Tiberivs

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16/20
Nom du groupe Cult Of Erinyes
Nom de l'album Tiberivs
Type Album
Date de parution 01 Mai 2017
Style MusicalBlack Metal
Membres possèdant cet album12

Tracklist

1.
 Achaea, 41 B.C.
 02:41
2.
 Nero (Divine Providence)
 07:43
3.
 Casus Belli
 06:24
4.
 Bred for War
 03:52
5.
 Loner
 04:27
6.
 Germanicus
 07:40
7.
 First of Men
 05:50
8.
 Damnatio Memoriae
 06:05
9.
 For Centuries to Come
 11:00

Durée totale : 55:42

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Cult Of Erinyes


Chronique @ Icare

04 Juin 2017

Les ombres tombent et étendent leur voile sombre sur le jour agonisant : que le culte commence.

En 2013, je découvrais Cult of Erynies via leur deuxième album, Blessed Extinction, et je me prenais une grosse claque. Le trio bruxellois évolue dans l’ombre, poursuivant discrètement son bonhomme de chemin loin des polémiques, déclarations fracassantes et autres provocations parfois puériles qui décrédibilisent la scène black, et c’est donc un peu par hasard que j’appris la sortie de leur troisième full length, Tiberivs, à la pochette aussi sobre qu’intrigante.

Toujours sur Code 666, le trio nous revient avec un album plus atmosphérique et apaisant, moins axé sur la noirceur, les dissonances et les contrastes que leur précédent méfait. Qu’on ne se trompe pas, Tiberivs n’est pas un de ces innombrables albums de post black aux mélodies artificielles convenues, c’est un album de black metal à l’aura spirituelle très forte et indéniablement sombre, même s’il est moins rampant et lourd que l’effort précédent ; si au premier abord, il peut paraît assez simple et convenu musicalement, il est d’une cohérence et d’une fluidité incroyables et surtout habité de bout en bout par un flot d’émotions qui inonde l’auditeur et l’emporte dans son flux aussi virtuose qu’intense.
A l’image de cette fumée qui étale lentement ses épaisses volutes, les Belges distillent leurs ambiances via des plages musicales denses et planantes pour mieux posséder l’auditeur. Ce mur de guitares sombres et mouvantes nous happe dès les premières notes de Nero (Divine Providence), appuyé par ce blast lourd et persistant. D’emblée, un tapis de grattes s’enroule autour de notre corps et pénètre sournoisement notre esprit, myriade de notes sifflantes et désolées à la beauté froide qui donne légèrement le tournis : on a l’impression que le titre se crée au fur et à mesure que les enceintes le crachent, au gré de ces fluctuations lentes et impétueuses des guitares dans lesquelles langueurs acoustique et électriques se mêlent en un chaos organisé. L’hyperactif Déhà rythme intelligemment le tout, entre tempi lents lors des moments les plus intimistes et blasts massifs et lourds qui s’incarnent en des explosions de fureur dévastatrice (ce court passage de Bred for War à 2,24 minutes, le début de Germanicus…), sans oublier les passages à la double qui viennent appuyer les moments les plus lancinants.

Il convient également de souligner l’excellente prestation du vocaliste Mastema qui signe ici sa dernière performance avec le groupe. Son chant grogné particulièrement guttural et profond alterne avec des hurlements plus aigus et un chant chuchoté presque litanique et contribue à instaurer cette aura religieuse presque palpable. Il se dégage en effet de ces 55 minutes une sorte de gravité sentencieuse trouée par quelques soli d’excellente facture qui éclaboussent les ténèbres de leur mélodies et semblent offrir via leurs notes lumineuses et aériennes la promesse d’une rédemption (Casvs Belli, la fin de Germanicvs). Le « Ritualistic Black Metal »de Cult of Erynies rappelle des groupes comme Lunar Aurora ou Hellrunar, lourd, violent et sombre, mais extrêmement beau et touchant, traversé de longs passages instrumentaux apaisants. L’album se termine sur un For Centuries To Come monumental de 11 minutes, s’ouvrant sur un riffing épique aux boucles entêtantes porté par un blast puissant qui vient rapidement se muer en un low tempo doom aux arpèges sournois. Puis les guitares s’emballent, virevoltant et tourbillonnant sur le rythme effréné de la batterie, et Cult of Erinyes nous emporte d’émotions en émotions, au fur et à mesure des ralentissements de rythmes, accélérations soudaines ou passages plus ambiants. En milieu de piste, un long passage bluesy à la sensibilité à fleur de peau, rappelant l’intemporel Neka Morgodagen de Shining, vient nous bercer, et le morceau repart et vient s’achever sur ce doom aride et sec hanté par ces vocaux désolés.

C’est la fin du voyage, on rouvre les yeux et on renaît lentement au monde après presque une heure de tâtonnement dans les ténèbres. Des ténèbres incroyablement denses et épaisses, mais pas cette obscurité angoissante animée d’esprits malveillants, non : la nuit primitive dans laquelle on se perd pour mieux se trouver lorsque l’on est en quête de réponses. Tiberivs est un album fantastique et très immersif qui séduira à coup sûr les amateurs de Lunar Aurora et We All Die (Laughing). Les ombres tombent et étendent leur voile sombre sur le jour agonisant : que le culte commence.

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