Formé en 1986,
Agressor figure parmi les pionniers de la scène deathrash française. Après plusieurs demo-tapes et le fameux split-LP avec ses confrères de
Loudblast paru en 1987, le redoutable Licensed To Thrash (l'acte de naissance du thrashmetal dans l'hexagone), le trio d’Antibes signe avec l’écurie Blackmark Productions de Börje Forsberg distribuée à l'époque par la puissante Noise International, se concrétisant par l’enregistrement de
Neverending Destiny à Stockholm en février et mars 1990, pour une parution à la rentrée, quelques mois suivant les incontournables Sensorial Treatment & Final
Holocaust (
Loudblast &
Massacra).
Neverending Destiny est entièrement composé par le riff-master et visionnaire Alex Colin-Tocquaine, guitariste gaucher faut-il préciser, dans un esprit plus ancré dans le deathmetal que le split-LP, dont les vocaux blacktrash d'Alex renvoyaient volontiers du côté de Sodom et
Kreator (et quel bonheur également !). La pochette est quant à elle signée par Philippe Druillet, un nom connu de la bande dessinée française.
Neverending Destiny lâche un deathrash impressionnant en termes de rapidité et de technicité (tout comme sur le split-LP déjà tant d'avant-garde), sur un riffing exécuté avec une sacrée dextérité par Alex C-T. Les morceaux s’enchainent avec précision et agressivité, à l’image du très entrainant Unknown
Spell ou du terrible
Dark Power, le seul titre véritablement en middle tempo de l’album, à la puissance de feu peu commune.
Bénéficiant de surcroît d’une production claire et épaisse aux studios Montezuma à Stockholm,
Neverending Destiny renferme un niveau de intensité réellement impressionnant. L’album force d’autant le respect, lorsque l’on se souvient de la relative jeunesse de la scène extrême hexagonale de l’époque.
Grâce à la puissance de Noise International,
Neverending Destiny connaît un bon export à l'étranger, tandis que sur le territoire hexagonal,
Agressor peine plus à se faire un nom, restant injustement dans l'ombre du duo
Loudblast et
Massacra, qui cartonne à cette époque. Dans tous les cas, assurément, il reste l’album le plus rapide & percutant du combo d'Antibes à ce jour, et un des plus beaux efforts de la scène française.
Fabien.
Fabien.
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