Aaaah, ce somptueux album....
Si j'avais déjà écrit une chronique dithyrambique sur le premier album de mes frenchies préférés, que dire de celle qui va suivre? Que ce n'est qu'une suite d'éloges mièvres, de louanges totalement subjectifs et de compliments disproportionnés? Peut-être.
Toujours est-il que
The Water Fields est l'une de ces oeuvres musicales qui vous touchent au plus profond de votre être, vous transportent loin, très loin, dans des sphères épurées où la beauté règne en maître, vous happent dans un tourbillon d'émotions superbes et vous chavirent les sens de par leur intensité.
Comment décrire ce voyage intemporel et si troublant où tout fusionne en une perfection ultime?
Pour faire simple, disons que le groupe a sublimé sa recette miracle et est parvenu à intensifier tous les éléments qui faisaient sa force et son identité: les mélodies sont encore plus touchantes et entêtantes, les riffs profonds et habités empreints d'une mélancolie poignante sont, paradoxalement plus rentre-dedans, et la batterie s'emballe plus que jamais pour des titres plus violents et plus sombres.
La voix claire de Manuel est toujours aussi juste et limpide, poignante d'émotions et d'intensité, et sert de véritable fil conducteur aux mélodies superbes, d'une profondeur à couper le souffle, qui se succèdent tout au long de cette galette. Du coup, les éructations death, utilisées avec plus de parcimonie, ont un impact décuplé, d'autant qu'elles épousent souvent à la perfection les lignes mélodiques les plus intenses, et l'apothéose est atteinte quand les deux voix fusionnent sur des passages dantesques à vous chavirer l'âme (la fin de Rise to the Occasion, à vous tirer des larmes!!!).
Ici, le style si particulier de
The Old Dead Tree, qui joue sur les contrastes entre violence et mélancolie pour transporter l'auditeur, est magnifié: jamais les chansons n'auront été si riches et variées, et pourtant, l'album conserve tout du long une cohérence parfaite. C'est que les changements s'opèrent à l'intérieur même de chaque titre, tous finement travaillés, révélant des émotions diverses et contenant toujours une explosion bouleversante qui s'empare de vos sens, vous possédant littéralement et réduisant votre être à un simple réceptacle d'émotions pures d'une intensité addictive (la fin de Regarding Kate).
Finies les mélopées un peu naïves et les élans d'enthousiasme juvénile un peu maladroits que les plus exigeants pouvaient éventuellement reprocher à
The Nameless Disease, le groupe a gommé tous ses défauts en complexifiant ses compositions et en accentuant les contrastes qui font la beauté de sa musique.
C'est simple, ici, pas de faux pas, aucune faute de goût, rien à jeter. Si certaines mélodies peuvent paraître un peu difficiles d'accès à la première écoute, ou si quelques passages peuvent encore sembler un peu insipides (le couplet gentillet de Is Your Soul For Sale), c'est que les chansons s'appréhendent dans leur ensemble, et ces quelques faiblesses aident justement à faire ressortir avec une force inouïe ce magma de beauté, de mélancolie, et de tristesse qui ne manque jamais d'exploser et qui nous plonge irrésistiblement dans un état de béatitude mélomane et de rêverie contemplative.
Bref, je pourrais m'étaler pendant plusieurs pages sur la magnificence de cet album, sur la beauté et la profondeur de la musique et sur les émotions profondes et intenses que ces superbes mélodies me procurent, mais je préfère me contenter de vous en recommander corps et âme l'écoute et de conclure qu'il s'agit simplement pour moi de l'album le plus marquant et le plus sublime que j'ai jamais eu la chance d'écouter, ni plus ni moins.
The Walter Fields est le témoignage ultime d'un groupe, l'apothéose magnifique d'un sous-genre musical, et un grand chef-d'oeuvre de métal, qui, en admettant que cette dernière existe, vient caresser du doigt les ailes dorées de la perfection.
de classe et de niveau international
J'ai mis longtemps à le digérer mais bon dieu, qu'est-ce qu'il est bon et addictif...
Je regrette presque d'avoir mis 18/20 à The Nameless Disease, car ça va me forcer à sous-noter celui-là...
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