Under the Waves

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16/20
Nom du groupe Light Among Shadows
Nom de l'album Under the Waves
Type Album
Date de parution 10 Avril 2018
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 An Intimate Voyage Toward Extinction
 01:35
2.
 A Frozen Heart
 04:14
3.
 The Loneliest Road
 05:25
4.
 Don't Look Back
 04:09
5.
 Deep Blue Sea
 06:09
6.
 Under the Waves
 05:52
7.
 Leaves in the Wind
 05:06
8.
 Winter of the World
 04:06
9.
 Do You Remember the Monsters
 04:27
10.
 A Survivor Is Born
 01:20
11.
 Into the Storm
 04:49
12.
 In the Dark of Dreams
 05:05
13.
 Blood and Thunder
 13:00

Durée totale : 01:05:17

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Light Among Shadows


Chronique @ ericb4

30 Août 2020

Changement de cap amorcé par la colombe ibérique à destination de célestes contrées...

S'il est des formations désireuses de ne pas chercher à bousculer le cours des événements pour essaimer ses riffs et faire plus largement entendre sa voix, cet expérimenté quartet espagnol créé en 2010 à Algésiras par le guitariste Adrien Fowl serait assurément de la partie. En effet, après toute une série de concerts donnée sur la scène metal locale entre 2011 et 2013, un introductif et friable EP, « At the Gates of Dawn » (2011), suivi d'un encourageant album studio, « Welcome...Back ! » (2012), contre toute attente, le groupe ibérique resta terré dans l'ombre près de six années durant. Le temps pour lui de peaufiner ses gammes et ses arpèges, de renforcer ses assises logistiques et techniques, avant de revenir dans les rangs bien déterminé à en découdre, et ce, muni d'un second opus de longue durée dénommé « Under the Waves » ; galette où se succèdent à nouveau 13 titres inédits égrainés sur un ruban auditif de pas moins de 65 minutes. A l'aune de cette nouvelle et pléthorique offrande, la colombe ibérique serait-elle désormais à même de nous embarquer pour de célestes contrées ?...

Dans les coulisses, à l'instar du précédent effort, la troupe sud-européenne n'a pas ménagé sa peine, dispensant un travail en studio des plus opiniâtres et de longue haleine. Mixé et mastérisé par Anthony PineHills, tout en témoignant d'un parfait équilibrage entre lignes de chant et instrumentation et d'enchaînements inter pistes difficiles à prendre en défaut, le méfait jouit d'un enregistrement d'assez bon aloi ; état de fait qui n'exclue pas, hélas, l'une ou l'autre sonorité parasite inscrite dans sa trame. Si les finitions s'avèrent moins volontiers sujettes à caution que naguère et les arrangements instrumentaux tout aussi bien ficelés, on regrettera, toutefois, un manque persistant de profondeur de champ acoustique ; carence affectant certes le confort auditif procuré par la rondelle, mais qui ne saurait nous inciter à quitter précipitamment le navire...

Conformément aux actuelles orientations stylistiques de ce projet, le combo a essuyé un léger remaniement de son line-up. Si, aux côtés d' Adrien Fowl, continuent de s'illustrer Christopher Red, à la basse, et Alejandro Tineo (ex-Legendaria), à la batterie, c'est à María Barragán (Absentia), eu égard à ses claires et graciles volutes, que revient dorénavant la délicate tâche d'assurer les lignes de chant, en remplacement des puissantes et chatoyantes patines de Tatjana Klee (ex-Legendaria). De cette harmonisation de talents naît un propos rock'n'metal mélodique gothique, symphonique et progressif, à la fois résolument frondeur, éminemment rayonnant, des plus enivrants, un brin acidulé. Aussi, c'est davantage du côté d' Angelical Tears, Forever Slave, Delain, Darkwell, Atargatis ou Sirenia, que de Lacuna Coil, Autumn ou Evanescence que le collectif puise à présent ses sources d'influence. Ce faisant, nos acolytes seraient-ils allés jusqu'à changer leur fusil d'épaule ? Exploration...

A l'image de son aîné, ce manifeste nous projette le plus souvent sur des charbons ardents, mais d'une tout autre manière, avec, pour effet, de nous assigner volontiers à résidence. Plus acidulées qu'énigmatiques, ces fraîches compositions ne pousseront pas moins le chaland à un headbang bien senti. Ainsi, à la ''nightwishienne'', brève mais pénétrante entame instrumentale, « An Intimate Voyage Toward Extinction », eu égard à un subtil fondé enchaîné, lui succède « A Frozen Heart », un irisé et frétillant up tempo au confluent entre Angelical Tears et Forever Slave. Disséminant ses riffs crochetés adossés à une rythmique enfiévrée, cette pulsionnelle offrande vogue sur une sente mélodique des plus avenantes et sur laquelle se greffent les limpides inflexions de la princesse, pour un rendu tenant toutes ses promesses.

