Un nouvel album de
Nocturnus en 1999, après les retours de
Master, Necrophagia,
Incubator, c'est un petit miracle en soi. La légende d'un groupe maudit devenu culte va ainsi connaître un ultime rebondissement. Quel cadeau pour le fan de
The Key et
Thresholds ! Les membres ont réussi à se réconcilier et à repartir du bon pied, excellent, allons voir cela d’un peu plus près.
Premier constat, dans le livret, un mystère entoure le line-up. Des photos sont présentes mais sans les noms, et une personne se ballade avec un masque à gaz, bizarre. En revanche, le logo du groupe a changé : le pentacle a disparu, ainsi que ce côté old fashioned, dessiné à la main avec les moyens du bord. Earache qui avait éjecté le groupe cède sa place aux français de Season of
Mist. Quant à la jaquette elle n’a pas le même pouvoir d’attraction que sur les albums précédents, tout en restant subtilement évocatrice. Quelques indices qui aiguisent la curiosité.
Place à la musique, nous verrons pour les explications après. Il y a du nouveau sous le soleil : le death metal unique, caractérisé par une insolente technique, et des claviers précurseurs, au service d’atmosphères d’une richesse peu commune, cède la place à un death plus accessible à l’oreille. Fini l’intensité démesurée, les coups d’accélération sans retenue, les soli enfiévrés, il en ressort un travail extrêmement soigné et surtout équilibré. Un album moins accrocheur à la première écoute, presque décevant, tellement on aurait souhaité un florilège de soli tout en taping, des intros rappelant
Blade Runner ou
Apocalypse Now, juste de quoi alimenter la légende finalement.
Ethereal Tomb semble timoré face à ses prédécesseurs, laissant l’auditeur dans une attente insatisfaite. En réalité, cette oeuvre requiert de nombreuses écoutes pour percer son mystère, la faute à une fausse linéarité dans les compos mais à une vraie production sans relief qui a tendance à faire rentrer l’auditeur dans une monotonie lassante. Pourtant le travail de Greg Marchak (RIP), ou Marchek comme le livret le présente, n'est pas reconnu pour sa platitude, comme en attestent les enregistrements du Those Who Have Risen de
Acheron, ou du Supreme
Evil de
Diabolic. Il faut de préférence y voir un choix artistique assumé non sans conséquences. En ligne directe, le jeu comme le son des guitares, qui ont été revus et corrigés. Le premier s'est affranchi de ses ornements baroques, quant au second, il privilégie l'harmonie du groupe aux délires individuelles, en cela on peut dire qu'il se fond dans l'ensemble sans y imprimer une marque grossière. Les claviers subissent le même traitement, perdant leur côté cheap devenu une marque de fabrique, au profit de quelques effets et samples parsemés de-ci de-là. Quant à la performance vocale, elle demeure mitigée, le growl du "nouveau" bassiste, intégré en 1993 peu avant le split, Emo Mowery, succèdant à Mike Browning (
The Key) et Dan Izzo (
Thresholds), est certes profond mais bien trop linéaire, et mis en avant dans le mixage, pour aider à pénétrer dans l'univers du monstre. La discipline a du bon lorsqu'elle n'écrase pas de tout son poids jusqu'au désir d'exister...
L’enjeu de cet album se situe à un autre niveau. Les extravagances juvéniles semblent avoir laissées la place à une maturité qui prend le temps de développer l’émotion par petites touches impressionnistes, qui s’ajustent riff après riff, soli après soli, poussant l’auditeur dans ses retranchements. La construction des morceaux qui jadis prenait des accents gothiques, agressifs et ultra techniques, propose des schémas toujours complexes et recherchés mais plus épurés et arrondis.
Ethereal Tomb demande beaucoup d’efforts pour être appréhendé dans de bonnes conditions, tout l’inverse des tartasses que balancent les
Hate Eternal,
Immolation, et autres
Nile à la même époque. Difficile de dire ce qu’il a manqué à cet album pour cartonner, peut-être tout simplement une orientation claire.
