Auteur de l’intemporel
Neverending Destiny, d’une rapidité et d’une technique n’ayant que peu d’équivalent sur la scène deathmetal en 1990, le talentueux Alex Colin-Tocquaine retourne à Stockholm deux années plus tard, aux Montezuma Studios, pour les sessions du deuxième album d’
Agressor. Le guitariste accompli compose un tout nouveau line up, recrutant notamment le batteur Stéphane Gueguan de la formation thrash défunte
Death Power, ou encore le bassiste Joel Guigon, qui l’accompagnera tout au long de sa carrière. Bénéficiant d’un contrat renouvelé chez Black Mark Production (sans licence Noise cette fois-ci),
Towards Beyond sort en milieu de cette année 1992, dans un laps de temps relativement proche du fabuleux Abject Offerings de son homologue mulhousien
Mercyless.
Conservant le ton deathrash de son prédécesseur,
Towards Beyond matraque à coups de Primeval Transubstantation ou The Antideluvian, aux rythmes toujours aussi rapides et aux rafales de riffs tout aussi précises. Sur un couple rythmique parfaitement en place, avec un bassiste s’illustrant notamment sur le bon
The Crypt, Alex C-T impressionne ainsi une fois encore par la vitesse & la dextérité de son jeu, et l’agressivité de ses soli, bénéficiant cette fois-ci du support d’un second guitariste en la personne de Patrick Gibelin.
Si les quelques voix synthétiques de The
Fortress apportent un côté un brin futuriste,
Towards Beyond reste foncièrement dans la veine de son impitoyable prédécesseur, souffrant d’ailleurs d’une comparaison douloureuse et inévitable, tant certains morceaux tels Prince of
Fire ou
Dark Power avaient marqué les esprits deux courtes années auparavant.
Agressor change toutefois la donne sur le middle tempo Eldest Things, à la longue introduction aux accents médiévaux (qui deviendront d’ailleurs une marque de fabrique du groupe d'Antibes) s’enchainant sur un deathmetal aux rythmiques et soli d’une intensité peu commune et parfaitement entretenue.
Bénéficiant d’une production claire et puissante de Rex Gisslen,
Towards Beyond impressionne ainsi par son niveau technique et la maturité de ses interprètes. Oeuvre remarquable dans la discographie d’
Agressor, elle reste pourtant injustement mésestimée, confinée dans l’ombre de l’invincible
Neverending Destiny. Enfin, la reprise folle de la Marche Turque de Mozart en version speedmetal, clôturant l’album sur une note un peu plus légère, devrait convaincre les réfractaires inconscients, qui douteraient encore des qualités guitaristiques indéniables d’Alex Colin-Tocquaine.
Fabien.
Dis donc c'est marrant tout ça, j'avais mis cet album et le suivant d'Agressor dans ma liste de futures chroniques...à moins que tu sois déjà à l'attelage pour Symposium of Rebirth, je me contenterai de ce dernier (d'ailleurs dommage car Symposium est franchement moins enthousiasmant...).
Sinon à défaut de les avoir vu en concert j'ai un souvenir très précis d'une K7 de cet album qui circulait, enthousiasmant les non-métalleux avec cette Marche Turque époustouflante...de quoi faire bomber le torse aux jeunes cons que nous étions: la suprématie des guitaristes du metal ou quelque chose dans le genre...
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