The Middle Kingdom

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16/20
Nom du groupe Cruachan
Nom de l'album The Middle Kingdom
Type Album
Date de parution 2000
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album97

Tracklist

1.
 A Celtic Mourning
 04:01
2.
 Celtica (Voice of the Morrigan)
 05:38
3.
 The Fianna
 04:53
4.
 A Druids Passing
 03:22
5.
 Is Fuair an Chroí
 04:51
6.
 Cattle Raid of Cooley (Táin Bó Cuailgne)
 04:46
7.
 The Middle Kingdom
 04:38
8.
 Óró Sé Do Bheatha Abhaile
 04:17
9.
 Unstabled (Steeds of Macha)
 04:26
10.
 The Butterfly
 03:46

Durée totale : 44:38

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Cruachan


Chronique @ AlonewithL

03 Fevrier 2012

Au revoir black folklorique, bienvenu folk metal.

En 1997, rien aurait pu prévoir ce que « Cruachan » allait devenir plus d’une décennie plus tard, et pour tout dire c’est à partir de cette date que le destin de la formation était clairement remis en question. Le groupe qui s’était d’abord illustré par un premier album de black folklorique, « Thuatha Na Gael », en 1995, subira une dislocation de ses membres en 1997, alors que des titres étaient encore en chantier. L’équipe espérait se voir signer chez un gros label, mais découragés, ils auront vite retourné les talons. Sauf Keith Fay, bien décidé à poursuivre ce qui allait devenir son projet. Mais pas dans l’immédiat. Il faudra néanmoins attendre deux ans de stand-by pour reparler à nouveau de la formation irlandaise. « Cruachan » allait entamer une mue, avec de nouveaux compagnons. Il n’allait plus être le combo de black folklorique des débuts, en incorporant notamment la chanteuse Karen Gilligan. C’est avec cette troupe rafraichie et une signature chez le label Hammerheart Records que « Cruachan » allait revivre et continuer son épopée par un second album studio. Il s’agira en fait d’une œuvre plutôt conséquente dans l’historique de la formation. « The Middle Kingdom » est à la fois synonyme d’espoir et de renouveau.

Le réveil du matin, ou plus exactement un air de cornemuse venant souhaiter le bonjour au soleil tout juste levée. Solennel, venant percer l’horizon. Elle se verra étoffée par les percussions, pour s’acheminer par la suite en une ambiance plus festive et populaire. Ainsi est « Celtica Mourning », dans la pure tradition folklorique irlandaise. Mais, ce n’est pas à cet endroit que « Cruachan » va nous surprendre. Il y aura bien de quoi monter aux nues avec ce qui va suivre. C’est pourquoi il faudra de suite vous présenter ce cheval de bataille qu’est « Celtica (Voice of the Morrigan) ». En entame pourtant, rien ne paraît. Nous aurons simplement la spiritualité d’un air empli de spiritualité. C’est une fois cette petite nappe de brouillard passée que les choses vont indéniablement se corser. Des riffs tranchants entrent dans le feu de l’action, suivis de la flûte et des claviers, qui viendront nous donner le coup de grâce. Ce morceau se révèlera d’une efficacité monstrueuse, tout le long de se développement. On se rend compte à partir d’ici que le black folklorique du premier album a été abandonné. Sera donc privilégier à sa place des sonorités plus heavy metal qui s’accommoderont aux instruments folkloriques, mais aussi au chant clair, celui de la belle Karen. Elle nous hypnotise de sa voix qui flamboie autant dans les moments forts, que les passages plus posés et atmosphériques.

