The Waste Land

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17/20
Nom du groupe Lost In Grey
Nom de l'album The Waste Land
Type Album
Date de parution 11 Janvier 2019
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album15

Tracklist

1.
 The Waste Land
Ecouter03:33
2.
 Expectations
Ecouter06:54
3.
 Unohdukseen Katoaa
Ecouter05:02
4.
 1992
Ecouter04:22
5.
 Far Beyond and Further
Ecouter07:27
6.
 Wolves Among Men
Ecouter08:16
7.
 Prelude for Emptiness
Ecouter03:32
8.
 Drifting in the Universe
Ecouter12:41

Durée totale : 51:47

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Lost In Grey



Chronique @ ericb4

07 Mars 2019

Un théâtral mouvement d'une rare intensité émotionnelle...

Deux ans après avoir enfanté d'un premier et très prometteur album full length intitulé « The Grey Realms », le combo finlandais créé en 2013 par le compositeur et guitariste/vocaliste Harri Koskela (Embassy Of Silence, Thaurorod, ex-Dotma, ex-Star Insight) revient de plus belle. Et ce, avec la ferme intention de jouer les trouble-fêtes parmi les jeunes espoirs du metal symphonique à chant féminin actuel, à l'instar de Beyond The Black, Sleeping Romance, Once ou Walk In Darkness...

Dans ce dessein, quelques remaniements du line up se sont opérés. Après s'être séparé du batteur Joonas Pykälä-aho (Amberian Dawn, Azaghal, Epicrenel, ex-Dotma...), Harri Koskela décida de se mettre lui-même derrière les fûts et de conserver les autres membres de l'équipe, à savoir : Anne Lill au chant ; Emily Leone au chant et au violon ; Miika Haavisto (Cluster C) aux guitares ; Aapo Lindberg (ex-Dotma) à la basse. Pour l'occasion, ont également été sollicités quelques musiciens et vocalistes aguerris, dont : Nele Messerschmidt (Elvellon) et Andi Kravljača (Aeon Zen, Nibiru Ordeal, Thaurorod...) au chant ; Lasse Nyman (Thaurorod) à la guitare électrique, Timo Haikonen à la guitare acoustique et Miikka Hujanen (Crimson Sun) aux claviers. Preuve, s'il en est, que nos valeureux acolytes ont élevé d'un cran le niveau de leurs exigences, manifestant ainsi leur désir d'enfoncer le clou aujourd'hui plus loin qu'hier...

De cette étroite collaboration émane un second effort de longue durée dénommé « The Waste Land », sorti, cette fois, chez le label allemand Reaper Entertainment Europe. Réalisée pas moins de deux années suite à son illustre devancière, cette galette en reprend le concept tout en s'articulant sur une ingénierie du son d'aussi bonne facture et sans lissage excessif. Bénéficiant de finitions passées au crible, d'enchaînements inter pistes sécurisés et octroyant une confondante profondeur de champ acoustique, les 52 minutes de la rondelle glissent avec célérité dans nos tympans alanguis, se révélant alors propices à une écoute quasi ininterrompue de la rayonnante rondelle.

A l'image de son aînée, on parcourt une œuvre metal mélodico-symphonique, aux influences folk et prog, au propos théâtralisant, inspirée Par Nightwish, Amberian Dawn, Leaves' Eyes, Lyriel, entre autres. Reprenant les thématiques développées dans le premier mouvement, cet opus nous replonge également dans une originale triangulation en voix claires entre les rocailleuses inflexions d'Harri et les limpides volutes d'Anne (parolière du groupe) et d'Emily ; chacun de ces protagonistes se chargeant, à sa manière, de nous conter la palpitante histoire qui va se jouer. Mais entrons sans plus tarder dans la salle, un dantesque et frissonnant spectacle nous y attend...


Lorsque le collectif finlandais évolue sur des charbons ardents, la magie opère, et le plus souvent dès les premières mesures. Ainsi, on sera happé à la fois par les riffs acérés, la basse claquante et les insoupçonnées variations rythmiques de l'up tempo « The Waste Land ». Dans la lignée d'Amberian Dawn, avec un zeste de Crimson Sun quant à ses harmoniques, le brûlot se dote d'arrangements instrumentaux de fort bon aloi, tout en nous offrant un échevelant tapping et un jeu de correspondances vocales des plus infiltrants. Dans cette mouvance, c'est au cœur d'un volcan en fusion que nous projette le combo à la lumière de « Unohdukseen Katoaa » ; explosive et ''tristanienne'' offrande où d'énergiques frappes de fûts se mêlent à une rythmique résolument frondeuse. Dans ce champ de turbulences, d'intarissables growls contrastent avec les claires patines des deux déesses et des choeurs en faction.

