Thresholds

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17/20
Nom du groupe Nocturnus
Nom de l'album Thresholds
Type Album
Date de parution Juin 1992
Enregistré à Morrisound Studios
Style MusicalDeath Progressif
Membres possèdant cet album145

Tracklist

1.
 Climate Controller
 07:51
2.
 Tribal Vodoun
 05:18
3.
 Nocturne in Bm
 02:51
4.
 Arctic Crypt
 04:19
5.
 Aquatica
 07:18
6.
 Subterranean Infiltrator
 05:36
7.
 Alter Reality
 04:28
8.
 Gridzone
 06:06

Durée totale : 43:47

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Nocturnus


Chronique @ Fabien

19 Mars 2008
Deux années après le redoutable The Key, posant les bases d’un deathmetal technique à l’atmosphère sombre & occulte, Nocturnus retourne aux Morrisound Studios sous la coupe de Tom Morris. Le groupe revient avec quelques remaniements de line up, puisque sur les conseils d'Earache lui demandant plus de présence scénique, il embauche un vocaliste à part entière en la personne de Dan Izzo (l'idée ne plaisant pas forcément au batteur fondateur Mike Browning), et s'associe également au bassiste Chris Anderson lors des sessions d’enregistrement, suite à la défection de Jeff Estes. Baptisé Thresholds, le deuxième effort des floridiens sort ainsi chez Earache Records en juin 1992, dans les mêmes temps que les seconds albums de Cancer, Deicide et Unleashed.

Tout en conservant l'architecture de son death technique, Nocturnus enrichit au passage son couple rythmique grâce à l’apport du bassiste Chris Anderson, sur un middle tempo propice au tandem Mike Davis & Sean McNenney qui, tels deux guitar heroes, entremêlent leurs riffs et se surpassent en multipliant les plans incroyables. Le duo s’emballe ainsi dans des duels de soli somptueux, à l’image des fabuleux plans de Tribal Vodoun & Gridzone, ou encore de l’instrumental apaisant Nocturne in Bm composé par Lou Panzer.

Le groupe floridien délaisse cette fois l'atmosphère occulte de son précédent album, au grand regret de Mike Browning qui désirait poursuivre dans cette veine, orientant ses claviers vers des sonorités spatiales & futuristes. Lou Panzer, au jeu complexe et discret, en pleine osmose avec les guitares de Davis & McNenney, reste ainsi loin des schémas classiques où les mélodies pompeuses & synthétiques règnent par leur omniprésence. Ses claviers renforcent parallèlement le thème de chaque morceau, à l’instar du souffle du vent et des bruissements d’eau sur les intros respectives de Climate Controller et Aquatica. Au final, seul le guttural monocorde de Dan Izzo et le mixage parfois confus de Tom Morris viennent ternir quelque peu la préciosité de l’ensemble, points faibles toutefois rapidement oubliés par le raffinement du climat de Thresholds et la virtuosité de ses interprètes.

Hormis Arctic Crypt & Alter Reality possédant un côté plus direct & entraînant, Thresholds reste toutefois un album difficile d’accès, la faute à son avant garde et ses plans alambiquées. L’album rencontre dès lors un succès injustement limité à sa sortie, précipitant l'arrêt de Nocturnus, qui se sépare l'année suivante peu après le divorce avec Mike Browning. A l’instar d’Atheist sur Unquestionable Presence ou d'Obliveon sur From this Day Forward, le quintette se démarquait pourtant idéalement du schéma traditionnel des formations deathmetal de l’époque. Depuis sa technicité affolante jusqu'à ses ambiances futuristes, Thresholds figure en effet parmi les albums clés à insérer dans toute discothèque deathmetal, aux côtés de The Key, son invincible prédécesseur.

Fabien.

16 Commentaires

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Miskatonic - 24 Octobre 2013: Il est clair que leur DVD sur lequel j'ai mis la main pour une poignée d'euros seulement n'a jamais eu d'intention mercantile ; ce sont des vidéos faites par des fans et pour des fans, un témoignage de l'ambiance de leurs concerts, un peu roots et intimiste, loin des prod friquées mainstream, mais quelque chose d'honnête et rare. D'ailleurs le texte au dos de la jaquette va dans ce sens là et annonce clairement la couleur : c'est un témoignage réaliste. Je les aime aussi ces vidéos, même si l'image est moisie et le cadre à l'ouest. En revanche, le son n'est pas mauvais du tout. Et puis des vidéos du groupe, il n'y en a pas des masses.

