La scène
Metal française a du caractère et du potentiel, ce n'est plus un secret. Depuis quelques petites années nous avons ainsi pu voir des groupes sortir des albums remarquables, et par la même occasion, les voir sortir du quasi anonymat, non rare pour une scène aussi underground à l'échelle de la musique française.
Ces groupes prennent la relève des grands, tout en imposant leur vision du
Metal, en faisant une musique nouvelle, à leur sauce (incluant des influences actuelles parfois, ce qui crée un certain renouveau du genre, plus ou moins apprécié d'ailleurs). Je pense notamment à
Gojira,
Hacride,
Phazm,
Klone,
Dagoba,
Lyzanxia,
Lofofora,
Aabsinthe (et quel groupe ! Il me colle à la peau !).
The Old Dead Tree en fait sans aucun doute partie, à l'avenir on en entendra de plus en plus parler, pour notre plus grand plaisir. I explain... (oui, mes progrets en anglais sont considérables, vous aussi vous le remarquez ?...)
The Old Dead Tree, depuis sa création, en 1997, nous aura fait don (jusqu'à maintenant), d'un EP ("
The Blossom" en 1999) et de trois albums : "
The Nameless Disease" en 2003, "
The Perpetual Motion" en 2005, et enfin, dernier arrivé à nos oreilles, "The Water Fiels" en 2007. Il se définissent eux-même, et on veut effectivement les croire, comme un groupe à part dans la scène
Metal européenne, de part son identité musicale combinant
Metal Extrême et
Dark Rock, ainsi de par le chant qui ne cesse de varier et de se balancer entre le clair et le grunt (ou guttural). Le groupe représente bien une future valeur sûre du
Metal hexagonal, si ce n'est déjà le cas, par toutes les petites richesses musicales qui le construisent.
Mais venons-en maintenant à l'album "
The Perpetual Motion", pour une chronique, ça pourrai être utile. Cet album, deuxième donc du groupe, prouve une efficacité, une maturité et un sens de la mélodie fascinant. Je n'ai pas encore écouté le dernier né du groupe, mais j'espère en tout cas qu'ils n'ont pas changé de chemin, vu la qualité dont il transpirait (cette qualité qui réside dans la faculté du groupe à attendre rapidement nos émotions et à ne jamais les laisser trop longtemps s'enraciner dans les mêmes sensations). Dans une interview très intéressante, de Sylvain Navarro, batteur d'
Aabsinthe, il vient à parler des morceaux longs, à "structure à tiroirs", et
The Old Dead Tree, c'est ça, "
The Perpetual Motion", c'est ça. L'album commence sur une chanson qui monte très vite en puissance et en variations vocales ("
Out Of Breath"), la guitare soutient la voix et la renforce, comme elle le fera tout au long de l'album, tout en déviant par moments, vers des parties sublimes ou vers des créations d'ambiances, seule, ou toujours en parallèle à la voix. La batterie représente un pilier des morceaux de l'album aussi, sa place est énorme, et elle a le don d'être d'une excellente qualité technique (merci Foued Moukid). Les titres à tiroirs arrivent avec le reste de l'album composé en trois grandes parties, pour onze titres. Chaque partie ressemblant à des histoires, avec une logique dramaturgique à chaque changement de titre : l'installation de la situation, la ou les péripétie(s), la tentative de passage de l'obstacle, la résolution (ou pas), la situation finale.
Pour résumer, "
The Perpetual Motion" est indéniablement un excellent album, mariant sur le même disque des ambiances guerrières, à mon goût ("Unrelenting"), comme des titres superbes accompagnés d'un piano au dosage parfait ("Everyday
Life", chanson courte, mais qui conserve l'émotion d'un plaisir éphémère, je pense que si elle avait été plus longue, le plaisir que l'on prend à l'écouter, du moins pour mon cas, aurait été affecté). Petits défauts, mais rien de bien méchant, les chansons n'ont pas la même fluidité suivant sur quel lecteur on lit le CD, c'est parfois gênant, en particulier pour les titres qui composent les trois grandes parties du disque ("The
Lost Boy", "
Down" et "The
Sad Fairytale"), certains passages, surtout dans les dernières chansons ont un goût de déjà entendu, mais l'on pardonne facilement. Sinon le packaging est assez réussi, il me plaît bien (je m'étais fait la promesse de ne pas en parler, mais le plaisir d'acheter un CD réside aussi dans le fait qu'il soit beau, et là, il l'est).
Une conclusion ? Le bonheur dans la musique, c'est de ne pas regretter son choix pour avoir envie de toujours écouter plus et aller en profondeur des choses, mais surtout de conserver les émotions à travers le temps. Bien joué !
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