Mon Dieu, que vois-je ?
Ce sublime chef d'œuvre boudé et injustement délaissé, même pas honoré d'une petite chronique qui pourrait dignement souligner le mérite indéniable qui lui revient ?
Sacrilège ! Réparons donc cette gravissime erreur tant qu'il en est encore temps.
Vous l'aurez certainement compris, j'aime cet album. Et pour cause. Premièrement, il m'a fait découvrir
The Old Dead Tree, groupe français à la musique envoûtante et à l'avenir plus que prometteur. Et deuxièmement, ben... Il est tout simplement magnifique !
Je m'explique. Prenez une ossature musicale lourde et noire à la
Katatonia. Ajoutez-y le lyrisme et le sens mélodique inné d'un
Anathema au mieux de sa forme, et une pincée de la période death de
My Dying Bride, sombre et menaçante, mais d'une beauté triste et poignante. Sublimez-le tout avec une bonne louche de métal racé et progressif à la
Opeth, et vous aurez alors une vague idée de ce à quoi peut ressembler
The Old Dead Tree.
Et je peux vous garantir que les frenchies n'ont pas à rougir de leurs influences, qu'ils arrivent d'ailleurs très bien à digérer pour proposer un métal enchanteur et personnel d'une profondeur inouïe. A la fois puissante et décapante, mélancolique et gorgée d'émotions, la musique de
The Old Dead Tree se joue des barrières et des codes, lorgnant principalement du côté d'un doom/death mid tempo avec quelques incursions plus typiquement blacks (notamment sur certaines parties de chant) et se permet des envolées bienvenues dans des sphères gothiques voire pop éthérées.
Le tout est d'une homogénéité surprenante, on passe d'un registre à un autre sans accro, tout s'enchaîne merveilleusement (la fin d'une piste se fondant souvent habilement dans le début de la suivante), grâce notamment à certains courts interludes bien pensés qui ajoutent à l'atmosphère mélancolique des compos, et à la voix sublime de Manuel Munoz qui passe d'une voix claire et limpide gorgée d'émotions à une voix black écorchée vive ou à un chant death profond et parfaitement maîtrisé.
Le son est énorme, les guitares lourdes et massives font un travail harmonique phénoménal, distillant des riffs tantôt lancinants et hypnotiques qui vous emportent, les yeux mi-clos, dans une vague de mélancolie extatique (écoutez-moi cette montée de guitares progressive sur la fin de ″It Can't Be″ ou du déjà cultissime ″It's the Same for Everyone″, vous comprendrez ce que je veux dire !!!), tantôt plus rapides et agressifs, mais toujours mélodiques. La section rythmique est quant à elle impeccable, avec une basse bien audible et qui apporte beaucoup à l'ensemble, et un jeu de batterie original et gorgé de feeling, qui alterne passages lourds et lents avec des parties plus aériennes.
Bref, ce Nameless
Disease est d'une maturité surprenante pour un groupe aussi jeune (qui sort ici, rappelons-le, son 1er album), d'une rare beauté, et d'une intensité émotionnelle rarement atteinte. Un mélange des genres personnel et audacieux pour un résultat original et sublime, une réussite parfaite.
Chapeau bas messieurs.
J'avoue qu'avec le temps, j'ai réussi à devenir peut-être un peu plus critique (objectif?)vis-à-vis de cet album, et c'est surtout la sortie (et les écoutes répétées!) du fabuleux The water Fields qui m'a fait prendre conscience que, finalement, The Nameless Disease, si merveilleux soit-il, pouvait encore être très largement sublimé...
Mais cet album reste quand même un de mes petits chouchous et conserve un imapact émotionnel assez extraoridnaire, celà va sans dire...
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