Désormais le monde n’est plus qu’un chaos minéral aux paysages dévastés. Un vent froid tournoie dans les vapeurs malsaines d’une apocalypse qui gronde encore à l’horizon… Tel est l’univers de
A Place to Call My Unknown, nouvel et premier album de l’entité belge
Cult Of Erinyes.
Tout au long des 9 titres qui forment ce nouveau culte, une atmosphère viciée et pleine de ressentiments étouffe l’auditeur. Mêlant habilement la fureur du Black
Metal à la pesanteur du
Doom, les morceaux s’abattent sur vous sans jamais relâcher leur étreinte. Les compositions se déroulent comme des serpents, alternant passages rapides et ambiancés (pouvant rappeler des groupes tels que
Darkspace,
Drudkh, voire
Endstille à certains moments) avec des passages plus lents et mystérieux, dans le genre du
Blut aus Nord des débuts, donnant à l’album son aspect rituel et hypnotique.
Une des grandes forces de
A Place to Call My Unknown réside assurément dans des vocaux expressifs et variés.
Mastema passe avec une bluffante facilité d’un chant typé Black
Metal à des voix claires très bien maîtrisées (la chose doit être soulignée car dans le domaine du Black l’exercice est souvent périlleux et très risqué) . Sans jamais céder à la tentation du démonstratif ou du racoleur, chaque registre et judicieusement choisi pour servir aux mieux les propos de l’ensemble.
Par ailleurs, une production tout en finesse met bien en avant la froideur et la hargne tout en retenue de compositions dans lesquelles chaque note, chaque détail a été mûrement pensés. Il suffit d’écouter Last Light Fading, morceau qui clôt l’album de façon magistrale, pour s’en convaincre. Tout est à sa place, cohérent, et expressif.
Petit bémol peut-être : il m’a semblé que le disque est victime d’un léger déséquilibre et qu’on ne pénètre véritablement le culte qu’à partir de l’instrumentale
Permafrost. Si les quatre premiers morceaux sont de très bonne facture, c’est véritablement dans la deuxième partie de l’album que la personnalité et tout le potentiel de la formation belge s’affirment dans un Black
Metal riche dense et varié. La sauvagerie tribale et liturgique de Velvet
Oppression est une belle claque et le titre Last Light Fading, déjà mentionné plus haut, hantera votre esprit pendant très longtemps…
Au final, il n’y rien a jeter dans
A Place to Call My Unknown et LADLO peut être fier d’avoir signé un groupe qui, sans renier ses racines Black
Metal, a su apporter une bouffée d’originalité à un style très (trop ?) enfermé dans ses codes. J’attends déjà impatiemment la prochaine attaque des Erinyes…
Du nouveau sur un prochain album ? J'ai cherché sans succès.
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