Liste des groupes Heavy Mélodique Kings Winter Sonic Silence - The Unplugged Sessions Vol. I

Porté par son poignant album studio, « Edge of Existence », le duo de metal mélodique allemand, cofondé en 2018 par le multi-instrumentiste et vocaliste Tobias Dahs et la frontwoman au grain de voix éraillé Jule Dahs (tous deux membres du groupe death mélodique progressif allemand Leviathan), revient dans les rangs. Et ce, quelques mois plus tard à peine, mais plus modestement pourvu, à l'instar des 22 minutes que compte son second EP, « Sonic Silence - The Unplugged Sessions Vol. I ». Issus de leurs deux premières offrandes, les cinq titres de cette laconique auto-production ont été réarrangés et enregistrés en version live acoustique, conférant à ce set de compositions à la fois authenticité, délicatesse et originalité.

Réalisé durant le premier confinement relatif à la covid 19, début 2020, aux fins d'un travail de studio des plus minutieux, le sensible opus ne verra finalement le jour que deux ans plus tard. A l'instar de ses prédécesseurs, le présent méfait jouit du fin mastering d'un certain Michael "Freio" Haas (vocaliste chez Hadean et Nektra), réalisé au Big Easy Studio, à Hennef, en Allemagne, tout en bénéficiant d'un enregistrement de bon aloi et d'un mixage bien équilibré, signés Tobias Dahs, là encore dispensés au Blackness Sound Studio, à Königswinter. Bref, une production d'ensemble aux petits oignons contribuant à valoriser chacune des mesures de ces cinq pistes, originellement estampées metal mélodique et empreintes de touches hard rock old school, dans la veine de Doro, Halestorm, Ela et Bif Naked. L'alternative acoustique en guitare/voix cette fois dispensée nous permettra-t-elle de retrouver l'essence même de ces partitions tout en nous offrant de subtiles variations qui en fonderaient précisément leur originalité ?

Aussi, y redécouvre-t-on certains titres emblématiques du groupe, à commencer par leurs plages les plus magmatiques. Ainsi, le tubesque et ''dorien'' up tempo aux riffs corrosifs « Forging the Cataclysm » se mue en une ballade romantique calée sur un élégant picking à la guitare acoustique tout en conservant son énergie originelle. Ainsi, dans une atmosphère dépouillée de tout artifice, les refrains catchy se voient-ils cette fois sublimés par les rocailleuses modulations de la belle. On ne saurait davantage esquiver la touchante revisite acoustique du sanguin « Kingdom of the Blind », que l'on croirait emprunté à Halestorm. Mis en habits de soie par les pénétrantes oscillations d'une interprète bien habitée et magnifié par le slide fluide et caressant émanant d'une troublante guitare hawaïenne, cet up tempo hard rock revêt alors l'allure d'une enivrante ballade blues. On retiendra enfin le démoniaque et ''dorien'' « Crusader of Today », ici mué en un déchirant et subtil low tempo, l'alternative acoustique n'ayant nullement perdu ni de son magnétisme mélodique ni de sa tonicité.

Quand il en vient à piocher dans des espaces d'expression moins enfiévrés, l'inspiré duo teuton nous retient là encore plus que de raison. D'une part, dans la lignée d' Ela, le cadencé mid tempo progressif « The Next in Line » prend ici une coloration mordorée. Ainsi s'esquisse un enivrant propos où les puissantes et magnétiques inflexions de la déesse font écho à l'habile doigté du guitariste. Et la sauce prend, une fois encore. D'autre part, l'infiltrant et ''halestormien'' mid tempo à la féline rythmique « The Grand Delusion » a troqué ses oscillants gimmicks, son grisant solo de guitare et sa basse ronronnante pour un sensuel et délectable picking à la guitare acoustique. Se dessine alors une hypnotique offrande, encensée, une fois encore, par les puissantes impulsions de la princesse, poussant peu ou prou à une remise du couvert sitôt l'ultime mesure envolée.

A l'issue de notre brève croisière sur une mer limpide à la profonde agitation intérieure, un doux sentiment de plénitude nous étreint. La production d'ensemble tout comme les arrangements de chacune des cinq pistes sélectionnées ont fait l'objet d'un soin méticuleux. Sans s'avérer novateur, l'exercice de style permet néanmoins au groupe de poser un regard alternatif sur son œuvre, et de nous livrer un propos à la fois feutré, un brin énergisant et empreint d'authentiques sonorités. Une (re)visite émue d'une frange du répertoire de l'inspiré duo, agrémentée d'une pointe d'originalité eu égard aux harmoniques dispensés, s'offre alors à nous. Pour une fugace mais chatoyante incursion acoustique...