Heavenly !
N’importe quel fan de heavy aura entendu parler de ce groupe français rivalisant sans problème avec les ténors du genre, sorte de mixture entre la rapidité et la mélodicité d’
Helloween et la grandiloquence d’un
Rhapsody (of
Fire). "
Sign of the Winner" avait d’ailleurs vu, en 2001, leur cote de popularité justement augmenté en flèche grâce à un album inspiré et beau, simplement impeccable.
"
Dust to Dust" voyait le groupe trouver leur voie et se diriger vers un métal plus agressif, mais toujours symphonique.
Mais bien des choses ont changé, à commencer par le line-up. Mis à part Ben Sotto (chant) et Charley Corbiaux (guitare), c’est un véritable raz-de-marée qu’il y a eu sur le groupe.
La musique de "
Virus", quatrième album, en pâtira-t-elle ? Selon moi oui, très largement. On aura entendu nombres de commentaires très élogieux sur le disque (par excès de patriotisme ?) qui me font personnellement bien rire.
Soyons clair, je ne veux jeter la pierre à personne mais ce
Virus souffre d’un manque de créativité évident de la part d’un genre très exigeant, et ce à plusieurs niveaux. A commencer par le son, il est très bon, bien mixé et produit mais si lisse. Merde, quand le heavy va-t-il comprendre qu’il peut durcir le ton en studio, surtout sur les guitares qui perdent ici trop de leur mordant. Le son de "
Sign of the Winner", six ans plus tôt, était à mon avis plus puissant.
Mais le plus important concerne évidemment les compositions. Et quelle ne fut pas ma surprise (et ma déception) en découvrant cette musique se contentant de produire du sous-
Gamma Ray pendant presque toute la longueur du disque ! Ben s’égosille comme Kai mais manque énormément de précision dans son chant, rendant le résultat fort désagréable par moment, simplement car ce n’est pas lui, il imite c’est tout. Et la musique suit le mouvement…
"The
Dark Memories", premier titre, nous plonge dès l’intro dans ce plagiat éhonté des allemands (le "Creatures of
Doom" hurlé de façon exactement similaire à Kai Hansen !), les riffs évoque "Somewhere out in Space" et les solos, bien que très bien interprétés (le nouveau guitariste est impressionnant sur ce point !), souffre d’une platitude extrême.
"Spill
Blood On
Fire" lui, m’aura fait reprendre espoir, car il est complètement différent. Un mid tempo où Ben sort le grand jeu (sa voix en quelque sorte !), un solo au tapping magnifique et surtout un refrain qui se colle dans le cerveau pendant de longues heures. Parfait pour un premier single.
Mais "
Virus" repompe sur le maître ("Man On A Mission" surtout), ainsi que le rythme effréné de "
Power and
Fury" (très agréable et puissant si l’on dispose d’une connaissance vierge du genre). La délicieuse montée en puissance de "Wasted Time" (pourtant le meilleur titre) ne me fera pas oublier cette copie conforme du légendaire "
Rebellion in
Dreamland" ou du plus récent "
Blood Religion".
Dommage dommage, tant de talent sacrifié au profit d’une passivité d’écriture décevante. La reprise ultra connue de "When The
Rain Begins To
Fall" sera la bouffée d’oxygène de l’album, très réussie et catchy. On se demande ce que sait les premières secondes mais le clavier omniprésent du morceau est très sympathique, une reprise personnelle qui prouve que le talent n’a pas disparu.
Alors oui, dans le fond, tout est bien fait. Bon son, bonnes compos, bonne interprétation mais ni la magie ni la créativité n’est présente... et c’est malheureusement les deux composantes essentielles aujourd’hui du heavy metal pour lui permettre d’aller de l’avant et de proposer des albums qui, contrairement à celui-ci, nous fait voyager vers d’autres horizons.
La prochaine fois peut-être…
J'ai découvert très tardivement ce groupe français de power mélodique, sans doute l'un des rares à avoir eu un certain succès. Bien que ça sonne un peu trop Gamma ray il y a de la qualité dans les compos de cet album rondement mené.
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