Le nouveau Nocturnus s'appellera apparemment Nocturnus AD ce qui confirme ce que tu expliques concernant le copyright. Je ne savais pas que Browning était brouillé avec deux des autres membres.

J'avais jeté une oreille sur Incubus et Acheron il y a quelques années, mais j'avoue n'avoir pas insisté et un peu oublié. Je vais me les écouter prochainement.
Fabien - 25 Octobre 2013: Oui, la bande d’After Death emmenée par Mike Browning jouera notamment The Key au célèbre Maryland Deathfest sous le nom Nocturnus A.D. ( = Nocturnus After Death, référence au suprême morceau BC/AD (Before Christ / After Death)). Donc pas de Thresholds à l’horizon puisque Browning l’a toujours trouvé éloigné de l’image & des thèmes occultes qu’il souhaitait chez Nocturnus. Voici la présentation du Maryland reprise en grande partie de Metal-Archives : "Nocturnus AD are a death metal band from Tampa, Florida. Originally called Nocturnus, the band formed in 1987. They are one of the first death metal acts to incorporate keyboards and other sound effects into their music. They also differed from their death metal peers by incorporating science-fiction type themes into their lyrics. Their 1990 release, The Key, is considered one of the greatest death metal albums of its' time, and was highly influential for the many death metal acts that followed. The group split up in 2002, but reformed as After Death (due to legal complications with the name Nocturnus) in 2008 and played several shows. They will be reuniting as Nocturnus AD for Maryland Deathfest in 2014, and will playing The Key in it's entirety." A titre personnel, malgré tout le respect que j’ai pour Browning et en considérant le fait que les morceaux BC/AD, Neolithic, Standing in Blood & Undead Journey constituent le vieux répertoire de Nocturnus, je peux difficilement imaginer l’album The Key interprété sur scène sans la paire de guitariste Davis / MCNenney. PS : Attention à la confusion entre l’Incubus de Mike Browning n’ayant sorti qu’un 45RPM et celui des frères Howard rebaptisé Opprobrium. Fabien
Miskatonic - 25 Octobre 2013: Espérons dans ce cas que Nocturnus AD ne soit pas une appellation trompeuse et mercantile de la part de Mike Browning souhaitant retrouver l'estime que lui a apporté Nocturnus 1er du nom après l'échec et l'indifférence suscités par les démos d'After Death. Certes, rejouer The Key, même sans McNenney, Davis et Panzer, est louable, mais il ne faudrait pas que les nouvelles compos du batteur soient aussi foutraques et bordéliques que celles écrites sous After Death.

Concernant Incubus, c'était bien celui de Browning que j'avais écouté. ;)
LeMoustre - 27 Mai 2019:

Comme quoi, tout arrive ! Intéressant de relire les commentaires d'alors à l'heure où l'album sort, surtout lorsqu'on lit les premières réactions positives à sa sortie.  

