On avait quitté
Havok l’an passé sur leur satisfaisant EP «
Point of No Return » qui avait, s’agissant des deux compositions «
Point of No Return » et «
From the Cradle to the Grave », marqué un net retour à des sonorités old-school, se démarquant donc largement de leur dernier album en date, le très moderne et époustouflant «
Time Is Up » en 2011.
Entre temps, est survenu un évènement majeur au sein de la formation de Denver, avec le départ de Jesse De Los Santos, bassiste compositeur influent de la bande, en compagnie de son leader Daniel Sanchez. Leur couple formait véritablement la clef de voûte du groupe depuis leurs débuts. Son remplaçant, Mike Leon, s’il possède un jeu voisin et richement agrémenté, n’a pourtant pas le même apport, la même dextérité ni le même impact dans la composition.
Cependant, la nouvelle direction prise par
Havok pour ce troisième album studio ne réside pas seulement en son changement de bassiste, mais par une récidive assumée à revenir, pour notre plus grand plaisir, à des compositions éminemment
Old-School. La principale conséquence inattendue de ce chamboulement est une multiplication des influences pour déboucher sur un style beaucoup plus impersonnel.
Mais, il serait trop hâtif de parler d’essoufflement. En fait,
Havok va dégainer un nouvel As dans son jeu en parvenant à composer un excellent « cocktail-hommage » à différentes formations de Thrash US. Sans être exhaustif, nous dirons que
Havok emprunte notamment à
Municipal Waste sur « I Am the State », à
Metallica sur « Give Me Liberty … Or Give Me Death », à
Exodus sur le dément « Chasing the Edge », à
Slayer sur le songeur « Worse Than
War », ou meme à
Megadeth (oui, oui !) sur l'inattendu «
Waste of
Life » avec un chant dignement proche d’un Dave Mustaine en pleine forme.
Havok nous offre aussi deux bons « Chasing the Edge » et «
Unnatural Selection » directement inspirés de «
Time Is Up », l’occasion de ne pas rompre totalement avec cet album qui demeure leur plus grande référence jusqu’à maintenant.
Ainsi, ce «
Unnatural Selection », loin d’être ennuyeux, nous fait visiter plusieurs compartiments de son train infernal, non sans une certaine cohérence, avec comme toujours un instrumental inspiré et maîtrisé. Les idées fusent et le groupe nous prouve qu'il n'a pas encore atteint ses limites. Le chant de Sanchez demeure plutôt bien rôdé, y compris sur le surprenant titre « megadethien » précité, ou encore pour la sublime reprise de
Black Sabbath, «
Children of the Grave », un autre hommage particulièrement réussi.
Pouvant déconcerter au départ, ce nouvel opus se révèle finalement très égal, avec de très bons titres parfaitement collés les uns aux autres. Par un chemin inattendu, le groupe nous surprend une nouvelle fois, et continue sa progression jusque-là quasi sans faute au sein du Thrash Revival de ces dernières années, et ajoute ici une nouvelle pierre à l’édifice, avec un mortier certes différent, mais tout aussi solide.
Le filon est encore loin d'être épuisé dans les mines Thrash du Colorado, 17/20.
Archiviste.
+1 pour la ressemblance vocale avec le rouquin sur certains moments...
Havok ecrit de tres bons albums ayant chacun sa personnalité. Ce 3e album est 1 abecedaire du Thrash US à la sauce Havok...et ca marche parfaitement bien. Les composistions sont tjrs aussi bien ficelees et le chant conserve son agressivité si caracteristique. Havok est à mon sens le groupe de Thrash le plus regulier qualitativement du revival stylistique US (Vektor le plus creatif et ambitieux....mais en sommeil!).
La chronique est precise et decrit à merveille le 3e album d 'Havok.
Vivement le :" v " dans qlq jours!
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