14 ans séparent ce "
To Dust" du précédent opus, "
Pray". On y retrouve Dennis Munoz à la guitare, seul membre originel du groupe, escorté de Christian Rudes à la guitare et au chant, déjà présent sur "
Pray", de Garret Scott à la basse, et d'un nouveau batteur, Brian Harris (ex-
Kenziner,
Firewind,
Decay).
C'est encore un changement de visage que nous propose
Solstice. C'est dans un death thrash technique que ce "
To Dust" va vous plonger. Cet univers est renforcé par la reprise du morceau "Extremes" du groupe
Cynic, tiré de leur 2ème démo sortie en 1989. Death,
Atheist,
Pestilence,
Carcass et, bien sûr,
Cynic, voilà la tonalité de l'album ; un death old school rappelant le début des années 90 avec des notes plus modernes.
Ce qui frappe immédiatement, c'est la voix ; on pense tout de suite à un changement de chanteur, mais pas du tout. Mr Rudes a adapté son chant, rappelant d'ailleurs fortement les groupes sus-cités, à savoir, un chant saturé aigu, plus en corrélation avec du death metal technique. La musique, pour sa part, multiplie les variations de tempi, et réussit à jongler entre agressivité, groove et les plans technico-mélodiques. La 2ème composition, "
To Dust", en est une belle démonstration, employant tous les codes du genre, avec un passage en guitare claire à 2.35min suivi d'un superbe solo, qui
vient donner un peu d'aération et bonifier l'ambiance.
Mais est-ce que ce changement est réussi ? Oui. On devine très vite que
Solstice a totalement cerné le style, et qu'il a les capacités techniques, l'expérience, et l'inspiration pour sortir un tel album. Par contre, ce dernier n'est pas simple d'accès. Et si vous avez suivi le groupe depuis ses débuts, il va falloir se faire à cette nouvelle facette, car il y a quand même un sacré écart avec "
Pray". Ensuite, le genre oblige à des écoutes attentives, afin de favoriser l'immersion et la compréhension de l’œuvre, faute de quoi, ce "
To Dust" va vous paraître dense et compact, il vous sera alors difficile d'en tirer quelque chose.
Surtout,
Solstice ose : presque brutal death sur l'intro de "Passionless", voire brutal death technique sur l'intro de "The
Whisper", sans aller dans la surenchère, ils parsèment leur musique de passages groovy, écrasants et thrash. Ce faisant, le
Solstice d'avant n'a pas complètement disparu non plus, comme sur "Honest
Human Emotion" et son riff groovy à 3.25min. Des fulgurantes accélérations de "Moment of Clarity" (1.15min) aux hurlements à faire trembler les murs de "
Swarm",
Solstice ne manque pas d'idées, et arrive à retenir l'attention de son auditeur tout au long de l'album. Si aucun faux pas n'est à noter, rien d'original non plus n'est à souligner, surtout pour des oreilles expérimentées.
Sans aller inquiéter les maîtres du genre, et sans prétention aucune,
Solstice réussit ce retour surprenant. Pourtant, je n'étais pas très convaincu à sa sortie, puis, avec le temps, je m'aperçois qu'il a bien vieilli, et mérite amplement qu'on s'y attarde.
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