Inphantasia

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13/20
Nom du groupe Eyevory
Nom de l'album Inphantasia
Type Album
Date de parution 21 Octobre 2016
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Prologue 02:35
2. La Cage 07:55
3. The Star 06:53
4. Inphantasia 05:48
5. Tartarus 09:12
6. Elysium 08:39
7. Mundalis 08:35
8. Pictures 03:17
9. Human 04:11
10. The Perfect Empire 05:03
11. Hope 04:28
Total playing time 1:06:36

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Eyevory


Chronique @ ericb4

28 Octobre 2016

Après des débuts prometteurs, une salvatrice réaction s'impose...

Après un encourageant « Euphobia », premier album full length sorti en 2013, et un charismatique « Hope », second et laconique Ep livré un an plus tard, le groupe allemand remet le couvert avec, cette fois, la ferme intention de confirmer une signature artistique déjà affirmée et originale. Aussi, le désormais expérimenté trio teuton, composé de Jana Frank (chant, choeurs et basse), Kaja Fischer (chant, choeurs, flûte, piano) et David Merz (guitare et claviers), nous octroie une emphatique offrande à l'instar de « Inphantasia », second album longue durée déployant généreusement ses 66 minutes sur lesquelles se succèdent 11 pistes dont 5 avoisinent ou dépassent les 7 minutes. En guise de conclusion, le collectif germain a judicieusement placé 2 des 3 morceaux emblématiques de son dernier EP dans ce méfait metal alternatif, carrefour d'influences pop-rock, prog rock, folk, hard-rock. Un manifeste influencé par les travaux et vibes de Jethro Tull, The Corrs, Blackmore's Night, Elane, Apparition, Autumn, entre autres.

Cette auto-production n'a fait l'impasse ni sur une probante qualité d'enregistrement, ayant gagné ses galons depuis quelques temps déjà, ni sur un mix équilibrant, au souffle près, les parties instrumentales et vocales entre elles signé Christian Moos, réalisé au Spacelab Studio, à Grefrath, en Allemagne (à l'exception de « Hope » mixé par Klaus-Dieter Keusgen, au Keusgen Tonstudio, à Rees (Allemagne)), ni sur un mastering relevant de la patte d'Eroc (Eroc‘s Mastering Ranch, Breckerfeld (Allemagne). Une mise en condition logistique essentielle pour permettre de suivre une œuvre techniquement éprouvée, énergique, riche en harmoniques, ayant peaufiné ses accords, agréablement mélodieuse, avec quelques moments d'émotions bien sentis au programme. Avec la maestria et le charme d'un des rares duos féminins évoluant avec grâce et à l'unisson en plus. Aussi, entrons dans la goélette en quête de quelques trésors enfouis.


Quelques surprises, parmi les titres les plus dynamiques, nous attendent, à commencer par « The Perfect Empire », émanant de l'ep « Hope ». D'une énergie communicative, ce titre metal mélodique progressif à la touche folk, dissémine ses riffs corrosifs au fil des pérégrinations virevoltantes d'une flute enjouée (dans la lignée de Jethro Tull), d'une discrète mais perceptible et opportune apparition du violoncelle, et d'une gracieuse et libertine empreinte vocale (apparentée à Apparition). A mi-chemin entre Elane et Blackmore's Night, cette rayonnante et jubilatoire livraison n'a pas manqué de soigner sa ligne mélodique, la rendant quasi imparable sur le refrain, sans céder aux chimères de l'extrême accessibilité pour autant. De même, l'entraînant « Human » d'inspiration pop-rock dissémine ses attaques riffeuses et de sémillantes ondulations flûtesques au fil d'un sillon mélodique précis et apte à retenir le chaland, notamment sur un refrain immersif à souhait. Une belle surprise, d'une redoutable efficacité, octroyée par le combo, que l'on se repassera en boucle.

On retiendra encore l'engageant et quasi festif « Pictures », qui se pose comme une piste fort accessible, presque dansante, entonnée sur une tonalité enjouée par les maîtresses de cérémonie. Une ligne mélodique suave, parfois un peu trop sucrée, parsème chaque espace du stimulant instant. Enfin, l'entraînant « Mundalis », titre folk rock dans le sillage atmosphérique de Blackmore's Night, octroie de savoureux couplets que viennent rejoindre des refrains envoûtants, dispensés par une orchestration fort bien distribuée et entonnés avec allant par les deux déesses. L'omniprésence d'une flûte virevoltante renforce le magnétisme d'une piste qui aurait gagné à ne pas laisser durer un interminable break. Ce faisant, la progressivité de la marche en avant de la chorale tend à estomper cette relative carence. Assurément l'une des pièces maîtresses de la rondelle.

