Il faut être sacrément sûr de soi, et surtout de son talent, pour, dès son deuxième opus nous proposer un album
Live. Ou peut-être faut-il avoir un égo démesuré ou une certaine folie douce. En tous les cas, difficile de savoir quelle fut exactement la raison exacte, peut-être toutes ou peut-être une toute autre d'ailleurs, qui poussa
Lizzy Borden à nos offrir, pour seconde sortie, en 1986, ce double live,
The Murderess Metal Road Show, enregistré en public durant ce concert du Country Club de
Los Angeles du 13 décembre 1985.
Bien évidemment la totalité de l'excellent
Love You to Pieces, ainsi que celle, du moins sa partie inédite (sans la reprise de
Rainbow donc), de l'EP de 1984,
Give 'Em the Axe, sont présentes ici. Difficile donc de trouver quelques reproches à leur faire si tant est que leur délicieux mélange hanté par tant de délicieuses influences (
Alice Cooper,
WASP,
Kiss, Iron Maiden,
Shok Paris,
Twisted Sister...) en un genre de Heavy
Metal aux accents Sleaze Rock pour l'aspect musical, et Glam/
Shock Rock pour la subversivité, vous avait séduits. Le tout est agrémenté d'une reprise, de deux inédit et d'un final reprenant juste le refrain de l'excellent American
Metal comme un dernier rappel avant de faire tomber le rideau. Pour ce qui est de la reprise, il s'agira du
Live and Let
Die écrit par Paul McCartney et les
Wings pour le 8ième James Bond, Vivre et Laisser Mourir, celle-là même qui sera bientôt aussi reprise par Guns 'n' Roses sur l'album de 1991 (soupir sur ce temps qui passe et qui ne nous rajeunit pas) Use your Illusions I. La relecture de
Lizzy Borden sera très très convaincante. Ceci expliquant sans doute cela, le titre est, à l'origine, un très bon titre, ça facilite grandement les choses tout de même. Concernant les deux originaux, si le premier,
Dead Serious, aura eu un peu de mal à me séduire, sans doute parce qu'un peu trop mélodique et ne sortant pas assez des sentiers déjà battus par cette formation, le second, (
Wake Up) Time To
Die, quant à lui, aura plus facilement atteint sa cible.
Difficile de poursuivre ce pamphlet sans dire quelques mots sur ce chanteur. Quel chanteur mes aïeux. Il y a dans sa voix les traces de celles de
Stephen Pearcy, Blackie
Lawless, Rob
Halford,
Bruce Dickinson (dans le phrasé notamment et dans ces montées dans les aigus) ou encore de
Geoff Tate. Ne vous crispez pas. Je ne suis pas en train de dire qu'il s'est inspiré de ces gens-là mais que son timbre nous évoque souvent, tour à tour, ces formidables vocalistes. Et le plus incroyable c'est que tout en nous y faisant penser, il ne ressemble à aucun tant il est inimitable et singulier.
Pour ce qui est de la production, nous sommes clairement dans une autre époque au milieu de ces années 80. Un temps béni où Wasp et autres
Def Leppard remplissaient des stades entiers d'adeptes acquis à leurs causes (soupir de nostalgie sur, une fois encore, ce temps qui passe). Il y a clairement de ce parfum-là ici (on pense notamment assez facilement au
Live in the Raw de Wasp sorti, à peu près, dans les mêmes périodes) et d'aucuns pourraient trouver que ce son aura un peu vieilli. Sans pour autant leur donner tout à fait tort, on ne pourra s'empêcher de s'attrister sur une ère qui ne veut plus goûter qu'à des choses aseptisées et fades. Mais ceci est peut-être, sans doute d'ailleurs, un autre débat.
L'autre reproche que l'on pourrait assez facilement faire à ce manifeste concerne cette prise de risques minimale déjà évoquée en filigrane dans le premier paragraphe de ce texte et, donc, ce manque de surprise qu'il nous offre. Oui...peut-être. Cela dit, là encore, je ne peux m'empêcher de penser à cette génération qui ne se satisfait plus que de révolutions permanentes et qui, dans le même temps, réclame toujours encore à corps et à cris que Painkiller,
Angel of Death ou A Tous le Monde soit joué pour la 365 121ième fois devant leurs yeux ébahis et leurs esprits séduits. Paradoxe quand tu nous tiens. Mais là encore, ceci est peut-être, sans doute d'ailleurs, un autre débat.
The Murderess Metal Road Show est un album superbe démontrant superbement les talents de ces Américains. Tout simplement.
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