Certains ont appelé de leurs voeux la suite de leur projet. Et leur attente a été récompensée! Voici donc le second opus de ce jeune quartet de metal symphonique irlandais créé par le guitariste John Connor et la chanteuse Shonagh Lyons.
Concernant leur style, leur dynamique et imposante instrumentation rappelle celle d'
Heliantha. Par ailleurs, leurs riffs de guitare échevelés peuvent évoquer ceux de
Ebony Wall. De son côté, la fringante rythmique s'avère prête au combat face à une basse pénétrante et à des soli de guitare opportuns. On ne déroge donc pas aux règles strictes du registre metal symphonique.
Sur le plan vocal, Shonagh mêle habilement des envolées proches de celles de Maya Kampaki (
Meden Agan) à des médiums inscrits dans la lignée de Nina (
Ebony Wall). Ceux qui seraient en quête d'ondoyantes vibes teintées d'envolées lyriques en seront pour leurs frais. En fait, ils y trouveront de subtiles et aériennes variations plutôt qu'une insolente démonstration de puissance. Ceci dit, les textes sur lesquels s'accroupit la voix semblent plus habités qu'autrefois, témoignant ainsi d'une plus grande inspiration autant que d'un supplément de maîtrise vocale.
Le groupe nous octroie une nouvelle fois un EP auto-produit de six titres pour une durée totale de vingt-six minutes. Mais là s'arrêtent les parallèles avec l'opus introductif. En effet, fort d'une première expérience, la troupe a pu éviter les erreurs du passé touchant à la fois aux enchaînements et à quelques arrangements malhabiles. Si elles ne sont pas encore hors de toute critique, les harmonies se révèlent plus incitatives car moins floues. Autres bonnes surprises : les textes ont été refondus et se révèlent plus murs qu'auparavant. Idem pour les compositions, mieux inspirées et plus précises quant aux suites de notes et aux accords. Cette fois, on a le sentiment de pénétrer dans un espace musical mieux dessiné et moins éthéré. Que nous réserve alors cette appétissante galette?
C'est dans un climat énergisant que le groupe marque le plus de points. Aussi, le début d'album attire déjà notre attention par une rythmique remarquable. On ne reste donc pas longtemps assis au son de "Facing the Mirror", animé d'un vivifiant tapping que viennent rencontrer des riffs frénétiques de guitare, dans le style de
Ebony Wall, le tout sur fond de claviers ondulants. Morceau à la belle lumière mélodique, il nous emporte sur les refrains grâce à un grain de voix puissant et d'une rare limpidité déployé par l'interprète. Enfin, à la manière d'
Heliantha, un petit solo de guitare vient compléter le tableau. La recette est la même sur "Not Enough", où de jolies nappes synthétiques s'harmonisent avec des riffs mordants.
Plus encore, de douillets couplets nous conduisent vers des refrains catchy à souhait, habilement mis en relief par les notes pures et bien tenues par la chanteuse. Là encore, ce dynamique morceau nous convie à un sympathique solo de guitare. Bref, le combo tient la dragée haute sur ces deux plages bien inspirées.
Dans une atmosphère toujours aussi électrisante, mais un poil moins accrocheurs par leurs harmonies, d'autres morceaux ne laissent pas non plus l'auditeur indifférent. Un peu court mais très véloce et monté sur des riffs acides, "
Paradise Over" se pare de choeurs pour nous séduire. Suivant un chemin mélodique nuancé, il nous laisse cependant peu de temps pour reprendre notre souffle. Mais curieusement, une chute brutale vient clore le morceau, tout comme pour "Still
Dreaming". Sur ce titre, une rythmique saccadée se met progressivement en place et à laquelle répondent présents des riffs ronronnants et de succulents arpèges au piano. De leur côté, les modulations vocales font effet sur des refrains sereins avant de laisser s'exprimer une souriante guitare en solo. Dommage que le néant prenne si rapidement le relai en fin de morceau. On aurait préféré une progressive décroissance sonore, plus en phase avec le riche propos musical de ces titres.
Maintenant qu'on s'est dégourdi les jambes, à l'aune de ces titres à l'énergie communicative, le groupe a-t-il également veillé à nous offrir quelques moments de répit ? Affirmatif, à l'instar de la délicate ballade "
Hourglass Fading", au texte à l'écriture soignée et mise en valeur par le timbre lumineux de Shonagh. On remarquera au passage un élégant jeu de guitare en picking pour feutrer un peu plus une ambiance déjà sulfureuse. Dommage toutefois que ce délicieux moment ne soit pas d'une durée plus consistante.
On ressort de cet EP conquis par des titres tels que "Not Enough" ou "Facing the Mirror". Bien que moins immédiatement accessibles "Still
Dreaming" et "
Paradise Over" se révèlent tout de même de bonne facture sur le plan technique tout en permettant à la chanteuse de s'y exprimer avec aisance. Au final, après quelques écoutes attentives, on y adhère sans sourciller. A condition cependant de passer outre quelques détails touchant à la finition de ces titres. En tout cas, la cohésion orchestrale a été retravaillée et se montre à la hauteur de nos espérances. On aurait toutefois pu éviter un répétitif et linéaire "Fade Away" pour nous séduire davantage. Par ailleurs, les inflexions vocales de la belle sont désormais plus convaincantes. Si un travail de fond est encore requis, les faussetés ont disparu et les modulations semblent dorénavant plus fluides.
Mélodiquement accessible, cet EP conviendra aux amateurs de metal symphonique à chant féminin mais pas seulement. On aura constaté que ce groupe a quelques arguments instrumentaux et vocaux indéniables, qu'il faudra certes encore valoriser, mais qui sont déjà aptes à nous retenir. On attend maintenant un album de longue durée...
Dommage que ça ne soit qu'un E.P 6 titres. Je retiendrais les titres Not Enough et Paradise Over.
J'attend avec impatience un vrai album du groupe!
Moi aussi, j'attends une suite d'aussi bonne qualité mais plus consistante!
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