Among the Frozen

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15/20
Nom du groupe Selene
Nom de l'album Among the Frozen
Type EP
Date de parution 16 Juillet 2013
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album5

Tracklist

1.
 Peace of Mind
Ecouter04:56
2.
 Til the Shadows
 04:28
3.
 End of It All
Ecouter 03:34
4.
 Ghost
Ecouter02:52
5.
  The Codex
Ecouter 04:05
6.
 Rain
Ecouter 04:10

Durée totale : 24:05

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Selene



Chronique @ ericb4

18 Octobre 2014

Quelques fausses notes sont à réajuster pour cette dynamique formation !

L'univers de plus en plus saturé du metal symphonique à chant féminin n'a pourtant de cesse d'alimenter nombre de projets, de qualité inégale selon les albums produits. Cette fois, c'est au tour d'une balbutiante formation irlandaise de tenter l'aventure. Selene, jeune quartet créé en 2013, oeuvre spécifiquement dans ce registre du metal avec, à sa tête, la chanteuse Shonagh Lyons.

D'un point de vue stylistique, leur dense et énergique orchestration les rapprocherait de l'atmosphère du groupe de metal symphonique français Heliantha. D'autre part, quelques passages rugueux et aux riffs ébouriffés peuvent évoquer les pointes acérées des guitares du groupe allemand Ebony Wall, évoluant dans le même registre. Quant à la rythmique, celle-ci se montre enjouée, prête à en découdre avec une basse vrombissante et de bons solis de guitare bien calés. Ainsi, on comprend que l'on ne sort que rarement des codes du genre metal symphonique.

Quant à la partie vocale, Shonagh emprunte les médiums de Nina, chanteuse du goupe Ebony Wall, et quelques envolées en demie-teinte que l'on retrouve chez Maya Kampaki, du groupe grec Meden Agan, avec moins d'emphase toutefois. Ceux qui chercheraient un chant délicatement modulé teinté de nettes envolées lyriques, au demeurant classique dans cet exercice, seront désarçonnés. En effet, sur le plan purement technique, ils n'y trouveront ici que quelques vagues inflexions vocales et pas toujours savamment maîtrisées.

En guise d'introduction à leur oeuvre, le groupe nous offre ce premier EP auto-produit de six titres, d'une durée globale de vingt-quatre minutes. Ces premiers pas dans le metal symphonique ne sont pas sans mérites. En effet, le propos musical se veut stylistiquement cohérent, assez bien inspiré sur le plan des compositions, avec de jolies pages textuelles en complément. A priori, on a l'impression de se lancer dans l'écoute d'une petite production prometteuse et bien huilée. Pourtant, malgré ces belles qualités, l'ensemble s'avère parfois déconcertant.

Parmi les six titres proposés, trois me semblent sortir du lot de par l'atmosphère prodiguée par l'instrumentation et par quelques passages techniques plutôt convaincants. C'est le cas de la dynamique entame "Peace of Mind", distillant nombre de cascades synthétiques aptes à nous transporter dans un univers orchestral roboratif. Dans ce cadre instrumental coloré évoluent des riffs acides et de mordantes notes de guitares se superposant à l'ensemble, à la manière de Ebony Wall. En parallèle, une agréable partie vocale, doublée de choeurs, nous entraîne dans de mélodieux refrains. Un break opportun survient pour mieux laisser ensuite s'exprimer un solo de guitare bien mené. Non moins convaincant, 'Til the Shadow" se pare de riffs toniques et d'une dynamique rythmique soutenue, sur lesquels se superpose une empreinte vocale d'une belle lumière. A l'image de Heliantha, les refrains comme les couplets témoignent d'une harmonie d'ensemble difficile à prendre en défaut, tout comme le solo de guitare se profilant en embuscade. Plus atmosphérique, le douillet "Ghost" de ses délicates arpèges au piano nous convie à une ambiance mêlant subtilité et belle ligne mélodique. A l'instar de Maya, le grain de voix de Shonagh devient affectueux sans être doucereux pour autant. On aurait cependant souhaité un léger embrasement rythmique pour conférer au morceau un petit supplément d'âme qui, en l'état, semble lui faire défaut.

Par ailleurs, l'oeuvre est émaillée de défauts de production touchant aussi bien à l'économie des morceaux eux-mêmes qu'à des finitions souvent approximatives. Ainsi, malgré un duo mixte apparemment ragoûtant sur "End of it All", la sauce ne prend pas vraiment. En effet, ces voix se superposent sans réellement s'unifier et ne témoignent d'aucun relief sonore susceptible de les apprécier indépendamment l'une de l'autre. Bien que des riffs vrombissants parsèment le titre de leurs notes acérées, malgré un break au piano derrière lequel surgit dans l'ombre une guitare prédatrice, le morceau pâtit d'une carence certaine sur le plan des enchaînements voix/instruments. Tout aussi vocalement plat, "Rain", pourtant rythmiquement entraînant, se perd dans de tortueux et interminables chemins atmosphériques. Même les épais riffs de guitare, pourtant stimulants, ne parviennent pas à nous retenir. Enfin, l'énergique morceau instrumental "The Codex" finit, lui aussi, par engloutir nos émotions, tant les suites de notes insufflées par une guitare fatiguée de servir son auditoire se répètent. On a bien du mal à ne pas passer son chemin face au néant de ce propos musical.

On ressort de cette écoute déchiré entre les passages bien construits, à l'image de "Peace of Mind", et d'autres bien moins truculents de par leurs finitions instrumentales un tantinet fluettes, à l'instar de "The Codex". On suit donc l'ensemble avec plus ou moins d'intérêt, et assez souvent sans que l'émotion nous gagne réellement, si ce n'est sur "Ghost", et encore. Certes, techniquement, l'instrumentation s'est montrée à la hauteur de certaines attentes, mais la cohésion orchestrale n'a pas toujours suivi cette tendance. Par ailleurs, les impulsions vocales se sont montrées en-deçà de ce qu'on serait en droit d'attendre dans ce registre du metal. Par moments, on repère même quelques faussetés qui émaillent encore un peu plus ce tableau musical déjà fragilisé.

On conseillera cet EP aux amateurs de metal symphonique à chant féminin, à condition de ne pas succomber à la tentation de la comparaison avec des formations plus aguerries dans cet exercice. Relativement accessible sur le plan mélodique, l'auditorat pourra dépasser le cadre strict de ce registre particulier du metal. Même s'il ne se hisse pas encore à la hauteur de ses concurrents, ce groupe a quelques atouts instrumentaux qui pourraient rendre son propos musical plus inspiré et moins inutilement technique. Au niveau du chant, il lui faudra l'ajuster et l'affiner encore pour le rendre moins friable et donc plus conforme aux attentes actuelles d'un public devenu de plus en plus exigeant.






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