Le jamais rassasié Dan
Swanö, incapable d’arrêter de composer, enchaîne en cette année 1997 sur un nouvel album qui n’est ni plus ni moins que le sixième d'Edge of Sanity... en six ans. Ce n’est donc pas le fait d’avoir enfanté un album-concept tout à fait expérimental nommé
Crimson, un an auparavant, qui le freine. Cependant, après un excellent
Purgatory Afterglow,
Edge Of Sanity a mis la barre très haute en obtenant une reconnaissance unanime pour la qualité de
Crimson. Sur fond de conflit interne,
Edge Of Sanity se voit donc devant un sacré défi, à savoir assumer son nouveau statut sur la base d’un album conventionnel.
La chute est d’autant plus lourde qu’
Infernal, non content de ne pas se montrer à la hauteur de ses glorieux prédécesseurs, est pour l’essentiel sans relief et insipide. On connaît désormais l’histoire, dure à dissocier de la légende, précisant que
Swanö, en froid avec les autres membres et la maison de disque, n’aurait pas composé la moitié des titres. Sujet à débat sans enjeu de toute façon, car malheureusement, le résultat musical est là.
La musique d’
Edge Of Sanity n’est pas dénaturée de manière outrancière, le son est sans doute un poil plus lisse que le légendaire grain de
Purgatory, mais tout cela reste massif et respectable. L’
Edge Of Sanity le plus incisif pointe le bout de son nez de temps à autre (Forever
Together Forever,
Helter Skelter) pour de bons moments de death Scandinave; on doit aussi citer le morceau introductif
Hell Is Where The
Heart Is, solide démonstration du talent intact d’
Edge Of Sanity dans l’alternance des touches mélodiques et de la virulence de riffs incisifs sur un rythme mid-tempo Le
Swanö lyrique pousse ses envies heavy à fond sur quelques titres gratifiés d’un chant clair exclusif, s’appuyant sur des mélodies très accessibles et sur un format plutôt conformiste (Losing Myself) ou faisant carrément dans la ballade planante (The Last Song). Néanmoins, entre ces deux tendances que pas grand chose ne rapproche, on retrouve des morceaux souvent inspides. Des titres carrés, des riffs sans génie mais copieux, un growl particulièrement caverneux, certes. Ce qui pêche pour de bon, c’est que l’ennui n’est jamais très loin. Du bourrin
Inferno qui n’a ni queue ni tête, au quelconque The Bleakness Is All, en passant par le poussif Damned (By The Damned), le contenu est souvent fade et indigne du standing des Suédois.
Pas sûr que vous parveniez à retenir pléthore de riffs et de mélodies de cet heavy /death prévisible et ennuyeux.
En prenant l’album dans sa globalité, un vieux travers nommé hétérogénéité ressort du chapeau...et le comble, c’est qu’en plus
Edge Of Sanity se tire carrément une balle de pied est éradiquant quasiment complètement les touches progressives qui faisaient son charme. Ce ne sont pas les quelques “pauses” prog comme sur
Burn The Sun ou le tortueux 15:36 qui changent la donne.
Les moins exigeants iront donc piocher par çi par là les morceaux qui les contenteront le plus, mais pour ma part, je regrette que l’immense potentiel d’
Edge Of Sanity puisse accoucher d’un disque fourre-tout où les moments de contentement se dégustent avec parcimonie, noyés dans le moyen et le passable. Sur ce, je retourne écouter
Purgatory.
Fabien.
Je ne sais même pas si je lui donne la moyenne !!!!.......
Mais bon, les lecteurs exigeants me rappellent que ces premières chroniques mériteraient un coup de neuf, c'était pas terrible j'en conviens.
Par contre le jugement sur le disque a pas bougé depuis, je ne pense même pas avoir sorti le CD de son boîtier depuis 4 ans.
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