Petit à petit, l’oiseau fait son nid. Cet adage peut parfaitement s’appliquer aux américains de
Havok, qui, après trois full-lenght hautement qualitatifs et une pléiade de prestations live, s’impose en espoir plus que sérieux de la scène thrash-metal internationale, suppléant les défections d’inspiration des ténors du genre. Après quatre longues années, le gang de Denver se décide enfin, à lancer sa dernière ogive intitulée «
Conformicide », produite par Steve Evetts (
Sepultura,
The Dillinger Escape Plan, M.O.D,
Warbringer) aux
Garden Grove Studio en Californie. Le quatuor a également quitté Candelight Records pour trouver refuge chez
Century Media (preuve que le combo est en pleine expansion), présentant «
Conformicide » comme le digne successeur de «
Master Of Puppets » ou «
Rust In Peace »...réponse en fin de chronique.
En préambule, il est à noter que les vieilles habitudes ont décidément la vie dure chez
Havok, puisque, une nouvelle fois, la formation a subi un changement de personnel, voyant le départ de Mike Leon (parti chez
Soulfly) et remplacé par le phénoménal Nick Schendzielos, qui officie également au sein de
Cephalic Carnage et
Job For A Cowboy.
Cette évolution de line-up impactera fortement ce quatrième méfait. Tout d’abord, la basse est considérablement mise en avant et, est parfaitement audible. De plus, les lignes de basse ne suivent pas le reste des compositions, celle-ci joue sa propre partition, tout en s’intégrant complètement à l’ensemble. Le nouveau venu ne faillit pas à sa réputation et prouve sa technicité hors pair sur « F.P.C » où son jeu en slapping renvoie directement à Infectious Groove ou
Suicidal Tendencies, mais également sur « Hang ‘Em All », «
Masterplan » ou « Circling The
Drain », pour ne citer que ces morceaux.
Le processus de composition étant plus collégiale sur cet album, les plans techniques sont bien plus présents (chacun amenant sa pierre à l’édifice), donnant une tonalité prog à l’ensemble et orientant le propos de la formation vers des groupes comme
Coroner ou
Vektor, «
Ingsoc » (en référence à l’ouvrage de George
Orwell) et ses rythmiques surprenantes ou « Dogmaniacal » en sont des preuves irréfutables.
Mais
Havok a bâti sa réputation en proposant un thrash véloce et rageur, force est de constater que les américains n’ont rien renié en ce domaine et, les volées de bois verts sont légions sur «
Conformicide », « Hang ‘Em All » et « Peace Is In Pieces », auxquels, il convient d’ajouter les accélérations fortement impactantes de «
Intention To Deceive », de « F.P.C » ou celles de « Circling The
Drain », laisseront quelques gencives sanguinolentes. Et lorsque le combo décide de ralentir la cadence, il continue de molester durement l’auditeur, à grands coups de mid-tempo ravageurs comme le puissant «
Wake Up », «
Masterplan » ou la première partie de « Circling The
Drain », avec un art du riffing qui ne peut être mis en doute.
Au-delà de la vélocité, il faut bien reconnaître que
Havok excelle techniquement (leurs prestations scéniques appuient en ce sens), avec l’intelligence de ne jamais tomber dans le piège de la démonstration, il en ressort donc un dynamisme contagieux, rehaussé de solos de haute volée.
Cependant, «
Conformicide » ne déroge pas à quelques griefs. Tout d’abord, la touche « prog » apportée à leur thrash d’origine, réduit l’impact de celui-ci et, il en émane quelques longueurs comme sur l’introduction interminable de «
Masterplan », «
Ingsoc », « Peace Is In Pieces » ou encore « Dogmaniacal », dans une moindre mesure. Aussi, les influences de ses aînées,
Exodus et
Megadeth en tête, sont toujours très présentes comme sur «
Wake Up » ou le couplet de « Circling The
Drain » où le père Mustaine semble apparaître en tant que guest, même si nous savons qu’il en est impossible puisque
Havok a eu l’obligation de quitter la tournée en opener de
Megadeth, Megadave allant jusqu’à supputer que le quatuor devait de l’argent à son fils, qui avait rédiger le contrat du groupe. Egalement, le break mid-tempo de «
Masterplan » lorgne directement sur les teutons de
Kreator qui ressemble à s’en méprendre au « People Of The Lie » de l‘album «
Coma Of Souls », il ne manque plus que les vocaux typiques de Mille Petroza. Pour finir, les lignes de basses indépendantes, octroient à l’ensemble une dimension technique et original qui en rebutera assurément plus d’un.
Sans vouloir faire offense à
Century Media, «
Conformicide » ne se hisse pas à la hauteur des référentiels «
Rust In Peace » ou «
Master Of Puppets » même si sa qualité intrinsèque n’est nullement à remettre en cause.
Havok accouche d’une œuvre ambitieuse et aboutie à tout point de vue, hormis quelques longueurs qui noirciront le tableau. D’un espoir certain,
Havok vient de franchir un nouveau pallier et devient une valeur incontournable du thrash-metal actuel, qu’il dépoussière avec une certaine maestria.
Je te rejoind sur pas mal de points.
Comme vous (ou certain d'entre vous)je trouve "Time is Up" leur 2e LP très bon. ET le suivant "unnatural Selection" qui ma vraiment pas embarqué... ça m'avait refroidis.
Bien sur la phrase d'accroche du label n'est pas recevable, mais on y retrouve du Rust in pieces et du Master of puppets dans cet album, qui sont les bienvenus.D'ailleurs si le côté Megadeth se ressent bien par moment, le Metallica se fait discret tout de même.
Havok faisant partie de la 1ére vague Thrash revival, comme bcp d'autre on ne peut s'empêcher de penser à d'autre groupes comme ceux déjà citer ou encore Testament et overkill. Toute façon aujourd'hui difficile de se trouver une identité propre sans rentrer dans des sous genres ultra niche.
Techniquement excellent, un côté prog bien maitrisé qui évite de la répétition avec les précédents opus, HAVOK remonte dans mon classement, l'album est plaisant.
J'aurais la même critique que toi Growler sur le fait que temps à autre ça "trainasse" un peu.... du coup c'est dommage, je trouve l'album un poil long. 15/20
Salut Jérôme la forme poto? bonne chronique mais ça c'est une habitude , bref du coup je sais pas quoi en pensé car le titre mis sous ta chro est péchu mais pas transcendant , bref comme d'hab je vais écouté en le téléchargent et si ça le fait commande direct , en tout cas jusqu’à présent Havok ma toujours fait mal au cervicales même l'avant dernier album donc suite au prochain épisode .
bien bel album rudement efficace.Havok se denote de ces camarades de jeux en montrant sa personnalité...De là à comparer cet oeuvre aux precipées en debut de chronique, je trouve ça limite "ridicule".
En effet Havok malheureusement n'aura pas l aura d'un Megadeth ni d'un Metallica car il n est pas 1 des membres fondateurs du mvt Thrash. De plus si bon puisse etre l album, seul la posterité pourra faire entrer l album dans les classiques du Thrash....et ca parait compliqué vu la coté quasi intouchable des Rust....et Master....
Donc les maisons de prods seraient prêtes à ecrire n importe quoi pour vendre ....
Havok delivre ici un excellent album de Thrash revival s' inscrivant parfaitement dans la continuité des precedentes productions.
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