Sign of the Winner

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17/20
Nom du groupe Heavenly
Nom de l'album Sign of the Winner
Type Album
Date de parution 24 Septembre 2001
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album122

Tracklist

1.
 Break the Silence
 04:02
2.
 Destiny
 06:58
3.
 Sign of the Winner
 04:06
4.
 The World Will Be Better
 06:53
5.
 Condemned to Die
 06:15
6.
 The Angel
 02:06
7.
 Still Believe
 05:01
8.
 The Sandman
 04:43
9.
 Words of Change
 05:06
10.
 Until the End
 08:52

Bonus
11.
 Lonely Tears (Japan Edition)
 04:51

Durée totale : 58:53



Bonus CD (France Edition)
1.
 Interview
 08:55
2.
 Defender
 05:05
3.
 Promise Land
 03:45
4.
 Lonely Tears
 04:51

Durée totale : 22:36

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Heavenly


Chronique @ Eternalis

19 Septembre 2009
Dans des temps lointains et reculés, il y eu un jour où la France produisait, artisanalement, un hard rock typiquement franchouillard que fit la renommée de groupes aujourd’hui cultes comme Killers, ADX ou encore Trust. Une époque archaïque, anachronique actuellement, faite de sueur, de muscles, de gros riffs et de vestes à patch.
Puis une décennie de disette musicale, un vide béant, dans lequel la France s’est autoproclamée comme mauvaise en hard rock, et où il faisait bon dire pour un groupe français aux producteurs qu’il était originaire de l’autre côté du Rhin. L’avènement du néo métal, du death et du black (dans lequel Loudblast tenta de se faire vainement un nom) n’arrangea rien.

C’était un temps qui nous semble maintenant ridicule, presque vexant, gênant pour nos fiertés et nos égos. Si la France est devenue avec le temps l’un des foyers métal les plus originaux de la planète (est-il utile à un français de faire une liste non exhaustive ?), il y eu cette révolution, cette envie de renaissance de la part du métal mélodique traditionnelle.
On citera Malédiction, les géniaux Manigance, mais également, pour une tranche plus jeune et attirée vers le speed, Heavenly. Inspirés ouvertement par la grande vague allemande instaurée par les citrouilles d’Helloween et perpétuée dignement par les grands Gamma Ray, Blind Guardian (dans un premier temps) Iron Savior et autres Edguy, les jeunes d’Heavenly vont ravir les oreilles de français en cruelles crises d’infériorité.

Si "Coming from the Sky", sorti juste avant le bond dans le troisième millénaire, laissait apercevoir un intéressant potentiel créatif, "Sign of the Winner", de deux ans son cadet, fut la bombe que tout le monde espérait et attendait.
Un speed vif, galopant, généreux et mélodique, dans la parfaite lignée des deux premiers "Keeper of the Seven Keys" et Gamma Ray qui allait remplir de fierté tout une nation.
"Sign of the Winner", le titre track, nous emmène dans les palais ambitieux et oniriques du Helloween mythique (Ben Sotto, même s’il manque et manquera toujours de personnalité, est impressionnant de mimétisme) couplé avec la puissance grandiloquente du second groupe de Kai Hansen, particulièrement concernant les chœurs sombres et le déluge de double pédale. Il faut tendre l’oreille pour ne pas croire que cette mélodie, si typiquement germanique, n’est pas le pur produit d’un teuton pur souche, et que le vocaliste n’est pas le Kiske d’antan. Et ce refrain, que l’on croirait tout droit sorti de "Land of the Free" ou "Somewhere Out In Space".

