écoute de l'album. L'artwork met donc en scène une jeune fille, debout, au milieu de nulle part, tenant une hache à la main, entre une atmosphère mystérieuse et un ciel noir. D'après certaines sources, il paraîtrait en effet que le groupe se soit séparé en raison de différences d'un point de vue musical et d'un malaise dominant chez Chester Bennington, le poussant à quitter le groupe, la même année de sa séparation, en 1998.
Malgré le fait que ce "
No Sun Today" a davantage fait parler de lui, notamment à
Phoenix en Arizona, il n'a cependant pas eu la chance d'obtenir une signature avec un label pour sa promotion. Faute de quoi, l'album reste en auto-production mais est tout de même soutenu par David Knauer, ayant collaboré avec le groupe pour l'enregistrement et le mixage, comme sur "
Wake Me" d'ailleurs. Pour ce qui est de la tracklist, on y retrouve trois morceaux repris (ré-enregistrés donc) du premier album : "What's in the Eye?" - "Sometimes" & "
Hole" mais aussi une cover de Dramarama intitulé "Anything, Anything".
Que ce soit les couplets groovy de "B12" ou le refrain percutant de "Drag" - la première chose qui différencie cet album du premier, est sans aucun doute la plus grande efficacité de ces morceaux, même s'il lui manque encore quelque chose pour faire la différence. La ligne conductrice de l'album est enfin trouvée, la bande applique une atmosphère sombre et mélancolique avec des morceaux tels que "Drag" - "
Sickness" ou "Saturation" laissant place à une forme de pessimisme.
« It can't be me, bring us to our passage... » C'est donc sur "Just Like Heroin" où l'on aurait presque envie de verser une larme avec Chester, crier au mal-être et à la souffrance, tant celle-ci reste mélancolique. Et, tandis que le groupe livre le dernier album de sa regrettée, courte carrière, le post-
Grey Daze verra la ré-édition de "
No Sun Today" en 2001 par Sean Dowdell pour une meilleure qualité des morceaux.
Finalement, chacun choisira un chemin différent puisque Sean Dowdell, Dave Sardegna et Bobby Benish se retrouveront au sein d'une nouvelle formation appelé Waterface, dans la pleine continuité de
Grey Daze, mais ne sortiront qu'un unique album. Mystérieux même, qu'un nouveau groupe formé en 1999 prenne le nom d'un ancien groupe splitté en 1998, et le garde près de six mois, surtout avec trois anciens membres de
Grey Daze dedans... Quant à Chester Bennington, il s'en ira découvrir un milieu musical qu'il ne connaissait pas avant, le néo-metal, en rejoignant
Hybrid Theory, qui deviendra plus tard,
Linkin Park.
Chaque groupe a son histoire. Celle de
Grey Daze s'arrêtera à ce "
No Sun Today" livrant un grunge à la fois sombre et mélancolique, mais restant tout de même dans l'esprit du premier album "
Wake Me". Les membres ont su proposer quelque chose de plus cohérent, suivant une ligne directrice tout au fil des morceaux.
Plus abouti, il se place en tête de la maigre discographie de
Grey Daze et de ses sept années de vie.
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