Unity

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16/20
Nom du groupe Against Myself
Nom de l'album Unity
Type Album
Date de parution 11 Fevrier 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 To the Unknown
 02:49
2.
 Unity
 05:41
3.
 Hero's Soul
 04:42
4.
 Over the Clouds
 07:36
5.
 Demons
 06:20
6.
 The Wanderer
 05:52
7.
 Crystal Tower
 05:19
8.
 Kill to Live
 05:32
9.
 Oniros
 15:15

Bonus
10.
 The Hidden Truth
 05:54

Durée totale : 01:05:00

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Against Myself


Chronique @ ericb4

21 Fevrier 2019

L'album de la maturité pour le collectif ibérique...

Après quatre années de silence radio, d'aucuns n'auraient guère misé sur un hypothétique retour du combo espagnol sur le devant de la scène. Toutefois, penser le quintet ibérique à un cheveu de la déroute serait faire fi de son indéfectible ténacité et d'une inspiration qui, jusqu'alors, lui a rarement fait défaut. Déjouant tout pronostic, celui-ci revient de plus belle, caressant dès lors l'espoir de jouer les trouble-fête parmi les Elvellon, Beyond The Black, Sleeping Romance ou Metalwings. Aussi, n'a-t-il pas plaint sa peine, se livrant à un travail dantesque et de longue haleine en studio, sculptant méticuleusement chacune des portées de son nouveau set de compositions. Faisant suite à un rayonnant « Odyssey to Reflexion », ce nouvel opus serait-il de nature à propulser enfin la formation parmi les valeurs confirmées d'un registre metal aujourd'hui au bord de l'implosion ?

Pour le dixième anniversaire de sa création, le collectif espagnol aurait mis les petits dans les grands, et ce, à l'instar de ce troisième et luxuriant album full length répondant au nom de « Unity », sorti chez le discret label espagnol On Fire Records ; une galette généreuse de ses 65 minutes où s'enchaînent sereinement 10 pistes, jouissant chacune d'arrangements instrumentaux de bon aloi et d'une ingénierie du son soignée mais non aseptisée, à commencer par une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut. Fidèles à leurs fondements metal mélodico-symphonique gothique et progressif, la charismatique frontwoman Irene Villegas et ses compères (Charly Carretón (batterie), Carlos Alcalde (claviers), Sergio Culebras (guitares) et Raúl Plaza (basse)) nous octroient une œuvre aussi fringante qu'épique et romantique, dans le sillage de Delain, Diabulus In Musica, Xandria, Walk In Darkness et consorts. Mais entrons sans plus attendre dans la danse...


Si le bal s'ouvre sur une cinématique, et somme toute, classique entame instrumentale, le combo ne l'aura pas reléguée, comme bien souvent dans ce registre, au rang d'une laconique et dispensable offrande. Sous couvert d'arrangements nightwishiens et témoignant d'une belle profondeur de champ acoustique, « To the Unknown » nous immerge au cœur d'ondulantes et enveloppantes nappes synthétiques tout en nous octroyant une saisissante gradation du corps orchestral, les choeurs samplés contribuant, par ailleurs, à nous happer. Mais il ne s'agit-là que d'une simple mise en bouche...

Comme il nous y avait déjà sensibilisés à l'aune de « Sky Ashes », et plus encore à l'image de « Odyssey to Reflexion », le combo véhicule une énergie aisément communicative. Aussi, ses espaces d'expression les plus offensifs ne manquent pas à l'appel, et dont certains se révèlent aptes à générer de mémorables frissons. Ce faisant, d'un battement de cils, le club des cinq parvient à nous retenir plus que de raison. Ainsi on ne résistera que malaisément ni aux seyants gimmicks ni à la basse claquante exhalant de « Unity », encore moins au sémillant cheminement d'harmoniques émanant de « Hero's Soul » ; deux ''delainiens'' up tempi aux relents power symphonique. Dotés chacun de refrains catchy mis en exergue par les puissantes et limpides inflexions de la sirène, ces deux hits en puissance abondent également en variations atmosphériques et rythmiques. Dans cette lignée, on retiendra encore l'épique mid/up tempo syncopé « Kill to Live » eu égard à ses insoupçonnées montées en puissance, l'extrême tonicité de ses frappes et ses nuances mélodiques.