Pourtant, on ne peut pas affirmer qu’Heavenly aura choisi complètement la voie de la facilité et de la paresse créative. En effet, il faut oser ouvrir le disque sur ce "Break the Silence" symphonique, longue ouverture instrumentale de quatre minutes, emplie de grâce à peine écornée par une production certes cheap mais pleine de bonnes idées et de cœur. Une montée en puissance, belle et mélodieuse, presque (ne l’oublions pas) personnelle. Et "Destiny" enflamme la marche et nous installe sans aucune forme de délicatesse dans un speed sans concession et au combien majestueux, aux claviers ingénieux et imaginatifs (le début du morceau). Il y aura ce cri, ce hurlement, suraigu, comme sortie des canons d’un archange, d’un jeune homme nommé Ben.

Fortement chargé en adrénaline et en vitesse, armé de missiles répondant au doux nom de "Condemned to Die" (le break est assez impressionnant tant Ben adopte les mêmes tics vocaux de Kiske, mais en lui-même très réussi) ou encore Words of Change, ce second opus se veut efficace et puissant, sans la concision que l’on aurait pourtant souhaité voir apparaitre. Car il faut avouer que l’album se retrouve parfois indigeste, partagé entre un superbe "The World Will Be Better" et son approche « Angra-esque » (l’intro évoquant un "Time" ou un "Stand Away" des familles) ou un fade "Still Believe", copie presque conforme au "Heart of the Rainbow" de Freedom Call, publié quelques mois en amont.
Terminer l’opus par le titre le plus long n’est de plus pas un fait du hasard ("Halloween" et "Keeper of the Seven Keys" clôturant chacune leurs parties respectives). Pendant neuf minutes, les français délivrent ce qu’ils font de mieux, mais l’impression de fraicheur et de quiétude du début d’album n’y est plus, à l’instar d’un groupe s’essoufflant pendant son propre disque. Parfois poussive, cette longue composition, malgré des soli étourdissants de maitrise, pêche par sa production qui ne semble ici plus adaptée à tant de richesse. Le tout sonne « trop », manque de cohésion, enchainant des plans et non plus une suite naturelle.

Portant finalement en partie bien son nom, "Sign of the Winner" aura permis d’imposer Heavenly parmi les groupes qui comptent à travers le paysage hexagonal mélodique. Actuellement, si l’on fait une rétrospective de leur néanmoins courte carrière, on ne peut que regretter que le groupe se soit encore perdu en chemin, ne parvenant pas à trouver sa propre recette ("Virus" étant une malheureuse copie d’un Gamma Ray en pleine crise). "Sign of the Winner" avait vu le jour a une époque où le genre était signé à tour de bras, où les albums sortaient et se vendaient par palettes auprès de jeunes avides de savoir. Mais dans le contexte actuel, autant musical qu’extra-musical, Heavenly aura de réelles difficultés à perdurer sur la scène, s’il ne fait pas plus d’effort pour se construire une personnalité. Il s’agira de la prochaine étape dorénavant…

13 Commentaires

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dark_omens - 05 Janvier 2010: Je possède un original du premier EP du groupe et je suis un fervent de ces palois depuis que j'ai entendu Sans Fard. Mon seul regret est de n'avoir pas su, à l'époque, convaincre mon patron de disquaire de le mettre en rayon. Il n'en a acheté qu'un seul, en craignant cette frilosité d'un public par rapport aux chants en francais, et c'est moi qui l'ai eu...
Eternalis - 05 Janvier 2010: Limité donc...

J'avais découvert le groupe sur un live de "Intégrité" et j'avais été surpris que le chant passe si bien, sur une musique finalement métal et par hard moisie.
J'ai donc acheté "D'un Autre Sang" et je me souviens encore de mes premières impressions, notamment l'intro de Empire Virtuel (très Symphony X dans l'esprit), les textes poignants de Mourir en Héros et surtout Damoclès...tu les as vu en concert ?
dark_omens - 05 Janvier 2010: Mourir en héros est un de mes titres préférés...

Longtemps que je n'ai pas mis les pieds dans une salle de concert...donc, non...
Eternalis - 05 Janvier 2010: Etant français, j'ai peut-être une chance de les voir un jour sur Nantes...même si nous ne savons toujours pas (pas de renseignement sur le site officiel) qui a remplacé Florent Tallandier (il était partie mais il n'y avait, à mon souvenir, pas de déclaration officielle non plus donc ?????).