Conformément à ses aspirations folk de la première heure, le groupe délivre à nouveau de grisantes séries d'accords, celles que l'on ne quitte qu'à regret et qui, assurément, resteront gravées longtemps dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon. Ainsi, à mi-chemin entre Nightwish, Midnattsol et Lyriel, le mid tempo progressif « Expectations » est une réelle invitation au voyage. Enjolivé par un slide à la guitare acoustique signé Timo Haikonen et un frissonnant toucher d'archet, mis en exergue par les troublantes patines de Nele Messerschmidt coalisées aux angéliques impulsions des deux sirènes, le méfait gagne en intensité orchestrale ce qu'il ne perd nullement en substrat mélodique, loin s'en faut. Bref, un moment fortement chargé en émotions que l'on se fera fort de ne pas éluder. Dans cette lignée, on retiendra encore l'instrumental « Prelude for Emptiness » qui, non sans rappeler l'atmosphère roots d'Elane, fait évoluer de concert le violon délicieusement virevoltant d'Emily, les délicats arpèges à la guitare délivrés par Timo, des gammes d'une rare élégance au piano et d'ensorcelantes incantations en voix féminines.

Par ailleurs, dans le secteur des longs espaces symphonico-progressifs, le combo se révèle à nouveau des plus créatifs, voire des plus surprenants. D'une part, si le plantureux et ''nightwishien'' « Wolves Among Men » joue à plein sur les jeux de rôles et se dote d'échanges nourris entre vocalistes, le théâtralisant méfait repose parallèlement sur une subtile architecture instrumentale tout en abondant en rebondissements. Pouvant nécessiter quelques passages avant d'être domptées, force est d'observer que les 8 minutes de l'intrigante offrande ne manquent ni d'originalité ni de panache, parvenant au final à nous embarquer pour ne plus nous lâcher. Une gageure pour un tel exercice de style. D'autre part, à la confluence de Nightwish et Therion, l'épique et polyrythmique « Drifting in the Universe » se pose telle une pièce en actes de la démesure, imposant près de 13 minutes d'un spectacle à la fois enjoué et romanesque. Laissant entrevoir une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut, l'orgiaque manifeste recèle également une mélodicité aussi exigeante que rayonnante mise en exergue par un parterre oratoire des plus infiltrants.

Lorsqu'elle retient les chevaux, la troupe nous convie à quelques moments de pure jouissance auditive. Ce qu'illustre le mid tempo progressif d'obédience heavy symphonique « Far Beyond and Further », dont le concept, tout comme l'ambiance et les arrangements instrumentaux ne sont pas sans renvoyer à un Nightwish estampé « Imaginaerum ». Déployant des riffs épais adossés à une rythmique d'une régularité métronomique, le vibrant effort laisse également entrevoir un flamboyant solo de guitare signé Lasse Nyman. D'autre part, les screams bestiaux dispensés par Andi Kravljača offrent un saisissant effet de contraste avec les cristallines modulations des deux maîtresses de cérémonie, pénétrant échange oratoire que vient opportunément renforcer une muraille de choeurs. Autre gemme à mettre à l'actif du combo finlandais, donc...

Enfin, quant il flirte avec les instants tamisés, le quintet se transcende littéralement, nous livrant, par là-même, ses mots bleus les plus sensibles. Parfaitement harmonisées les empreintes vocales du trio originel font mouche où qu'elles se meuvent à l'aune de « 1992 ». Ce faisant, nos gladiateurs nous immergent au cœur d'une ballade atmosphérique témoignant d'une charge émotionnelle bien difficile à contenir et que n'auraient reniée ni Leaves' Eyes ni The 69 Eyes ni même Therion. Pourvu de délicats arpèges au piano, suivant un cheminement d'harmoniques certes convenu mais des plus immersifs, l'instant privilégié fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.


A l'issue de notre périple, force est d'observer que la magie opère une nouvelle fois. Tout comme son aîné, ce luxuriant, émouvant mais exigeant opus témoigne d'un réel potentiel technique et mélodique à mettre à l'actif du combo finlandais. Plus complexe quant à sa structure, plus diversifié eu égard à ses exercices de style, plus original et tout aussi soigné que son prédécesseur, ce second effort rend compte également d'une certaine épaisseur artistique et de progrès significatifs sur le plan vocal affichés par la troupe nord-européenne. Bien présente là encore, et sans avoir à forcer le trait, la patte folk confère à ce théâtralisant propos un petit supplément d'âme.

C'est dire qu'aux fins d'une écoute circonstanciée et minutieuse, un auditorat déjà en phase avec les travaux des cadors du genre, et notamment de leurs maîtres inspirateurs, pourra y trouver de quoi se sustenter. Bref, sans pour autant signer un second coup de maître, l'inspiré combo nous livre toutefois une œuvre prégnante, à la logistique aboutie et aux compositions empreintes de maturité, susceptible de l'asseoir parmi les valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin lyrique.

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