Dans cette mouvance, bien d'autres pistes encore seront de nature à nous secouer le tympan sans pour autant le meurtrir, tant s'en faut. Aussi, c'est d'un battement de cils que s'imposeront à la fois le ''sirénien'' « Deep Blue Sea », pour les soudaines et vibrantes montées en régime de son corps orchestral, et les ''delainiens'' « Winter of the World » et « In the Dark of Dreams », à la lumière de leurs magnétiques arpèges d'accords. Un poil plus toniques, moins doucereux mais guère moins ensorcelants, dans l'ombre de Darkwell, se glissent le seyant « The Loneliest Road », le luminescent « Do You Remember the Monsters », tout comme le trépident « Into the Storm », véritables torches incendiaires au refrain catchy et décochant tous trois un fringant solo de guitare. Mais là ne s'arrête pas la ronde des saveurs exquises...

Quand il ralentit un tantinet la cadence de ses frappes, le combo espagnol trouve à nouveau et sans mal les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'atteste, d'une part, « Don't Look Back », tubesque et ''delainien'' mid/up tempo aux couplets finement ciselés relayés chacun d'un refrain immersif à souhait encensés par les troublantes impulsions de la déesse. Sur un même modus operandi, on ne saurait davantage éluder « Under the Waves », engageant mid tempo d'une confondante légèreté atmosphérique dans la lignée coalisée d' Atargatis et Angelical Tears, aussi bien pour ses délicates variations rythmiques que pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisé.

Que les férus d'instants tamisés se rassurent, nos acolytes ne les auront pas laissés pour compte, leur dédiant par là même leurs mots bleus les plus sensibles. Ainsi, les cœurs en bataille n'éluderont que malaisément « Leaves in the Wind », ballade romantique jusqu'au bout des ongles, aux airs d'un slow qui emballe, que l'on voudrait voir se prolonger jusqu'au bout de la nuit. Dans cet univers délicieusement ouaté, s'harmonisent une violoneuse assise, de délicats arpèges au piano, une basse ronronnante et l'hypnotique filet de voix de la maîtresse de cérémonie. Bref, un instant privilégié d'une redoutable efficacité, doté, en prime, d'une charge émotionnelle difficile à endiguer, que pourraient bien leur envier Delain et Sirenia. Chapeau bas.

Mais le collectif ibérique nous aurait gardé le meilleur pour la fin... Et ce, à l'aune d'une luxuriante et poignante pièce en actes d'obédience metal symphonico-progressif, la première du genre pour nos compères. Ainsi, à la manière de Visions Of Atlantis, l'épique et altière fresque « Blood and Thunder » déverse ses 13 minutes d'un spectacle aux multiples rebondissements, où déambule un duo mixte en voix claires bien habité corrélativement à une basse claquante et à de cinglants et inaliénables coups de boutoir. Pourvu d'arrangements instrumentaux de fort bonne facture, de riffs échevelés en tirs en rafale, de gimmicks guitaristiques bien amenés, l'orgiaque méfait nous octroie, par ailleurs, un refrain des plus entêtants. Faisant montre d'une technicité éprouvée mais non ostentatoire, jouissant d'une mélodicité toute de nuances cousue, tout en ne concédant pas l'once d'un temps mort et/ou de flottement, le propos ne nous lâchera pas d'un pouce. Selon votre humble serviteur, à l'aune de ce frissonnant et foisonnant message musical, la troupe nous aurait concocté et livré son masterpiece.

Au final, le quartet sud-européen nous plonge au cœur d'un paysage de notes aussi pulsionnel et enchanteur que diversifié et émouvant, apte à nous retenir plus que de raison. Ne concédant que d'infimes bémols, si ce n'est le laconique et dispensable instrumental « A Survivor Is Born », et en dépit de quelques sonorités résiduelles, ce nouvel opus se suit de bout en bout sans encombre. Un poil plus efficace et ''symphonisant'', et non moins vitaminé que son troublant devancier, avec un petit supplément d'âme à la clé, on comprend qu'à l'aune de ce fringant mouvement, le combo ibérique franchit une nouvelle étape tant dans son process compositionnel que dans sa carrière. A condition d'ouvrir plus large le champ des possibles eu égard aux lignes de chant, de consentir l'une ou l'autre prise de risque et de s'affranchir de l'empreinte par trop pesante de ses maîtres inspirateurs, la troupe aurait dès lors une belle carte à jouer pour s'imposer parmi les valeurs montantes de ce concurrentiel registre metal. Changement de cap amorcé par la colombe ibérique à destination de célestes contrées...

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