Under the Surface

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17/20
Nom du groupe Lost In Grey
Nom de l'album Under the Surface
Type Album
Date de parution 02 Juillet 2021
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album14

Tracklist

1.
 I
Ecouter02:46
2.
 Disobedience
Ecouter04:21
3.
 Waves
Ecouter07:40
4.
 Shine
Ecouter05:04
5.
 Varjo
Ecouter05:39
6.
 Souffrir
Ecouter09:48
7.
 Stardust - I. The Race
Ecouter07:12
8.
 Stardust - II. Sand Castles
Ecouter06:42
9.
 Stardust - III. The Abyss
Ecouter07:26

Durée totale : 56:38

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Lost In Grey



Chronique @ ericb4

24 Juillet 2021

Une troisième offensive aussi rayonnante que pétrie d'élégance...

Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un poignant « The Waste Land », son second album studio, lui-même succédant à un très prometteur « The Grey Realms », son introductif effort longue durée, la formation finlandaise sortie de terre en 2013 sous l'impulsion du compositeur et guitariste/claviériste/vocaliste Harri Koskela (Embassy Of Silence, ex-Thaurorod, ex-Dotma, ex-Star Insight) n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Aussi, revient-elle, deux ans plus tard, munie de son troisième bébé, « Under the Surface » ; une galette généreuse de ses 57 minutes signée, tout comme son aînée, chez Reaper Entertainment. Cette troisième offensive serait-elle de nature à jeter un pavé dans la mare et à hisser dès lors le combo nord-européen parmi les valeurs confirmées du si concurrentiel registre metal symphonique folk à chant féminin ?

Conformément à l'actuelle ligne artistique du projet, un remaniement partiel du line up s'est opéré. Si Harri Koskela requiert à nouveau les talents d' Anne Lill Rajala au chant, Emily Leone au chant et au violon, Miika Haavisto (ex-Cluster C) aux guitares et d' Aapo Lindberg (ex-Dotma) à la basse, c'est désormais à l'expérimenté Teppo Ristola (Paara, The Crescent, ex-Damngod, ex-Isengrim, ex-Mörbid Vomit...) que baguettes et fûts ont été confiés, après s'y être lui-même exécuté sur le précédent effort suite à l'éviction de Joonas Pykälä-aho (Amberian Dawn, Azaghal, Epicrenel, ex-Dotma...). Pour l'occasion, ont été sollicitées les empreintes vocales d' Emmanuelle Zoldan (Sirenia), Camille André et Andi Kravljača (Aeon Zen, Nibiru Ordeal, ex-Silent Call, Thaurorod, ex-Seventh Wonder...), sans oublier le fin toucher du guitariste Nils Courbaron (Sirenia, Nils Courbaron's Project, T.A.N.K., membre live chez Asylum Pyre...). De discrets mais précieux apports, s'il en est...

Dans la lignée de leurs précédentes livraisons, on effeuille à nouveau un propos metal mélodico-symphonique folk et progressif, à la fois volontiers pulsionnel, des plus envoûtants, éminemment enjoué, un brin théâtralisant, où les ombres de Nightwish, Amberian Dawn, Xandria, Therion, Leaves' Eyes et Lyriel planent le plus souvent. Sans déroger à leur concept oratoire originel, ce troisième effort nous immerge dans une triangulation en voix claires, les rocailleuses inflexions d'Harri venant souvent en contre-point des limpides volutes d'Anne (parolière du groupe) et d'Emily. Produites par Harri, mixées aux Shedstudios (Finlande) par le batteur Juhis Kauppinen (ex-Re Armed ; déjà sollicité par Apex et Warfarer pour le mix de certains de leurs albums), et mastérisées par Daniel Hagström (Finnvox, Finlande), les neuf pistes de la rondelle ne souffrent que de peu de sonorités résiduelles tout en offrant une belle profondeur de champ acoustique. Indices révélateurs d'une réelle envie de porter l'estocade de la part du prolifique et inspiré sextet finlandais...

C'est sur un torrent de lave en fusion que nos compères se plaisent à nous embarquer, trouvant alors sans mal les clés pour aspirer le tympan. Passée la brève, aérienne et soyeuse entame cinématique d'inspiration ''nightwishienne'' et aux délectables arpèges au piano, « I », les coups de boutoir ne tarderont pas à pleuvoir et la basse à claquer. Ce qu'illustre, en premier lieu, « Disobedience », up tempo metal symphonique aux relents folk au carrefour entre Leaves' Eyes et Amberian Dawn (premières périodes) ; un diluvien manifeste jouissant d'enchaînements intra piste ultra sécurisés et déversant un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les angéliques inflexions de l'une des sirènes, aux faux airs de Liv Kristine. On ne se laissera pas moins porter par les vibes enchanteresses inhérentes au ''therionien'' « Shine », une vibrante offrande opératico-symphonique glissant sur une radieuse rivière mélodique et mise en relief par la densité de son corps oratoire. Enfin, dans la veine coalisée de Nightwish, Lyriel et Dark Sarah, l'up tempo symphonico-folk progressif « Stardust - II. Sand Castles », lui, imposera tant les poignantes envolées lyriques de l'une des princesses, contrastant dès lors avec les félines volutes d'Andi Kravljača, que la soudaineté des montées en régime de son corps orchestral et oratoire.

