The Forgotten

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
16/20
Nom du groupe Selene
Nom de l'album The Forgotten
Type Album
Date de parution 19 Novembre 2015
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Dorian
Ecouter04:55
2.
 Paradise Over
Ecouter03:32
3.
 Never-Ending Silence
Ecouter03:51
4.
 Not Enough
Ecouter05:03
5.
 Fade Away
Ecouter05:04
6.
 Sweetest Dreams
Ecouter03:56
7.
 Blind
Ecouter04:21
8.
 Our Story
Ecouter04:43
9.
 Blood
Ecouter04:16
10.
 Memories
Ecouter04:30
11.
 Piano Black
Ecouter09:30

Durée totale : 53:41

Acheter cet album

 buy  buy  buy  £7.99  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Selene



Chronique @ ericb4

21 Mars 2017

Quand la chrysalide devient papillon...

Il n'aura pas fallu attendre longtemps, depuis sa co-fondation en 2013 par la frontwoman Shonagh Lyons et le guitariste, claviériste et vocaliste John Connor (tous deux ex-Gate XIII), et ses 2 EP « Among the Frozen » (2013) et « Paradise Over » (2014), pour que le quartet irlandais originaire de Londonderry réinvestisse les studios, plus déterminé que jamais à en découdre. En effet, dès 2015 sort leur premier album full length « The Forgotten », généreuse et rutilante auto-production où s'écoulent et s'enchaînent sereinement 11 pistes (dont 3 reprises du second EP) sur les 54 minutes que compte l'opus. Pour ce faire, et ce, depuis le début, l'inspiré duo s'est octroyé les talents du bassiste Thomas Alford (Gate XIII) et surtout du batteur Cameron Ahslund-Glass (Darkest Era, ex-Altus Astrum, ex-Disconnect). Aux fins d'une optimale mise en relief de chacune de ses compositions metal mélodico-symphonique gothique influencées par Evanescence, Delain, Voices Of Destiny, Within Temptation, Leaves' Eyes, entre autres, le collectif a particulièrement soigné ses enregistrements, évacuant toute note résiduelle ; et son mixage, au demeurant parfaitement ajusté. Bref, on comprend qu'il s'agit là d'une réelle invitation au voyage à laquelle nous convie le valeureux équipage. Aussi, levons l'ancre en quête d'enchanteurs horizons...

Observation a été faite de l'évolution artistique et technique du projet du combo irlandais, ayant fait mûrir ses gammes et ses arpèges en un temps relativement resserré. Plus qu'il ne l'a démontré jusqu'alors, il nous projette dans une œuvre rythmiquement diversifiée, plutôt dynamique, souvent accessible, voire impactante, visant dés lors l'accessit au rang des valeurs montantes d'un registre metal symphonique pourtant déjà surinvesti en formations de tous poils. Mais lorsqu'on effeuille ce méfait, on aurait quelques raisons de ne pas douter de leur capacité à nous convaincre de leurs compétences et à nous séduire. En effet, les passages émoustillants et enjoués ne manquent pas à l'appel. A commencer par le véloce et épique « Dorian » aux harmoniques dans la veine de Delain, qui, tout en suivant une captatrice sente mélodique que n'aurait pas reniée Leaves' Eyes, nous assène ses riffs écorchés vif et des arrangements nightwishiens. Au sein de cette ample assise orchestrale samplée, on retrouve le gracile filet de voix de la sirène, proche de celui de Maike Holzmann (ex-Voices Of Destiny) qui, doublé d'un léger vibrato, relève la saveur d'une fringante plage aux allures d'un hit en puissance. De même, c'est sur des charbons ardents que nous place le frondeur « Blind » qui, au rythme effréné de son espace percussif, se plaît à nous secouer, pour mieux nous happer dans son sillage. Tout en ne tarissant ni de fougue ni de truculence harmonique, le brûlot n'a nullement fait l'économie de rigueur mélodique, transpirant par tous les pores de la frénétique proposition.

Dans cette indéfectible détermination au recueil de l'adhésion, tout en restant rivé sur une similaire dynamique rythmique, le groupe a repris ses fondamentaux tout en les ayant refondus. Il l'atteste déjà à l'aune du progressif et altier « Not Enough ». Voguant sur quelques soyeuses nappes synthétiques, l'entraînant passage où un tapping martelant et aéré se fait ouïr ne ratera pas son effet, nous assignant prestement à résidence sur un refrain des plus hypnotiques. Au regard d'une architecture metal symphonique dans la veine de Delain, d'une atmosphère envoûtante dans la lignée de Nightwish, sur fond d'espace percussif effilé d'obédience pop-rock que viennent magnifier les ondulantes et limpides attaques de la diva, le tympan du chaland aura bien des difficultés à passer outre. Plus encore, eu égard à la précision de l'écriture de ses portées, cette mélodieuse pièce d'orfèvre aura toutes les chances de rester ancrée durablement dans les mémoires de ceux qui y auront goûté. Tout comme « Fade Away », tumultueuse et délectable offrande délivrant une énergie rythmique non dissimulée, où vrombit une basse enfiévrée. Lorsque le convoi orchestral gagne en intensité, les volutes de la belle prennent parallèlement l'ascendant, sans jamais accuser de baisse de régime ou une quelconque fausseté. Moins tubesque que sa voisine, cette coulée de lave aux effluves de Leaves' Eyes, n'en demeure pas moins mélodiquement captivante et sensuelle de bout en bout. Extrait du même encourageant EP éponyme, l'invitant « Paradise Over », quant à lui, dissémine de virulents blasts, un riffing à la régularité métronomique et un habile solo de guitare. A mi-chemin entre Voices Of Destiny et Winter In Eden, l'atmosphère suave autant que les frappes sèches inondant cette ogive pousseront à un inconditionnel headbang. Sa relative brièveté est compensée à la fois par de jouissives séries d'accords dans la lignée de Leaves' Eyes et à l'aune d'un intarissable rayonnement mélodique. Difficile de résister à ce tourbillon de saveurs exquises, entretenu par les délicates et magnétiques patines oratoires de la déesse.

