The Other Side of Fear

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15/20
Nom du groupe Kings Winter
Nom de l'album The Other Side of Fear
Type Album
Date de parution 28 Janvier 2024
Style MusicalHeavy Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

Limited to 300 copies.
1.
 The Other Side of Fear
Ecouter04:17
2.
 When Tyrants Fall
Ecouter04:36
3.
 The Lost Art of Grey
Ecouter04:14
4.
 Shadow of the Cross
Ecouter03:50
5.
 Destroyer of Worlds
Ecouter07:19
6.
 Sonic Thunderstorm
Ecouter04:00
7.
 Revolution's Name
Ecouter05:39
8.
 The Darkness Within
Ecouter05:06

Durée totale : 39:01

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Kings Winter



Chronique @ ericb4

14 Fevrier 2024

Un groupe qui a le vent en poupe...

De l'eau aura coulé sous les ponts pour ce combo teuton natif de Königswinter depuis sa sortie de terre, en 2018, sous l'impulsion commune du multi-instrumentiste et vocaliste Tobias Dahs et de la chanteuse au grain de voix éraillé Jule Dahs (tous deux membres du groupe de death mélodique progressif allemand Living Abyss, anciennement nommé Leviathan). Déjà à la tête de deux EP (l'encourageant « Forging the Cataclysm », sorti en 2019, suivi de l'intimiste « Sonic Silence (The Unplugged Sessions Vol. 1) », trois ans plus tard) et d'un album full length, le flamboyant « Edge of Existence », réalisé en 2021, la troupe n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. Il faudra néanmoins patienter deux années supplémentaires pour voir le collectif germanique revenir dans la course, avec, sous le bras, un deuxième effort de longue durée répondant au nom de « The Other Side of Fear ». Ce faisant, les 8 pistes de cette auto-production constitueraient-elles une arme dont l'efficacité serait à redouter pour ses si nombreux homologues stylistiques ? Les 39 minutes de ce message musical placeraient-elles dès lors nos acolytes en bonne position pour prétendre rejoindre les valeurs montantes du heavy mélodique à chant féminin ?

Dans ce dessein, le duo d'hier s'est mué en un trio aux talents savamment conjugués, l'occasion pour le groupe de redéfinir par là même les rôles respectifs de chacun de ses membres : Si Jule Dahs continue d'œuvrer en qualité de frontwoman, Tobias Dahs dispense, cette fois, uniquement les parties de guitare ; le nouvel élu, l'ex-guitariste du groupe de death mélodique allemand Battlesword, Christian Schmitz, se voit, pour sa part, sollicité aussi bien à la basse et à la guitare qu'aux growls. De cette étroite collaboration naît un propos metal mélodique empreint de touches NWOBHM, hard rock old school et progressives, infiltré de riffs résolument épais et de lignes de guitare d'une confondante fluidité et typées mid-80s ; là encore, à la croisée des chemins entre Doro, Halestorm, Ela et Bif Naked, ou s'accole un zeste de modernité, ce nouvel élan s'inscrirait-il toujours dans la lignée de ses illustres prédécesseurs ?

A l'instar de ses devanciers, cet opus jouit à la fois d'un mixage parfaitement équilibré, signé Tobias Dahs, là encore dispensé au Blackness Sound Studio à Königswinter, et d'un fin mastering, dispensé par le vocaliste du groupe de heavy metal allemand Hadean, Michael "Freio" Haas, au Big Easy Studio à Hennef en Allemagne. C'est dire qu'une production d'ensemble coulée dans le bronze s'observe, qui a pour corolaire une technicité instrumentale difficile à prendre en défaut doublée de sentes mélodiques, certes, déjà courues, mais des plus immersives, fleurant bon la féconde inspiration de leurs auteurs. Pour mettre les petits plats dans les grands, tout comme pour Vetrar Draugurinn, Xandria, AfterTime, As The Sun Falls et Inner Fear, la troupe a requis le fusain de la prolifique graphiste et vocaliste/claviériste d' Aeonian Sorrow et d' Elysia, Gogo Melone ; en émane une pochette d'inspiration fantastique, riche de sa palette de couleurs et au trait affiné. Il ne nous reste plus qu'à plonger tête baissée dans ce bain bouillonnant aux tempétueux remous...


