The True Bequest

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12/20
Nom du groupe Eyevory
Nom de l'album The True Bequest
Type EP
Date de parution 24 Juillet 2012
Labels Self-Produced
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1. Addiction to Affection 03:30
2. On My Way to Bliss 03:30
3. Black Bird 05:22
4. Blind Understanding 04:07
5. Divided 04:39
6. Mi Corazòn 04:39
7. The Tower 09:37
Total playing time 35:24

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Eyevory


Chronique @ ericb4

23 Octobre 2016

Probablement le premier volet d'une longue série...

C'est en terre teutonne que sévit dorénavant une jeune formation metal alternatif combinant des influences folk, pop/rock progressif, hard rock, non sans une certaine pointe d'originalité. Créé en 2009 sous l'appellation Pink Mercury, le discret combo germain originaire de Brême ne s'est identifié en tant que Eyevory qu'en 2012, année de sortie de cette initiale et humble offrande. C'est dire que le groupe a témoigné d'une prudente démarche pour amorcer son envol, à l'aune de « The True Bequest », auto-production de 35 minutes où se succèdent sereinement les 7 pistes de l'introductif opus. Partiellement desservie par une production encore verte, eu égard à quelques notes résiduelles, des finitions encore lacunaires et des enchaînements inter pistes à parfaire, cette rondelle est à appréhender à part entière.

Pour ce faire, le collectif allemand inclue dans ses rangs des musiciens et vocalistes pluri-disciplinaires de talent, à savoir : Jana Franck (chant, choeurs et basse), Kaja Fischer (chant, choeurs, flute et piano), David Merz (guitare, programmation, synthés) et Sascha Barasa Suso (batterie, percussions et choeurs). Inspirés par les ambiances de Jethro Tull, The Corrs, Elane, Apparition, Blackmore's Night, entre autres, nos acolytes souhaitent ainsi se démarquer de nombre de groupes de tous poils souvent aspirés par un registre metal symphonique devenu sclérosé. Et ce, en nous proposant un patchwork de compositions bien inspirées mêlant habilement les voix aériennes de deux muses, des riffs bien trempés, une section rythmique musclée, des soli de tous ordres et de bonne facture, l'ensemble étant parfaitement harmonisé et inscrit dans de savoureuses et enjouées lignes mélodiques.

Le méfait diversifie ses ambiances, ses espaces rythmiques et harmoniques, sans révéler de fausses notes sur l'ensemble du parcours auditif. Là où il se montre éminemment pulsionnel, le combo teuton marque ses premiers points. Ainsi, l'énergique « Blind Understanding », oscillant entre hard rock mélodique et rock progressif, suit un cheminement mélodique infiltrant, enjolivé par les patines oratoires en totale symbiose des deux maîtresses de cérémonie. Parallèlement, d'insolentes stridulations d'une flute en goguette s'insèrent dans un dynamique corps orchestral apte à générer un irrépressible headbang. Pour sa part, le cadencé et envoûtant « Mi Corazòn », titre endiablé chanté en espagnol, use de riffs grésillants et d'harmoniques effilées, tout en libérant une lead guitare au corps à corps avec une flute aérienne et évoluant sur des charbons ardents, tout comme nos deux séductrices, muées en dangereuses prédatrices pour nos pavillons alanguis.

Lorsqu'il nous immerge dans des paysages de notes plus éthérés, sans se départir de sa dynamique de fond, le collectif parvient non moins à enivrer nos sens. D'une part, le rafraîchissant et rayonnant « Addiction to Affection » nous plonge dans une souriante et légère embardée rythmique d'obédience pop metal atmosphérique tout en cultivant une touche folk, mise en exergue par les infiltrations d'une flute candide, non sans rappeler Jethro Tull. L'empreinte vocale calée dans les médiums que suivent de savoureux arpèges au piano, dans le sillage d'Apparition, fait mouche, les deux sirènes ayant trouvé les clés pour nous retenir prisonniers dans leurs filets, notamment sur un délectable refrain qu'on entonnerait à tue-tête. D'autre part, l'entraînant et mélodieux « Black Bird », lui aussi dans la veine d'Apparition, nous conduit en des espaces sécurisés, entretenus par la présence en filigrane de souriants gimmicks à la lead guitare. Dans cette ritournelle rock/metal atmosphérique, le duo féminin ne manquera pas de charmer le tympan, parvenant à nous faire plier l'échine, in fine, sans avoir à forcer le trait. Sur cette piste aux allures d'un hit, si le refrain peut sembler facile d'accès, voire (trop) consensuel, l'écriture des portées de la partition a répondu à un réel souci de précision relative à l'optimale succession des séries de notes.

Par moments, nos acolytes ralentissent la cadence du convoi instrumental et nous font comprendre qu'ils en ont encore sous le pied. Aussi, l'engageant mid tempo « On My Way to Bliss », estampé pop rock metallisé un poil folk dans la veine de The Corrs, séduit dans tous les espaces où se meuvent les deux déesses. C'est à l'unisson qu'elles nous transportent loin au-dessus du plancher des vaches. Ce faisant, difficile de résister à la charge émotionnelle contenue dans le refrain, même si le couplet n'offre pas la même luminosité mélodique. Un joli solo de guitare et l'apparition d'une flute taquine complètent un tableau riche en couleurs et en nuances.

Comment oublier l'émouvant instant intimiste, la troupe ayant sculpté savamment chacun de ses mots bleus pour les inscrire dans une trame d'une grande homogénéité ? C'est dire que la ballade pop progressive « Divided » s'impose comme un tourbillon de saveurs exquises, reposant sur un féérique sillon mélodique, que n'aurait pas renié Blackmore's Night, où les inflexions des deux princesses s'entrelacent judicieusement, se jouent des contingences matérielles et atteignent leur cible, in fine. D'un battement de cils, on se trouve désarmé, notamment sur un refrain propice à la captation de nos sens. Et l'on s'abandonne jusqu'à l'ultime souffle, avec l'indicible espoir de goûter à nouveau à cet instant de félicité. Chapeau bas.

Comme pour nous inciter à demi-mot à ne pas quitter prématurément le navire, la joyeuse sarabande nous octroie une pièce d'anthologie en outro, qu'on aurait eu tort d'éluder. Les 10 minutes de la fresque polyrythmique « The Tower » s'offrent comme un torrent de notes finement harmonisées, répondant à un rigoureux cahier des charges. Non sans rappeler quelques accords propres à Elane, la proposition se trouve empreinte d'une touche folk, conjointement à de saisissantes attaques de riffs d'inspiration hard rock. Un pont mélodique bien amené libère les fines et célestes volutes de nos deux inspirées déesses aussitôt rejointes par les virevoltantes attaques d'une flute qui s'embrase, l'ensemble finissant crescendo.

Pour un premier jet, nos compères n'ont manqué ni d'audace, ni d'inspiration, pour nous concocter un propos pluriel, subtil, immersif et personnel, transpirant un travail exigeant et de longue haleine en studio. On aurait toutefois souhaité davantage de prises de risques et de caractère eu égard à l'interprétation, parfois un peu masquée, voire étouffée par une enveloppante instrumentation. Ce sous-mixage partiel des lignes de chant est à mettre sur le compte d'une logistique qui doit encore gagner en maturité pour impacter plus largement un auditorat encore épars. Mais le combo a bien le temps d'affuter ses armes pour une mise en valeur optimale de son projet. Affaire à suivre...


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