Peu avant la parution de l'inhabituel
Custom Killing en juillet 1987, Mike Embro & Mike Campagnolo annoncent brutalement leur départ, contraignant le leader Dave Carlo à mettre temporairement
Razor en suspend. A la sortie de l’album, indisponible sur le vieux continent, les magazines de l’époque n’hésitent d'ailleurs pas à présenter la formation canadienne définitivement morte et enterrée.
Mais c’est sans compter sur la détermination de Dave et de son chanteur Stace McLaren, qui recrutent alors Adam Carlo (le frère de Dave) & Rob Mills, puis rejoignent Bill Kennedy au Phase One Studio à la fin de cette même année, dans la ferme intention de tout faire péter. Ils en ressortent dès lors avec le terrible
Violent Restitution, au titre et à la pochette sans équivoque, dégotant de surcroît un contrat avec la puissante écurie allemande Steamhammer (Sodom,
Destruction, Hobbs’
Angel), division de SPV.
Violent Restitution démarre sur les chapeaux de roue, sur le redoutable instrumental
Marshall Arts et ses bruits de tronçonneuses, imposant ses rafales de riffs survitaminés, avant d’enchainer sur Hypertension, dominé par les rythmiques tapageuses de Rob, les guitares furieuses de Dave et ses soli endiablées, sans compter la voix teigneuse de Stace et ses cris de hyène enragée.
Durant les rares moments où
Razor ralentit le tempo, à l’image du break de l’éponyme
Violent Restitution ou de l’intro Edge Of The
Razor, il devient alors particulièrement tranchant, repartant ensuite de plus belle dans une cavalcade de riffs incisifs, soutenant le déchainement vocal de Stace. Au final, seuls Eve Of The Storm &
Discipline, aux colorations heavy plus marquées, comme une version turbo du metal hybride de
Venom, rappellent plus précisément le speedmetal des premiers albums du gang canadien.
En cette année 1988, alors que nombre de formations s'assagissent, à l’instar de
Slayer,
Megadeth ou
Metallica,
Razor donne quant à lui l’une des meilleures leçons de thrashmetal canadien en quarante minutes, n’affichant strictement aucune envie, après cinq albums, de se laisser dompter. Surprenant par sa rapidité, et exécuté sans aucune forme de compromission,
Violent Restitution est en effet une véritable revanche contre tous ceux qui prédisaient déjà la fin du groupe, représentant sans conteste l'un des efforts les plus sauvages et les plus percutants de la bande à Dave Carlo.
Fabien.
Encore 1 chronique qui gonfle ma collection de Cds ou vinyles. Comme bien souvent à la lecture d'une chronique d'un groupe meconnu, se passe l'immuable ecoute sur YT.
RAZOR m'a fait 1 impression des plus agréable. En plus d'une efficacité incroyable comme l'a decrit Lemoustre, j'entrevois clairement l' influence d'un VENOM ET EXCITER à leurs debuts et d'un SLAYER mais dans 1 moindre mesure. Le chanteur a 1 débit de paroles tres venomesque...mais le groupe joue bien plus fort, bien plus vite que VENOM...Comme si le 33T etait lu en 45T.
Sacré album qui me fait tjrs dire que les annees 80 furent magiques et incontestablement les plus prolifiques !
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