Quand elle desserre un tantinet la bride pour repartir de plus belle, la valeureuse troupe nous plonge en de luxuriants paysages de notes, que l'on se fera fort de ne pas éluder. Dans cette mouvance power prog, à la manière d'Ancient Bards, les soudaines accélérations du convoi orchestral tout comme le martelant tapping de « Demons » feront mouche. Au moment où un break opportun se fait balayer par la déferlante sur la crête d'un refrain immersif à souhait, les sulfureuses impulsions de la déesse coalisées à une imposante garde rapprochée n'en trouveront pas moins un écho favorable auprès du chaland. C'est dire que la magie opère, une fois encore.

Dans le secteur des pièces en actes, à l'instar de son illustre aînée, le collectif ibérique n'a nullement tari d'inspiration, recelant même d'inédites sonorités en prime. D'une part, le tympan sera irrémédiablement aspiré tant par la rougeoyante rythmique qu'au regard de la grisante et ''xandrienne'' ligne mélodique inhérentes au tempétueux « Over the Clouds ». On décèle alors une fresque power symphonico-progressive déroulant fièrement ses 7:36 minutes d'un spectacle pléthorique en rebondissements, délivrant de truculentes rampes de claviers au corps à corps avec un sémillant legato à la lead guitare, et où les chatoyantes patines de la belle répondent en écho à la muraille de choeurs l'escortant. Mais la troupe a poussé plus loin le bouchon, nous octroyant alors un mouvement de la démesure, à l'instar de « Oniros ». Riche en péripéties, à la fois vivifiant et romantique, pourvu d'une complexe mais invitante mélodicité, déroulant d'élégantes gammes au piano et un fin picking à la guitare acoustique, le dantesque propos ne ratera pas sa cible. Enjolivé par les siréniennes patines de la maîtresse de cérémonie et complété d'un saisissant solo de guitare, le quart d'heure du ''nightwishien'' méfait n'aura guère manqué d'arguments pour nous retenir.

Lorsque la cadence se fait plus mesurée, nos gladiateurs n'en révèlent pas moins de séduisants atours. Aussi, les couplets finement ciselés tout comme l'épais riffing que recèle le mid tempo « The Wanderer » sauront prestement capter l'attention. Dans la lignée de Diabulus In Musica, cette délicate et néanmoins vrombissante proposition vogue sur une engageante sente mélodique et une osmotique ligne de chant unissant les cristallines volutes de la douce et des choeurs d'enfants. Ce ne sera pas le vibrant solo de guitare décoché à la dérobée qui nous fera lâcher prise, bien au contraire. Calé sur le schéma de la Belle et la Bête, -les claires inflexions d'Irene donnant le change aux growls caverneux de Diego Teksuo (vocaliste du groupe Metalcore espagnol Teksuo)-, « The Hidden Truth », pour sa part, joue habilement des effets de contrastes rythmiques tout en assombrissant son atmosphère. Dans cette hypnotique tourmente, une basse épaisse et de délicats arpèges au piano se succèdent, au moment où d'obscurs couplets alternent avec de souriants refrains. Autre coup de maître à mettre à l'actif de nos acolytes.

Que les aficionados de moments tamisés se rassurent, nos acolytes leur ont concocté quelques séries d'accords pleines de grâce, à placer au rang de celles que notre fibre émotionnelle ne saurait éluder. Ainsi, c'est sur un délicat et touchant piano/voix coalisé à d'ondulantes nappes synthétiques que nous accueille l'aérienne et ''evanescente'' ballade progressive « Crystal Tower ». Et ce, avant que ne s'éveille, un peu tardivement, le corps instrumental. Et c'est là le seul intimiste moment de l'opus. C'est dire que, contrairement à nombre de leurs homologues, nos compères n'y ont pas misé tous leurs espoirs de séduction pour tenter de nous rallier à leur cause.


On effeuille alors une œuvre aussi aussi émouvante que luxuriante, techniquement plus aboutie que son aînée, empreinte d'une indéniable maturité compositionnelle. Si elle n'accuse que d'infimes bémols, si elle recèle une lumineuse mélodicité, cette troisième ogive nécessitera cependant plusieurs écoutes pour se laisser le temps de l'optimale imprégnation. Varié sur les plans atmosphérique, rythmique et vocal, diversifié quant aux exercices de style disséminés, le plantureux méfait se parcourra néanmoins de bout en bout sans jambage. Bref, un album fort et poignant, d'une belle épaisseur artistique, susceptible de placer le quintet ibérique parmi les valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. On espère juste ne pas avoir à patienter quatre autres longues années pour voir le collectif espagnol revenir dans les rangs...

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