Liste des groupes Dark Ambient Vannvidd Vannvidd - Symbiosis

Nouveau split pour le groupe Français Vannvidd initiateur du « pianistic dark-ambiant » se partageant cette fois-ci la tache avec le groupe italien Symbiosis. Deux nouveaux groupes mais aussi une manière de ressentir l’évolution « d’une » scène ambiante (rappelons que la scène suscitée est multiple et bien plus disparate qu’on ne pourrait le croire). D’un côté Vannvidd et sa musique sobre, limpide et sans esbroufes et de l’autre un mélange de Vinterriket avec la musique électronique des années 70. Un postulat déjà bien intéressant dont on peut se demander la teneur finale.

Si vous avez lu mes chroniques de Vannvidd, vous savez que j’apprécie sa musique atemporelle qui interpelle l’imaginaire de chacun avec les moyens les plus simples (à condition d’avoir un piano, bien entendu). Les trois titres impartis à Vannvidd prolongent assez logiquement la voie tracée par le compositeur. Désormais plus longs, les titres se font plus évasifs et par là plus hypnotiques et mortuaires bien que l’on retrouve certains « gimmicks » des anciennes productions (enfin anciennes à quelques mois d’intervalles à peine).
Touché léger de l’instrument, ambiance fantomatique de l’ensemble, suspension éthérée, la magie opère définitivement avec des morceaux d’une douceur sincère et néanmoins mélancolique. Vannvidd confirme et signe avec trois titres s’ils ne sont pas les meilleurs qu’ait composé Svarthet sont cependant marqués d’une empreinte de finesse subtile pour un résultat forcément sublime.

Quand à Symbiosis, ce dernier avait déjà montré ce qu’il savait faire sur le split partagé avec l’allemand Wedard. Toutefois on pouvait sentir que les compositions de l’italien étaient d’une certaine manière retenues afin de laisser la pleine cohésion à la globalité de l’objet devant succéder aux titres dépressifs de Wedard. Avec cette collaboration avec Vannvidd, Symbiosis ose plus et expérimente d’avantage donnant enfin la pleine résonance de son style. Maintenant les compos ne se font en aucun cas linéaire tout en collant parfaitement avec cette ambiance hivernale de paysage figé. Les titres surprennent par la différence de composition. On a bel et bien l’impression que le style Symbiosis est un mélange de Vinterriket, nostalgique avec des touches plus expérimentales à la Brian Eno ou Tangerine Dream. La preuve avec un titre qui se rapproche furieusement de la trip-hop avec une pulsation mélodique du plus bel effet. Une partie plus que réussie et prometteuse.

Au final cet objet est une réussite et même s’il n’atteint pas la puissance d’évocation de la cassette Vinterrriket/Vannvidd ce disque possède toutes les qualités pour donner un instant, un fragment de tristesse d’une grande sobriété, tout en plaçant les deux groupes comme médiateur d’un voyage surréaliste et touchant.