Peut-on réellement s’étonner des analogies profondes qui lient ce
Coming from the Sky aux stigmates les plus marqués de l’école Heavy Speed/
Power Metal allemande ? Peut-on sincèrement le faire lorsqu’en détaillant son livret on s’aperçoit que l’opus a été enregistré et mixé par un certain Piet Sielck (
Iron Savior) omniprésent sur ce disque puisqu'on le retrouvera aussi dans les choeurs avec Jan S. Eckert (
Iron Savior) ? Que certaines de ses partitions batterie ont été jouées et transcrite par un certain Thomas Nack (
Gamma Ray,
Iron Savior) ? Que certains de ses chants annexes ont été assurés notamment par Kai Hansen (
Helloween,
Gamma Ray) ? Évidemment, non.
Mais au-delà de cette vénération affichée et assumée, il serait toutefois appréciable que nous puissions découvrir l’identité exceptionnellement singulière d'
Heavenly. Etrangement sobre et diffuse sur cet album, sa personnalité n’apparait en effet que bien trop succinctement pour que l'oeuvre ait un intérêt crucial. L’évidente évidence d’une musique manquant de caractère propre à ces quatre musiciens, cœur même d’un débat essentiel, est pourtant curieusement écartée.
En d'autres termes, en un hommage très appuyé, pour ne pas user du mot nettement plus adéquat mais nettement plus détestable de plagiat, à
Helloween,
Gamma Ray ou
Iron Savior,
Heavenly nous offre douze titres pas totalement déplaisants, mais terriblement convenus ou il sera facile de reconnaître, çà et là, chacune des influences déjà cités unies dans un amalgame malhabile et dispensable. Mais où il sera nettement plus ardu de trouver l’âme profonde de ce groupe. Tout ici sème le trouble d’apparences honteusement trompeuses. Et des mornes similitudes, tout droit issu de Keeper of the
Seven Keys, d’un Carry Your
Heart au solo de guitare curieusement emprunté à Iron Maiden, en passant par les accablantes ressemblances d’un Riding
Through Hell, débarqué d'Unification, rien ne vient véritablement apaiser ce sentiment intense d’un ouvrage sans originalité et sans saveur. D’autant plus que Ben Soto, à la voix pourtant intéressante, s'emploie en des aigus aux accents très proches de Kai Hansen. Cette fâcheuse parenté s’exprime pleinement sur un
Time Machine raté où Kai et Piet viennent prêter main forte à Ben, de telle sorte que la confusion est totale et que, pour le coup, on a incontestablement le sentiment d’être sur un album d’
Iron Savior.
Les autres pièces de cette œuvre, dans une union symptomatique, certes, un peu plus subtile, continuent, néanmoins, à nous plonger dans les affres, assurément germaniques, d’une similarité fatigante et pénible. Si bien évidement les illustres omniprésences de ces glorieux invités ne peuvent que souligner cette filiation, elles n’en demeureraient pas aussi dramatiquement désespérantes si les titres de ce
Coming from the Sky n’étaient pas aussi gravement anecdotiques. Car, soyons franc, au-delà de cette consanguinité bien trop évidente, au-delà de certains, trop rares, passages aux idées attachantes, au-delà d’un enthousiasme réel, les morceaux défendus ici sont de nature à ne provoquer qu’un ennui tragique.
Peut-on réellement s’étonner des analogies profondes qui lient ce
Coming from the Sky aux stigmates les plus marqués de l’école Heavy Speed/
Power Metal allemande ? Évidemment que non. Mais doit en réellement les apprécier et, pire, s’en enorgueillir ?
Pour caricaturer, je dirais "pourquoi s'attarder à écouter une pâle copie quand l'original fait 10 fois mieux ?"
Il y a bien évidemment des morceaux intéressants qui se démarquent mais comme tu dis ils sont trop peux nombreux (et là je parle de Heavenly au sens large, pas uniquement sur cet album).
Merci pour ta chronique.
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