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Chronique @ Shredder

27 Mai 2004
Les guitares ont un son génial, à la fois brillant et très grave. Les rythmiques sont très épaisses jouées la plupart du temps en accords et en alternate picking mais avec de multiples fioritures rapides mélodiques et techniques.
Le jeu est donc assez moderne avec un aspect technique géant. Les soli sont très nombreux, et placés partout, ils ont une vitesse fulgurante sont très intéressant et maintiennent l’attention de l’auditeur en permanence. Ils sont techniques avec beaucoup d’alternate picking, de tapping et speed picking mais joués très vite ce qui fait un peu perdre l’aspect mélodique aux arpèges mais donne un côté torturé génial. Ce type de jeu est excellent et l’on peut dire que ces guitaristes (très très peu nombreux dans ce cas dans l’extrême) apportent quelque chose au jeu de guitare en se hissant à un très haut niveau tout en gardant leur esprit extrême. C’est un jeu très intéressant car peu de guitar heroes se laissent aller à des phrases moins mélodiques. L’exécution est très bonne même si quelques passages partent un peu en couille ce qui donne un coté joué et fun assez génial. L’imperfection est ici un plus indéniable : nous sommes humains et c’est génial d’entendre des mecs se dépasser tellement qu’ils arrivent à accrocher. Les erreurs font partie de la musique et ne nuisent en rien quand le niveau est tel, au contraire c’est fabuleux de ne pas essayer de cacher ces plans par des artifices de studio et de partager la musique à ce point avec l’auditeur.
La basse est excellente et se fait même très présente sur certaines ambiances.
Les synthés sont futuristes et géniaux, ils suivent les mélodies de guitares, fioritures, etc, (ici pas de nappes bidon en permanence) soulignent des passages de très belle façon et nous offrent quelques leads mélodiques superbes et sombres. En suivant les guitares et en ajoutant quelques plans remarquables, les synthés donnent un son très personnel au groupe très futuriste et mélodique sans faire baisser la violence car ils ont été très biens produits et n’empiètent en rien sur les autres éléments musicaux. Il faut noter les excellents passages d’ambiance avec bruitage et synthé qui sont inoubliables.
La batterie est géniale, il y a beaucoup de double très rapide et des saccades, ce qui donne un bon côté moderne, le son est excellent surtout pour l’époque les roulements de toms tuent. Il y a peu de blast beats à la caisse claire (seulement sur le dernier morceau) ce qui permet à celle-ci de donner beaucoup de dynamique renforçant d’autant plus la puissance et la violence de la musique (à la différence des blast où la caisse claire très rapide est toute petite au fond) et de mettre en valeur les subtilités du jeu. L’ensemble guitare basse grosse caisse est un sommet de puissance. Pour l’exécution, elle est bonne et quelques pains font une fois de plus bien plaisir à entendre.
Le chant est plus déchiré que profond et suffisamment clair pour rester expressif, c’est assez particulier pour un groupe US.
Le son Morrisound est génial, pas daté, seul un son à la Fear Factory période Demanufacture aurait été encore meilleur. Ajoutons que cet album n’a pas fonctionné et cela a probablement précipité le split du groupe alors que c’est nettement mieux que leur premier album déjà génial. Enfin, depuis cet album j’écoute tous les disques qui ont été des échecs commerciaux car ça semble être un gage de qualité voire de génie!
Technique : 15/20 ; son 15/20 ; Style : 18/20 ; Inspiration 19/20

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Fabien - 18 Septembre 2009:

Shredder... Peut être ne me liras-tu jamais. Ta chronique reste en tout cas celle que j'ai le plus lue depuis mon inscription sur SoM et je ne m'en lasse pas. Si dans ma rédaction, je m'attarde davantage sur le contexte de sortie et les émotions ressenties à l'écoute de Thresholds, tu dresses de ton côté une analyse technique de l'album qui me séduit à chaque lecture. Fabien.

dinotronik - 28 Novembre 2010: un bijou intemporel, Merci pour cette chronique très vraie !!
et j'apprécie toujours de rencontrer des gens ayant la même passion pour mes albums et groupes préférés.
@+ ;)
VargBakken - 13 Octobre 2011: C'est en effet une très bonne chronique.
TasteofEternity - 11 Octobre 2013: Il est impressionnant de se rendre compte à quel point à chaque instant dans un morceau de Thresholds peut surgir un solo, ou seulement quelques notes de guitares qui révèlent toute la virtuosité de ce duo guitaristique hors pair. Cette singularité oblige l'auditeur à rester concentré pour ne pas en perdre une miette, et surtout même si c'est ultra technique, ce n'est jamais ridicule ou hors sujet. Les atmosphères sont soignées même si les claviers sonnent un peu dépassés aujourd'hui (mais pour l'époque et surtout pour un groupe américain, ne serait-ce que coller des claviers dans un album de death était un défi à lui tout seul tellement on est loin des modèles qui prévalaient alors), ce qui ne dérange en rien l'ensemble, mais lui donne un cachet un peu daté, une sorte de voyage dans le temps, un retour vers le futur... La chro' n'en demeure pas moins "géniale", comme se plaît si bien à le dire le chroniqueur, de cet album, qui n'a pas à rougir devant son grand frère, The Key : deux indispensables en somme.
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