Moins directement orientés vers les charts, sans toutefois y perdre ni en teneur harmonique ni en luminescence mélodique, d'autres pistes de la même trempe rythmique trouvent également sens dans ce propos. D'une part, calé sur une rythmique partiellement syncopée, le tonique « Our Story », dans la mouvance de Voices Of Destiny, remporte également quelques suffrages, de par l'octroi d'insoupçonnés contrastes atmosphériques couplés à une ligne mélodique finement ciselée. Sans oublier un subtil legato à la lead guitare et d'infiltrantes inflexions calées dans les médiums dispensées par une sirène bien habitée, dans l'ombre de Maike. D'autre part, c'est dans un vaste champ de turbulences que l'on déambule à l'instar de « Blood », piste aux riffs gras et tourbillonnants, calée sur une rythmique enjouée, n'octroyant alors que peu de moments de répit. A la croisée des chemins entre We Are The Fallen et Voices Of Destiny, cette magmatique offrande déployant moult attaques synthétiques et une basse vrombissante n'a de cesse de fouetter le tympan, sous couvert d'inflexions confondantes de brio.

Lorsqu'ils ralentissent la cadence, nos acolytes révèlent une autre facette de leur personnalité, qui leur sied à merveille. Selon deux modularités différentes, ils nous convient à quelques moments empreints de féérie. Tout d'abord, mid tempo sous-tendu par de réjouissants arpèges au piano, « Never-Ending Silence » se place comme un immersif titre pop metal symphonique, livrant un bien émouvant message musical, suivant un cheminement mélodique proche d'un Within Temptation des premiers émois, avec une touche d'Amberian Dawn (seconde période) quant à ses arrangements. Ce ne sont ni le saisissant solo de guitare, que n'aurait pas renié Lanvall (Edenbridge), ni la caressante empreinte vocale de la mezzo soprano qui nous désamorceront de cette fondante offrande. Plus en retenue, profond et éminemment troublant, « Sweetest Dreams » se pose comme un intimiste moment sensible jusqu'au bout des ongles, articulé autour d'un enivrant piano/voix, à la manière d'Evanescence. Ce faisant, des riffs graveleux prennent place au cœur d'un espace instrumental doucereux et frelaté, à la rythmique légère, que ne lâche pas d'une semelle la maîtresse de cérémonie qui, dans cette mouvance, fait autorité autant qu'elle séduit par ses angéliques impulsions. Sur cette vibe, un frêle xylophone, relayé par de délicates gammes au piano, corroborent les célestes et envoûtantes patines de l'interprète sur le low tempo « Memories » qui, aux faux airs d'une ballade atmosphérique, a davantage opté sur quelques attaques rythmiques et organiques et de subtiles nuances mélodiques pour nous rallier à sa cause. Si l'impact se fait moins immédiat qu'espéré, quelques passages plus tard, il se pourrait que la magie finisse par opérer.

Enfin, nouvel exercice auquel s'est adonné le combo, celui des morceaux à tiroirs, qui semble avoir porté ses fruits. Aussi, une muraille de choeurs s'élève au moment où roulent les tambours sur « Piano Black », pléthorique, progressive et somptueuse fresque déroulant fièrement et sans concessions ses 9'30 minutes d'un spectacle haut en couleurs. Dans la logique harmonique de « King of Kings » de Leaves' Eyes associée à une atmosphère empruntée à « Century Child » de Nightwish, avec une touche d'Amberian Dawn (première cuvée), cette pénétrante pièce en actes, tout en foisonnant d'effets, réserve également quelques ralentissements opportuns, abondant ainsi en péripéties, et ce, sans nous perdre en d'inutiles passages technicistes qui en alourdiraient la trame et en atténueraient l'impact. On évolue alors dans un bain orchestral aux vibrants remous, câliné par les radieuses envolées semi-lyriques dispensées par l'émérite frontwoman. Et, là encore, la sauce prend.

La fin du voyage à peine entamée que l'on éprouve aussitôt le désir de goûter à nouveau à la savoureuse galette. Enfilant avec une aisance déconcertante les séries de notes qui font mouche, au fil de ses louables et grisantes compositions à la production immaculée, l'inspiré quartet irlandais peut dés lors envisager d'embrasser une carrière à long terme. Ayant digéré ses sources d'influence au point de les faire siennes, pour la plupart d'entre elles, il nous octroie un message musical plutôt classique, voire normalisé, dans sa mise en musique, car souvent appelé de ses vœux par les fans de ce registre. Toutefois, ayant personnalisé ses gammes tout en ne concédant que peu de zones de remplissage ou de vide argumentatif, nos gladiateurs nous poussent à suivre le déroulement de la pièce d'un seul tenant, et de fait, à nous affranchir de toute forme de résistance. C'est dire qu'un élargissement de leur auditorat peut raisonnablement être envisagé, la fanbase de leurs maîtres inspirateurs en première instance. Assurément, à l'aune de cette prégnante livraison, la chrysalide est devenue papillon...

0 Commentaire

1 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire