En premier lieu, à l'aune de son premier disque,
Mean Streak fut un groupe aux aspirations mélodiques assez prononcées. Aspirations qu'il abandonna ensuite quelques peu au profit d'une musique plus âpre et plus classique sur son second. A l'aube de son troisième baptisé
Trial by Fire, il nous propose rien moins que la synthèse de l'ensemble de ces deux approches-là qui définirent cette personnalité qui fut la sienne jusqu'alors. Pour ce faire, il s'emploiera à conjuguer un sens inné pour une musicalité harmonieuse exacerbée, et notamment sur des refrains parfois très proches du
Hard Rock, à une âme profondément ancrée dans cette culture Heavy
Metal traditionnelle anglo-allemande (
Judas Priest, Accept,
Primal Fear...). Un art dans lequel, jusqu'à présent, la formation originaire de Skövde n'aura démontré aucune aptitude particulière susceptible de bouleverser le paysage, mais dans lequel, à minima, elle aura prouvé sa valeur s'agissant d'une expression plaisante. Aussi, fort de ces qualités-là, des titres tels que Shine On,
Thunderbolt, mais aussi tels que
Bad Blood aux volutes légèrement plus sombres, parviendront sans mal à nous convaincre.
S'éloignant quelques peu de cette volonté d'une union de ses divers desseins, seul un We Are One véloce, aux délicieuses fragrances nous évoquant les prestations de
Ralf Scheepers et des siens, et un
Trial by Fire qui, malgré un chorus très mélodique, se démarquent par leur "rudesse". La ballade Cast Away est, quant à elle, un très joli moment paré de son solo de guitare sèche aux méandres hispanico-tziganes dépaysants.
Notons aussi, ici, les progrès de
Peter Andersson qui, désormais, maîtrise chacune de ces interventions vocales. On se souviendra que tel ne fut pas toujours le cas autrefois en des aigus extrême où on le sentait un peu (et insistons sur le "un peu") hésitant.
En se contentant de cette expression-là, la surprise n'aurait, certes pas, été de mise mais la déconvenue, aussi infime fut elle, non plus. Car le terrible secret que cet opus renferme est si contrariant qu'il ne peut-être tut plus longuement : le groupe suédois aura ici décidé d'aller plus loin encore en puisant son inspiration dans une musicalité aux arrangements si peaufinés que les rives anglaises où évoluent Joe Elliott et ses acolytes (
Def Leppard) semblent parfois très proches. Comment, en effet, ne pas songer aux travaux de ces natifs de Sheffield en entendant des titres comme A Heartbeat Away, un morceau que l'on jurerait issu des sessions de compositions d'Adrenalize ou comme Let Love
Rain ?. Hangmans Daughter et ses passages Bluesy, ne pourra, quant à lui, dissimuler ce legs Suisse (
Gotthard) dans lequel il se drape. Sur Into the
Night, au-delà de cette vivacité et de cette rugosité typiquement germanique, on pensera davantage à l'Amérique et à
Bon Jovi. Toutes proportions gardées, bien évidemment.
Avec ce
Trial by Fire, Mean Strak aura indéniablement fait preuve d'audace.
Pas sûr néanmoins que son auditoire arrive à s'y retrouver dans cette mosaïque aux visages multiples. A la fois Heavy
Metal,
Hard Rock, et même
Hard-FM, l'art de ces Suédois déconcertera, en effet, un public habitué à une certaine continuité et à une certaine homogénéité.
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