Message a été reçu par le combo britannique de revenir dans les rangs ! S'il aura fallu patienter la bagatelle d'un an et demi suite à son introductif et prometteur album, «
Volume One », pour voir le groupe réinvestir les studios, c'est toutefois à pas de loup que s'effectuera ce retour. Aussi, nous octroie-t-il, cette fois, un EP 3 titres dénommé «
Trilogy » ; une auto-production modeste de ses 15 minutes, mais bénéficiant, tout comme son aînée, d'un enregistrement de bonne facture allié à un mixage équilibrant lignes de chant et instrumentation à parités égales, mais aussi d'une belle profondeur de champ acoustique. Ce nouvel arrivage serait-il alors à considérer comme une simple parenthèse dans ce projet, une nécessaire respiration dans le processus créatif du groupe ou un album à part entière, tel un trait d'union entre passé et présent ? Permettrait-il dès lors au collectif britannique de se hisser parmi les challengers avec lesquels l'âpre concurrence devra composer, voire se méfier ?
Dans cette nouvelle aventure, nous embarquent à nouveau la chanteuse au gracile filet de voix Tamara Bouwhuis (Dim Crimson) et le guitariste/vocaliste Stevie McLaughlin (
Sandstone, Ironheart, Stevie McLaughlin, guest chez Ravenlight...), accompagnés de leurs acolytes, à savoir : le guitariste/bassiste Steve Moore (
Fireland,
Stormzone) et le batteur Ruddiger Spree. Un équipage techniquement aguerri et témoignant d'une solide cohésion nous accueille donc à bord de la goélette. Restée fidèle à ses fondamentaux stylistiques, la troupe nous plonge ici encore dans un univers rock'n'metal mélodico-symphonique et folk à la fois émoustillant, empreint de jovialité et d'élégance. Aussi, les sources d'influence sont-elles à rechercher du côté de
Xandria,
Nightwish,
Delain,
Therion, Illumishade,
Lyriel et assimilés, Est-ce à dire qu'un bis répétita serait au bout du chemin, et qui ferait de ce méfait un album entre autres ? Mais levons plutôt l'ancre et laissons-nous guider par nos quatre flibustiers dans cette mer limpide en apparence...
C'est sur une cadence réfrénée et sous couvert de profonds et métronomiques roulements de tambour doublés d'un prégnant récitatif en voix de gorge que démarre notre traversée. Ce faisant, eu égard à sa mélodicité toute de fines nuances cousue et empreint d'une communicative jovialité, le mid tempo folk symphonique « Snow » se fait à la fois invitant et pénétrant. A mi-chemin entre
Xandria et
Lyriel, le souriant méfait se pare d'un refrain immersif à souhait encensé par les fluides inflexions de la déesse, auxquelles s'adjoignent des choeurs aux abois. Bref, un hit en puissance concocté par nos compères, susceptible de laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le tympan.
La mer se fera un poil plus houleuse dès l'arrivée au galop de la seconde vague. Ce faisant, c'est sur un duo mixte en voix claires à dominance masculine que se greffe « Mirror », tubesque et ''therionnien'' méfait dévoilant un refrain catchy ainsi qu'un flamboyant solo de guitare à mi-morceau. Et ce ne sont ni l'infiltrant cheminement d'harmoniques esquissé, ni les délicats arpèges au piano en substance qui nous débouteront de la rayonnante offrande, loin s'en faut.
Plus véloce encore et guère moins aisément inscriptible dans les charts, le tempétueux « Queen » séduit, à son tour, par son entêtant refrain, que la belle, eu égard à ses envolées semi-lyriques, se charge de magnifier. Au carrefour entre
Nightwish et Illumishade, ce grisant up tempo se pare, lui aussi, d'un éblouissant solo de guitare, mais aussi d'un récitatif de fin en voix masculine, tel qu'apparu en début d'album, histoire de boucler la boucle, serenissimo.
Au final, le collectif d'outre-Manche nous plonge au cœur d'une galette, certes, dans un mouchoir de poche mais des plus liantes. Pourvu d'une ingénierie du son désormais difficile à prendre en défaut, de lignes mélodiques, il est vrai, convenues mais des plus enveloppantes, et d'une technicité instrumentale et vocale parfaitement huilée, le laconique effort se suit de bout en bout sans encombres. Davantage de variété sur le plan rythmique, des exercices de style plus diversifiés ainsi qu'un brin d'originalité eurent toutefois été souhaitables pour espérer retenir plus aisément, et surtout durablement, l'amateur du genre. Etat de fait qui ne saurait empêcher ce message musical de délivrer une forte charge émotionnelle tout au long de la traversée.
Plus qu'une simple parenthèse, un émouvant trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer l'avenir...
Bon, tu viens de citer Xandria, Nightwish, Delain, Lyriel soit 4 groupes que j'écoute assez souvent! Donc je n'ai d'autres choix que de mettre à écouter ce groupe!
ps: magnifique Chronique superbement écrite comme d'habitude
Merci pour ton retour! C'est un groupe qui, à mon sens, pourrait faire parler de lui. Il ne s'agit ici que d'un modeste Ep mais qui renseigne déjà sur le potentiel et les perspectives de cette formation. Je viens d'écouter le 'Volume two' (leur 2e album full length), et il tient toutes ses promesses. A voir dans une chronique à venir...
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire