The Ravages of Time

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16/20
Nom du groupe Selene
Nom de l'album The Ravages of Time
Type Album
Date de parution 23 Juin 2017
Labels Self-Produced
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album7

Tracklist

1.
 New Era
Ecouter04:21
2.
 The Great Heart
Ecouter 03:52
3.
  Ashes
Ecouter 04:47
4.
 Calm Before the Flame
Ecouter 04:12
5.
 Burning Bridges
Ecouter04:42
6.
 If Tomorrow Never Came
Ecouter04:04
7.
 Our Regrets
Ecouter 04:32
8.
 Kingdom
Ecouter 05:05
9.
 Wonderland
Ecouter03:52
10.
 This Life
Ecouter03:23
11.
 The End of Time
Ecouter10:46

Durée totale : 53:36

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Selene



Chronique @ ericb4

20 Juin 2017

Une œuvre aussi énergisante qu'enchanteresse et raffinée...

Encore peu popularisé hors de sa terre natale mais déjà à la tête de deux EP (« Among the Frozen » (2013) et « Paradise Over » (2014)) et fort d'un vibrant album full length (« The Forgotten » (2015)), le groupe irlandais cofondé en 2013 par la mezzo-soprano Shonagh Lyons et le guitariste, claviériste et vocaliste John Connor (tous deux ex-Gate XIII), dès lors reconnu par les critiques comme valeur montante du metal symphonique, souhaite précisément et légitimement élargir le champ de son auditorat. S'étant abondamment produit en 2016 à l'échelle locale pour une large promotion de « The Forgotten », ayant au fil du temps enrichi son style metal mélodico-symphonique gothique originel d'une touche heavy, le combo désire désormais embrasser une carrière à l'international. Et il s'est donné les moyens de ses ambitions...

En effet, aux fins de deux ans d'un travail minutieux en studio, il revient, avec un sculptural et flamboyant « The Ravages of Time » ; second effort de longue durée, où se succèdent 11 pistes, jouissant d'une ingénierie du son plus aboutie que celle, déjà probante, de son prédécesseur, octroyant notamment une stupéfiante profondeur de champ acoustique. De quoi optimiser l'écoute d'une œuvre vivifiante, vocalement enivrante, à la technique instrumentale éprouvée, inspirée entre autres par Delain, Within Temptation, Leaves' Eyes, Nightwish et Voices Of Destiny. Quant à l'empreinte vocale de Shonagh, elle serait à mi-chemin entre celle d'Elina Siirala (Leaves' Eyes, Enkelination), au regard de ses charismatiques envolées lyriques et celle de Maike Holzmann (ex-Voices Of Destiny), de par son timbre clair et ses notes étirées dans les médiums. Mais entrons plutôt dans les arcanes du vaisseau amiral...

On aura tout d'abord observé la faculté qu'a eue le groupe à accoucher de ces passages incontournables susceptibles de figurer durablement dans les charts et qui vous resteront tout aussi durablement gravés en mémoire. On retiendra, par exemple, l'entraînant « The Great Heart », dans l'ombre d'un Within Temptation typé « The Silent Force » de par ses arrangements, décochant ses riffs corrosifs étreignant une rythmique heavy bien trempée, et ce, sur une ligne mélodique quasi imparable. Dans cette ambiance enjouée, mais nullement survoltée, déambulent de délicats arpèges au piano, glissent en filigrane des gimmicks d'une lead guitare frivole, parallèlement à de magnétiques volutes oratoires dispensées par la sirène, apparentées à celles d'Elina Siirala (Leaves' Eyes, Enkelination). Bref, un hit en puissance poussant irrémédiablement à l'addiction, notamment pour les aficionados des sources d'influence du combo irlandais.

Dans une énergie pop-metal symphonique, le groupe nous réserve également son lot de savoureuses surprises. L'amateur du genre appréciera déjà l'engageant et ''delainien'' « Calm Before the Flame », efficace méfait faisant grésiller ses riffs tout en enivrant nos sens par les envoûtantes patines de la déesse. Dans cette mouvance, on ne passera pas outre le solaire « Wonderland », titre pop-metal doté d'une élégante ligne mélodique, de refrains catchy mis en habits de lumière par les limpides modulations de l'interprète. Et comment échapper à l'emprise du radieux « If Tomorrow Never Came », à la croisée des chemins entre Delain et Enkelination ? Tant le fin legato à la lead guitare que les fondantes inflexions de la belle, doublés d'un grisant tracé harmonique, auront raison des âmes les plus rétives à cet exercice.