Lorsqu'il nous octroie ses moments intimistes, le groupe n'a ni tari d'inspiration, ni usé d'artifices pour toucher notre fibre émotionnelle. Ainsi, ce parcours s'achève par une hypnotique ballade, d'obédience pop/classique, déjà présente sur l'EP éponyme, à l'aune du frissonnant, délicat et a-rythmique « Hope », dont la filiation à The Corrs ne saurait être démentie. Ce faisant, on ne résistera que malaisément aux subtiles variations du romantique et élégant piano/voix introductif pas plus qu'aux radieuses et permanentes ondulations d'une violoneuse assise. Aux deux maîtresses de cérémonie de donner le coup de grâce sur un refrain fondant à souhait, dont notre tympan se souviendra encore longtemps. C'est dire que la charge émotionnelle est si puissante que la petite larme au coin de l'oeil sera bien difficile à contenir. Dans cette veine, un délicat et classique piano/voix introduit « Elysium », langoureuse et touchante ballade progressive assortie de choeurs d'enfants que vient enorgueillir une flûte souriante. Une dispensable interruption sous couvert d'une fragile boîte à musique, si elle tend à fragmenter la piste, autorise néanmoins le déploiement de fines et jouissives variations dispensées par le gracile instrument à vent, que vient rejoindre une instrumentation bien inspirée. Dans la veine d'Apparition nos deux sirènes reprennent le flambeau d'une bien belle manière, suivant une ligne mélodique invitante.
Un poil plus cadencé, l'atmosphérique « The Star », piste pop-metal mélodique et progressive, recèle de subtiles séries d'accords et un sens mélodique certain. Un savoureux passage à la flûte que n'aurait pas renié Jethro Tull se cale opportunément sur un petit pont, prestement relayé par le duo oratoire de choc. Mention spéciale pour le sémillant solo de guitare sur une plage dévoilant progressivement ses charmes.

Si les moments jouissifs ne sont pas rares, quelques redoutables écueils n'ont pu être évités, et ce, de différentes manières. Aussi, une douce entame guitaristique ouvre le bal sur le classique et introductif instrumental « Prologue », d'où un récitatif en voix féminine jaillit et nous caresse le tympan jusqu'à une ultime et progressive embrasée puis, le néant. Signe avant-coureur de moments de flottement affectant d'autres pistes. A commencer par le percutant « La Cage », estampé hard rock, envoyant ses riffs corrosifs tout en resserrant sa rythmique, enflammant de fait le tympan sur le couplet. Par contraste, un refrain plus souple et mélodiquement imparable infiltre les lieux, mis en habits de lumière par nos deux séductrices. Toutefois, quelques longueurs se font sentir sur un break, évanescent, même si l'incursion d'une flûte enjouée vient inonder la scène de sa présence. Une lente reprise sur le couplet tente de relever un plat déjà tiédi par ces marécageux instants. Une clôture sur le magnétique mais trop tardif refrain ne pourra être suffisant pour nous retenir.

Dans cette logique, sur une rythmique syncopée et usant de changements de tonalité, « Tartarus » s'affiche comme la plus grasse fresque de l'opus. Enjoué, intrigant, parfois déroutant, ce brûlot folk aux accents orientalisants déconcerte parfois par une sente mélodique peu empruntée, mais sans désamorcer le tympan pour autant. Un break inopportun interrompt le cortège instrumental avant de voir ce dernier revivifié mais peu locace. On tend alors à se perdre au beau milieu d'une cacophonie qui, si elle répond à quelques exigences techniques, n'en demeure pas moins suffocante. Bref, une longue et pesante traversée. Enfin, on ne passera pas outre le dynamique « Inphantasia », éponyme titre folk rock, non sans rappeler The Corrs, en raison de ses savoureux refrains, enjolivés par les rayonnantes inflexions des deux déesses. Si le cheminement harmonique s'avère de bon aloi, on aurait cependant souhaité que les couplets soient de cet acabit pour remporter une franche adhésion qui, en l'occurrence, ne sera pas inconditionnelle. Et ce ne sera pas la trop lente et peu ragoûtante dégressivité de l'intensité de l'espace sonore qui démentira une étrange impression d'inachèvement.


Au terme du parcours de ce manifeste, une question se pose : avec tant de qualités techniques et mélodiques, une interprétation radieuse, un soupçon d'originalité et une logistique en béton armé, pourquoi le combo teuton s'est-il ingénié à multiplier les temps morts au sein de morceaux qui, sans cela, auraient gagné leurs lettres de noblesse ? Si les deux titres repris de l'ep sauvent la mise, ils ne sont pas les seuls à nous faire adhérer à l'ambiance particulièrement enjouée disséminée sur l'opus, mais ces pièces alternent trop souvent avec des passages dont certaines longueurs en altèrent irrémédiablement l'impact, si ce ne sont des clôtures peinant à achever sereinement les messages musicaux de quelques morceaux. Un inutile et parfois indigeste remplissage qui, hélas, devra l'amener à une réflexion profonde et circonstanciée sur les tenants et les aboutissants de la réussite d'un projet qui, en l'état, aura quelques difficultés à encenser le pavillon de certains aficionados du genre ainsi que de celui d'amateurs du sculptural « Euphobia ». Un album à écouter et à réécouter encore avant d'y pénétrer et, peut-être, à apprivoiser...

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