C'est à nouveau sur des charbons ardents que s'effectuera le plus clair de la traversée, non sans quelques pépites placées çà et là sur notre route. Ainsi, dans la veine énergisante d'Ela se glissent « When Tyrants Fall » et « Revolution's Name », palpitants up tempi aux riffs lipidiques adossés tous deux à une frondeuse rythmique ; n'ayant de cesse de nous asséner de dévorants coups de boutoir tout en laissant entrevoir des enchaînements intra-pistes des plus sécurisants, et encensés par les rocailleuses attaques de la prédatrice patentée, ces deux diluviens méfaits ne lâcheront pas leur proie d'un iota. Dans cette dynamique, on ne saurait davantage éluder l'échevelant et ''dorien'' « The Lost Art of Grey », tant pour son énergie aisément communicative et son bref mais fringant solo de guitare que pour les seyants arpèges d'accords dispensés. Plus encore, alternant ses phases rythmiques à l'envi sans perdre le fil d'un sillon mélodique, certes, convenu mais des plus agréables, et recelant un fin legato à la lead guitare, le tonitruant « Shadow of the Cross » ne se quittera que pour mieux y revenir, histoire de plonger à nouveau dans cette ronde de saveurs exquises.

Un poil moins enfiévrées, d'autres pistes pourront non moins nous retenir dans leurs filets. Ce qu'atteste, d'une part, « The Other Side of Fear », ''halestormien'' mid tempo aux riffs crochetés et relevé de sémillants gimmicks guitaristiques ; bien cadencée et un tantinet groovy, parallèlement calée sur un sillon mélodique éminemment avenant et recelant un refrain catchy mis en exergue par les serpes oratoires d'une interprète bien habitée, cette grisante plage s'avère propice à un headbang subreptice. Dans cette mouvance, le mid tempo progressif « Sonic Thunderstorm », pour sa part, décoche de soufflantes accélérations sans y perdre de son aura mélodique. En outre, nourri, lui aussi, de prégnants gimmicks, mais également d'une basse résolument vrombissante et de couplets bien customisés, le rayonnant morceau aurait de sérieux arguments pour nous retenir plus que de raison.

Quand ils nous mènent en des espaces plus tamisés, nos acolytes trouvent, là encore, les clés pour nous assigner à résidence. Ce qu'illustre « The Darkness Within », power ballade aux riffs émoussés mais non dénuée de caractère, que l'on se plaira à parcourir cheveux au vent. Voguant le long d'une souriante rivière mélodique, que n'auraient reniée ni Ela ni Doro, mis en habits de soie par les fluides patines de la maîtresse de cérémonie et intégrant en son sein un vibrant solo de guitare, l'instant privilégié comblera assurément les attentes de l'aficionado de moments intimistes.

Mais ce serait à l'aune de leur ample pièce en actes d'obédience rock'n'metal mélodico-progressif que nos compères serait au faîte de leur art. Ainsi, démarrant sur un délicat picking à la guitare acoustique, l'''halestormienne'' fresque « Destroyer of Worlds » peu à peu sort ses griffes, pour embraser l'asphalte de ses graduelles et corpulentes attaques percussives. Au fil de ses quelques 7:19 minutes d'un parcours tumultueux mais nullement chaotique, la solaire plage octroie parallèlement d'invitantes harmonies, un entêtant refrain souligné par les corrosifs médiums de la belle ainsi qu'un mémorable solo de guitare. Bref, un masterpiece qui pourrait bien laisser quelques traces indélébiles dans les mémoires de ceux qui y auront plongé le pavillon.


Le temps a semble-t-il joué en la faveur du trio allemand, en témoigne un set de compositions à la fois délicieusement éruptif, volontiers fringant, non sans un brin d'élégance, bénéficiant d'une ingénierie du son plutôt soignée, et ne concédant pas l'once d'un bémol susceptible d'affadir l'attention du chaland. D'aucuns, pour se sustenter, auraient toutefois souhaité que le collectif allemand en vienne à dispenser un zeste d'originalité à une kyrielle de partitions, somme toute, classiques dans leur forme, et des lignes de chant moins uniformisées qu'elles n'apparaissent.

S'étant quelque peu affranchis de l'empreinte de leurs maîtres inspirateurs et nourrissant aujourd'hui certaines mesures d'un soupçon de modernité, nos acolytes ont élevé leurs exigences propres d'un cran tout en ayant fait évoluer leur art. Une évolution stylistique qui marquerait alors une étape supplémentaire, sinon décisive, dans leur carrière. Ainsi, à l'aune d'un propos ne manquant ni d'allant ni de panache, le combo teuton détiendrait dès lors l'arsenal requis pour espérer se hisser parmi les valeurs montantes du heavy mélodique à chant féminin. Bref, un groupe qui a le vent en poupe...

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