Lorsqu'il en vient à feutrer ses ambiances de douces sonorités, le combo nous convie à quelques moments de pure jouissance auditive. Ainsi, l'accroche s'effectuera prestement sur « Varjo », une power ballade d'une rare intensité émotionnelle, à la confluence de Leaves' Eyes, Aesma Daeva et Nightwish. Jouissant d'un infiltrant cheminement d'harmoniques, de couplets finement esquissés, de choeurs bien amenés et des plus frissonnants, et d'un fringant solo de guitare de clôture, le romantique effort ne saurait être éludé par l'aficionado d'intimistes espaces.

Mais ce serait là encore à l'aune de ses pièces en actes symphonico-progressives que le collectif révèle ses armes les plus redoutables, et ici les plus nombreuses. Aussi, ne pourra-t-on que malaisément esquiver ni les quelque 7:40 minutes de l'épique et ''nightwishienne'' fresque « Waves » ni l'enveloppant et opératique « Stardust - III. The Abyss » eu égard à leurs nombreuses péripéties, leur imposante et enveloppante muraille de choeurs, leur mélodicité toute de fines nuances cousue et la forte charge émotionnelle que tous deux engendrent. On restera non moins happé par « Stardust - I. The Race », un plantureux propos symphonique folk progressif d'une jovialité communicative, d'une puissance percussive dévastatrice et qui, non sans rappeler Lyriel, nous plonge au cœur d'un rayonnant paysage de notes. Mais le magicien aurait encore un dernier tour de cette trempe dans sa manche...

Plus énigmatique que ses emphatiques voisins et un brin enjoué, « Souffrir » déverse ses dix minutes d'un dantesque spectacle opératico-progressif dans la lignée coalisée d'Amberian Dawn et Therion. Abondant en coups de théâtre tout en générant de saisissants effets de contraste atmosphérique, rythmique et vocal – les magnétiques filets de voix d' Emmanuelle Zoldan, Camille André et Andi Kravljača et des choeurs d'enfants s'unissant dans un étrange mais prégnant ballet des vampires – laissant également entrevoir le fin legato de Nils Courbaron, l'opulent et élégant manifeste déploie des trésors d'ingéniosité pour tenter de nous faire plier l'échine. En outre, de sensuelles sonorités que l'on croirait volontiers échappées d'un tango argentin doublées d'une saisissante gradation du dispositif instrumental et oratoire complètent un tableau déjà richement orné. Sans doute le masterpiece de la luxuriante galette.

Aux fins d'une traversée dans cette mer limpide à la profonde agitation intérieure, un doux sentiment de plénitude nous étreint. Digne successeur de « The Waste Land », ce troisième méfait s'avère tout aussi émoustillant, fringant et complexe, jouissant également d'une technicité instrumentale et vocale maîtrisée, développant des lignes mélodiques aussi accrocheuses qu'exigeantes quant à leur process compositionnel. Bénéficiant lui aussi d'une ingénierie du son rutilante sans accuser l'ombre d'une inutile longueur susceptible d'en atténuer la portée, cet opus se suit de bout en bout sans ambages. Une fois de plus, la touche folk confère à cet opératique effort un petit supplément d'âme au moment même où la dimension progressive, ici largement exploitée, lui assure élégance formelle et rayonnement argumentatif sans précédent. Tous les voyants seraient au vert ou presque pour espérer voir la formation nord-européenne se hisser parmi les valeurs confirmées de ce très couru mais si exigeant espace metal ; elle en a l'étoffe. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

2 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 30 Juillet 2021:

La vidéo de "Souffrir" est vachement bien, avec des relents du Musée grandiloquent, je trouve. C'est très varié, il y a même des blasts :-)

ericb4 - 30 Juillet 2021:

Avis partagé! Le groupe se plait désormais à composer des fresques symphonico-progressives, comme "Waves", "Stardust 1 - The Race", et bien sûr "Souffrir". Un exercice de style qui lui sied à merveille, dont le rendu est à la hauteur de mes espérances. J'ai comme le sentiment que l'on détient une formation techniquement solide et artistiquement bien inspirée qui est loin d'avoir écrit l'ultime page de son histoire...

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