Lorsqu'il accélère le rythme de ses frappes, qu'il se montre plus offensif, le collectif livre également de belles pièces. A commencer par l'up tempo « Burning Bridges », se calant sur une sente mélodique tout en nuances, mise en relief par un duo mixte en voix claires, dans la logique d'un Visions Of Atlantis estampé « Trinity ». Et là encore la magie opère. Quant au rageur « Kingdom », dans la veine de Nightwish (première mouture) de par le déploiement d'enveloppantes et virevoltantes nappes synthétiques, il encense le tympan par son pilonnage de caisse claire d'une régularité métronomique, son habile picking à la lead guitare et ses voluptueux refrains. Cette fois, prenant de faux airs de Tarja, Shonagh nous offre une autre facette de son large spectre vocal.

Mais nos acolytes se sont également montrés soucieux d'une diversification de leur offre rythmique, tout en disséminant d'infiltrantes vibes. Ainsi, le vibrant mid/up tempo « New Era », dans le sillage atmosphérique de Voices Of Destiny à l'époque de « Power Dive », avec un zeste de Leaves' Eyes eu égard à son léger tapping, délivre un puissant et captateur riffing. Enrichies de choeurs bien amenés, les saisissantes envolées lyriques de la belle, dans la veine de Maike, réjouissent d'autant plus aisément le tympan. Pour sa part, le polyrythmique sympho gothique « Ashes », non sans rappeler Enkelination, avec une touche pop/rock mélodique en substance, distribue couplets et refrains qu'on entonnerait à tue-tête. Porté par les enchanteresses inflexions de la maîtresse de cérémonie, l'incandescent instant prend une saveur exquise. Et ce n'est pas le sémillant solo de guitare, signé John Connor, qui démentira ce constat.

Si la troupe n'a pas misé tous ses espoirs de séduction sur d'émouvantes ballades, elle ne les a pas éludées pour autant. Ayant savamment choisi et délicatement sculpté ses mots bleus, elle nous en propose une, aussi singulière que troublante. Ainsi, « This Life » se pose comme une profonde et pénétrante ballade atmosphérique à la lumière d'un apaisant piano/voix, sur fond de nappes synthétiques en suspension. Ce caressant moment intimiste se pare également de choeurs, en fin de parcours, densifiant alors leur présence au fil des ondulations de la belle qui, de son fin vibrato, dissémine une forte charge émotionnelle.

Comme pour boucler la boucle, et comme souvent dans ce registre metal, le combo nous livre une pièce d'anthologie en outro, avec un soin particulier apporté aux arrangements, aux enchaînements et à l'harmonisation des instruments classiques et metal. Evoluant sur un mode progressif et de par ses séries d'accords, le luxuriant « The End of Time » nous rappellera les heures heureuses d'Amberian Dawn, à l'instar de « The Clouds of Northland Thunder », avec en prime de vibrantes envolées lyriques Ainsi, près de 11 minutes d'un spectacle épique et opératique nous sont offertes, sans temps morts et au sein duquel évolue une mezzo-soprano au faîte de son art, cette fois, dans le sillage d'Heidi Parviainen (Dark Sarah, ex-Amberian Dawn). Un coup de maître, en somme.

Au fil des 53 minutes de l'opus, on aura pu constater à quel point le combo a étoffé sa technique instrumentale, toutefois sans ostentation, peaufiné ses séries d'accords, privilégié l'accessibilité de ses portées, et surtout opté pour une esthétique mélodique des plus séduisantes, dans une visée pérenne. Est-ce à dire qu'il n'y aurait pas d'ombre au tableau ? Pas tout à fait : L'offensif « Our Regrets », où un souriant refrain contraste avec un couplet plus sombre et lunaire, tendrait à nous faire perdre le fil mélodique de l'offrande. Peut-être le bémol de cette livraison.

Aussi énergisant qu'enchanteur, le message musical est devenu plus personnel, plus mature, le projet témoignant dès lors d'une signature artistique propre, même si quelques passages trahissent encore l'influence des maîtres inspirateurs du groupe. Ayant pris soin de diversifier ses ambiances, ses rythmiques, ses exercices de style, le combo nous livre une production certes classique mais au son propre, riche en rebondissements et forte en émotions. Ce faisant, et sans avoir tourné le dos à leur passé, nos compères semblent avoir élevé d'un cran le niveau de leurs exigences en matière de composition et d'interprétation, conscients des attentes d'un public de plus en plus familiarisé avec leurs sources d'influence. C'est dire qu'avec ce manifeste, le collectif irlandais a une belle carte à jouer, et même un sésame pour l'accessit aux valeurs confirmées du metal symphonique à chant féminin. C'est dire...

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Castou - 04 Juillet 2017: C'est beau :-)
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