Un autre titre costaud se maintiendra longtemps dans notre esprit, il s’agit de l’incontournable « Is Fuair an Chroi ». Encore un qui réagira après une douce entame, à l’acoustique cette fois, nous viendra ensuite le tonnerre de la guitare électrique. De ses riffs, bien soutenus par le chant, elle en vient à tout ravager dans sa fureur. Elle sera interrompue par les airs scintillants de clavecin, et de la flûte qui se prend pour un merle mélomane. Du clavecin que l’on trouverait décidément un peu partout, et essentiellement sur les derniers titres de l’album, irriguant une bonne partie d‘« Oro, Sé Do Bheata Abhaile! », si on ne tient pas compte de ces passages folâtres et champêtres, où s’emploie le chant clair masculin de Keith Fay. Il y aurait une continuité avec « Unstabled (Steeds of Macha) ». Mais le clavecin ici, se verra vite mourir et agoniser, pour faire place nette à un vrai tumulte emmené par la guitare, la flûte et l’orgue. La guitare adopterait brièvement une approche ska pour accueillir le chant véhément de Keith. Pour autant, le clavecin n’est pas du genre à s’estimer vaincu. Il nous ravira sur le charmant et rafraichissant « Butterfly ». Le temps d’un moment cependant. Juste avant que la lyre ne lui prenne sa place au milieu des palabres entre la guitare, la batterie et la flûte. Sans en douter, ce sera la flûte qui se montrera la plus éloquente.

« A Druios Passing » figurera en sanctuaire de ce fragile et complaisant instrument. Ses efforts seraient néanmoins soumis à une certaine tension, une mélancolie palpable. Le chant de Karen ne fera ici qu’un assez bref aparté. Une timide présence derechef sur « The Fianna ». Un morceau radieux, intense dans son évolution musicale, alliant délicatesse, grâce à la lyre et à la flûte, et grandiloquence par l’investissement des claviers, misant sur une musique à la frontière de la symphonie. Ces titres nous font voyager sur des terres inconnues, à travers la mythologie celtique et l’histoire irlandaise. « Cattle Raid of Cooley » se comparerait à une vraie ballade dans les bois, guidé par les flûtes, guetté et attaqué brusquement par la guitare électrique. On assimilerait ainsi les instruments à des animaux. Et ce titre en compterait des bien sauvages, si on en juge les riffs féroces de guitare et les brusques claquements de batterie. Le morceau éponyme « The Middle Kingdom » offre un univers bien plus élargi, nous gavant de ses milles richesses. La douceur de la musique traditionnelle celtique s’allie avec des éléments parfois peu commodes, à savoir la guitare de Keith Fay et la batterie de Joe Farrell, comme il fallait sans douter. Mais en supplément du chant de Karen, viendra aussi s’ajouter celui de Keith Fay. Le chant black que l’on avait aucunement perçu, y ferait ainsi une petite apparition.

À force d’y croire, les rêves finissent par devenir réalité. Écouter « The Middle Kingdom » c’est comme s’aventurer allégrement dans un rêve. Un rêve dédié à Mère Nature et à la très belle terre des gaéliques. « Cruachan » que l’on aurait pu croire mort avant la sortie de ce volume en 2000, prend de nos jours une place de choix dans le panthéon consacré au folk metal. Il s’agirait ici d’une de ses plus belles pièces, elle aurait donc contribué à l‘élévation du groupe grâce à des titres tout en force et en élégance. Un album remarquable qui sacre la volonté de changement souhaité par son meneur. Au revoir black folklorique, bienvenu folk metal. La légende « Cruachan » se perpétuera encore de longues années.

16/20

5 Commentaires

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gronain - 06 Fevrier 2012: Idem, depuis j'essais de me procurer les albums du groupe.
Chronique à la hauteur de l'album !
 
loic_bzh - 03 Mars 2012: L'album qui m'a fait découvrir Cruachan... et le folk metal. Il reste dans le top 10 de mes albums.

Bone chronique.
AlonewithL - 04 Mars 2012: Merci ^^
 
Pomme - 07 Juin 2013: Voilà, je pleure devant mon écran. Merci AloneW, une de mes deux grandes découvertes de la semaines avec Arkona (les Russes) !
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