Un an après la sortie de
Nothing But Death Remains, bon album de deathmetal mais encore conventionnel et moyennement enregistré par Rex Gilssen,
Edge Of Sanity maîtrise désormais impeccablement son sujet et sait parfaitement où il veut en venir. La bande de Dan
Swanö se métamorphose ainsi en juillet 1992 lors la sortie d’
Unorthodox en une formation bien plus ambitieuse et d’avant-garde, ajoutant une dimension épique, mélodique et progressive à son deathmetal, pour le doter d’une richesse et d’une singularité insoupçonnées.
Enigma, premier morceau d'ouverture dépassant les sept minutes, reste l’un des moments les plus audacieux d’
Unorthodox, débutant sur une courte introduction au violoncelle puis s’enchainant dans un parfait mélange de finesse et de brutalité, où se mêle les vocaux foncièrement gutturaux de Dan
Swanö et ses quelques interventions au chant clair, pratique quasiment inédite en deathmetal à cette époque.
Par la suite,
Unorthodox se joue sur un équilibre étonnant, marqué par des instants de grande furie à l’image des riffs acérés et tout en puissance des redoutables Darker than Black & Everlasting, s’opposant à de nombreux passages subtils, comme les touches parcimonieuses aux claviers de l’indétrônable The Day Of Maturity, pour connaître enfin des moments de pure accalmie comme l’interlude acoustique Requiscon By Pace. Et que dire de When All Is Said, ce formidable titre final qui clôture l’oeuvre sur un ton deathdoom mélancolique, aux rythmes lents et aux atmosphères sombres, divinement retranscrites par le piano de
Swanö.
En outre, Edge of Sanity gagne en puissance, bénéficiant cette fois d’un enregistrement lui apportant enfin la profondeur et le calibre nécessaires, tout en conservant son grain de guitares si caractéristique qui le démarque immédiatement de ses confrères.
Plus expérimenté et déterminé, Dan
Swanö prend en effet les choses en main au Montezuma Studios, laissant Rex Gilssen dans un rôle secondaire et montrant déjà son immense talent en tant que futur ingénieur du son.
Durant 57 minutes variées et pleine d’audace,
Unorthodox s’impose ainsi directement comme un album clé dans la carrière d’Edge of Sanity, qui parvient à mener son deathmetal vers des contrées épiques et mélodiques pratiquement vierges en cette année 1992, paysage dans lequel nous retrouverons les brillantes oeuvres
North From Here, The Karelian Isthmus et
Skydancer (
Sentenced,
Amorphis,
Dark Tranquillity) dès l’année suivante.
La moyenne d'âge du groupe avoisinant les 18 ans à l’époque, on ne peut que plus respecter sa maturité et son côté visionnaire. Dan
Swanö avouera par la suite qu’il savait combien rien ne serait plus comme avant à sa sortie des Montezuma Studios, expliquant son rapide désir d’innovation et d’épanouissement dans d’autres projets en dehors d’Edge of Sanity, au sein duquel il pensait déjà avoir tout donné sur cet inestimable
Unorthodox.
Fabien.
Unorthodox est très différent de son prédécesseur, mais garde une identité Edge Of Sanity très forte. L’album représente sans conteste les prémices du diptyque Crimson et constitue, à mon sens, le disque le plus intéressant de la longue carrière des suédois.
Fabien.
Fabien.
Ils sont pour moi mes deux préférés devant Crimson.
La production est énorme pour l'époque, profonde et intense à la fois. Un titre comme "Enigma" donne tout de suite le ton!
Que dire des classiques comme "Darker Than Black", "Everlasting" et le très intense "Curfew For The Dammed".
Le son de batterie et le seul reproche de ce disque, je le trouve légèrement mou et pas assez puissant.
Note: 17/20
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