Je vais aller voir Nightmare la semaine prochaine et dans la catégorie du heavy français, je crois qu'on tiens les deux plus grands groupes de la scène...
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Chronique @ dark_omens

09 Août 2014

Un opus certes impersonnel mais presque acceptable...

Piet Sielck est assurément un professionnel de grand talent dont les extrêmes exigences offrent à ceux qui emploient ces services la garantie d’un travail rigoureux et irréprochable. Mais bien évidement cette rigueur a pour contrepartie embarrassante un dirigisme dont l’expression prend tout son sens dans la défense d’un traditionalisme Heavy à l’allemande où la batterie se doit de marteler des doubles croches tel un métronome et où les guitares se doivent d’être à fond. Si on ne peut qu’applaudir le résultat au son d’un Coming from the Sky très bien produit, très formaté, très germanique, artistiquement, on ne pourra que regretter une attitude qui fait de cet album bien trop l’œuvre de Piet, et bien trop peu celle d’Heavenly.

Si Ben Sotto avoue, aujourd’hui, ne rien regretter et avoir beaucoup appris de l’homme ; il admet cependant que ces aspirations propres étaient, à l’époque déjà, nettement plus mélodiques et orchestrales. Une hérésie que le plus pur conservatisme allemand ne peut que trop rarement concevoir. Une hérésie dans laquelle le groupe s’exprimera pourtant bien plus largement sur ce deuxième effort. D’emblée on y ressent, en effet, une volonté nettement plus marquée prompte à développer une musique plus proche d’un Power mélodique européen, et de s’éloigner quelques peu de cet héritage Heavy germain bien trop pesant sur son premier essai. Soyons clairs, si ce disque ne parvient à se délester que bien trop parcimonieusement de ces influences les plus évidentes, et qu’il n’arrive pas à en offrir une certaine moelle suffisante, ni même une vision révolutionnaire, il reste cependant bien supérieur à son prédécesseur. Développant une musique vive, envolée et véloce il s’inscrit comme le témoignage d’un éventuel plaisir enthousiasmant de par sa qualité et de par son potentiel, mais agaçant de par cette parenté aux inspirations bien trop voyantes.

Et, en effet, après l’accablement d’un interminable préambule instrumental dans lequel il n’est pas aisé de s’immerger totalement, démarrent les envolées orchestrales d’un Destiny dont on reconnaît sans peine l’héritage le plus nettement identifiable avec, notamment, des couplets rapides empruntés à Helloween, et des refrains tant et tant entendus qu’il en devient presque impossible de dire où. Au jeu des mimétismes vocaux Ben offre à The world Will Be Better un passage introductif aux intonations similaires à celles d’un André Matos, et à certains autres passages celles troublantes identique à celles d’un Timo Kotipelto. Outre ces ressemblances particulières, il n’est pas rare d’entendre dans cette voix, et dans cette musique, celles d’autres mais aussi leurs travaux, et notamment de Kai Hansen, ou les inflexions de Michael Kiske, d’André Matos, de Timo Kotipelto. Cette imitation nuit gravement à la qualité d’une œuvre qui peine donc, encore une fois, à nous satisfaire pleinement. Peu de titres s’en détachent véritablement, et nos ardeurs les plus insatiables se perdent invariablement dans les galops rapides de ces titres assez convenus. Ainsi Condemned to Die, Still Believe, Word of Change emportent avec eux, dans une fougue prompte, nos dernières espérances salutaires.

Et pourtant les différences évidentes entre un Coming from the Sky bien trop sclérosé et ce Sign of the Winner bien plus inspiré, ou plutôt, bien mieux inspiré, sont de nature à faire de ce dernier une œuvre presque acceptable. Certes, impersonnelle, mais presque acceptable.

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