The Key brûlait d’une dimension occulte,
Thresholds s’enracinait dans la SF, mais
Ethereal Tomb reste indéterminé en définitive, comme si une partie de l’âme du groupe s’en était allée, au-delà des simples effets du temps qui passe, et efface. Sublime paradoxe, le morceau le plus intéressant de l'album demeure pour moi le finish
Outland, un instrumental, aussi puissant que poignant, qui passe à la trappe vu sa position, alors qu'il représentait sûrement le pont idéal, pour réunir l'ancien
Nocturnus et sa nouvelle orientation, moins clinquante et plus lancinante, dans laquelle guitares et claviers s'équilibrent dans la mélodie sans brusquer la rythmique.
Cette impression semble se confirmer après recherches. Ne tournons plus autour du pot, Mickael Browning, le fondateur du groupe n’a pas rempilé pour le projet. L’architecte de
The Key, un peu plus isolé sur
Thresholds, le célébrissime batteur-chanteur, passionné d’occulte, qui a fait partie de la création de
Morbid Angel avec Trey, qui a rejoint
Acheron après s’être fait éjecté de
Nocturnus en 1992, suite au
Thresholds Tour, a été tenu à l’écart, même en respect par ses anciens coreligionnaires (
Panzer, McNenney et Davis) qui le menaçaient de procès s’il osait se servir du nom du groupe, d’où les patronymes de ses formations postérieures
After Death, puis
Nocturnus A.D.. En déclarant Browning persona non grata, les membres de
Nocturnus se sont coupés les ailes. Alors qu’ils, Louis
Panzer en tête, prétendaient s’être débarrassés d’un boulet, qui attirait injustement la lumière sur lui du fait de son glorieux passé, la réalité est qu’en dépit de leurs talents respectifs, ils n’ont jamais réussi à combler le vide de cette absence. Ce constat est d’autant plus cinglant qu’il ne remet pas en cause le jeu de Rick Bizarro. Résultat des courses, Browning a été privé de son bébé, et le groupe s’est vautré lamentablement signant son arrêt définitif. 20 ans après, il est grand temps de redécouvrir cet album qui mérite un peu plus que de prendre la poussière sur l’étagère, sans pour autant oser défier ses glorieux aînés.
Ethereal Tomb a sûrement de quoi rougir mais pas à baisser la tête.
Cette album est super pour tout les fans de métal posée et réflechis
C'est sur que c'est pas l'album idéal pour du blast et du brutal
Donc je le vois plus dans le même registre qu'un Grin de Coroner
Il n'y a que trop peu de galette de cette qualitée, en tout cas c'est ma came!!! donc si vous en connaissais laisez moi un message;)
Mais sur cette album la musique respire et est utilisé avec beaucoup de finesse donc je conseil cette album vivement
pour resumer je suis d'accords avec toi Fabien sur plusieurs point mais pas sur la mollesse, c'est juste pas bourrin(tournure de phrase pour dire moux avec de la poesie ah,ah!!)
Si dans le fond, mon appréhension et ma notation d'Ethereal Tomb reste inchangées, la rédaction redigée il y a deux ans ne me convenait plus dans la forme. Mes mots était parfois mal choisis pour décrire mes émotions, envers ce disque que j'apprécie toujours, aujourd'hui. Ainsi, ramanié depuis ton juste commentaire, ce texte correpond mieux au message initial que je désirais faire passer. Je te rejoins également lorsque que tu écris que le manque "d'agressivité" d'Ethereal Tomb n'est pas un vrai problème. Cet album posé s'écoute simplement dans un état d'esprit différent, ayant suffisament d'atouts pour transporter l'auditeur. Relativement, j'essaie en fait d'expliquer l'echec du disque à sa sortie, qui subissait implaccablement la comparaison avec ses illustres prédécesseurs. Fabien.
a savoir que beaucoup de métalhead se retrouve dans l'agressivité du métal et que donc un album qui ne rejette pas vraiment cette émotion à moins de chance de passer
les premiers Nocturnus sont légendaires car ils sont plus brute et violent alors que celui là n'inspire pas cette émotion
dommage pour nous fan de cette musique(entre autre)
car comme je te disais fab je trouve peu de galette ayant cette qualité
En tout cas je suis souvent d'accords dans ton travail de chronique
a
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