Blood for the Blood God

Liste des groupes Folk Metal Cruachan Blood for the Blood God
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15/20
Nom du groupe Cruachan
Nom de l'album Blood for the Blood God
Type Album
Date de parution 05 Décembre 2014
Enregistré à Trackmix Studio
Style MusicalFolk Metal
Membres possèdant cet album31

Tracklist

1.
 Crom Cruach
 01:06
2.
 Blood for the Blood God
 05:49
3.
 The Arrival of the Fir Bolg
 06:27
4.
 Beren and Luthien
 05:47
5.
 The Marching Song of Fiach Mac Hugh
 03:22
6.
 Prophecy
 04:52
7.
 Gae Bolga
 04:04
8.
 The Sea Queen of Connaught
 07:27
9.
 Born for War (The Rise of Brian Boru)
 05:52
10.
 Perversion, Corruption and Sanctity - Pt. 1
 05:51
11.
 Perversion, Corruption and Sanctity - Pt. 2
 04:32

Bonus
12.
 Pagan (2014 Version)
 04:20

Durée totale : 59:29

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Cruachan


Chronique @ AlonewithL

29 Novembre 2014

Il faut arrêter cette effusion de sang.

La catastrophe annoncée s’est produite. Quelques années plus tôt, c’est-à-dire en 2011, on découvrait un « Cruachan », quelque peu transformé, altéré même au goût de certains. On tirait un trait définitif sur les splendides airs traditionnels sublimés par la douce voix de Karen Gilligan. Le nouveau « Cruachan » allait être foncièrement Metal. Déjà que c’est sur son versant folk que le groupe tirait son épingle du jeu, on se mit à craindre le pire. Rappelons en supplément que son premier forfait, le plus extrême de la discographie à ce jour, n’est pas retenu comme étant le plus glorieux. Le temps a certes passé depuis, mais on a eu toute aise de retenir ses points forts, mais aussi ses points de faiblesse, inchangés depuis. « Blood of the Black Robe » apparait ainsi comme une déception pour la majorité des amateurs de la formation irlandaise. Les beuglements pseudo-black de Keith commencent à lasser à la longue. Il manque bien quelque chose, un substrat de légèreté pour compenser cette brutalité inorganisée. Ce manque persistera sur le volume qui tient lieu de suite, « Blood for the Blood God », trois années plus tard. Dans ce duo de « Blood… » jamais « Cruachan » n’aura autant saigné dans sa carrière, au point où on se dit désormais que l’être blessé est rendu à deux doigts de vaciller. C’est la chute promise.

Comme pour nous signifier que le groupe est désormais dérouté, le premier morceau, l’instrumental « Crom Cruach », illustre une candeur, une douceur plus proche de la mer méditerranée que de la mer d’Irlande. La mandoline présente s’accorde plutôt dans des mélodies égéennes que celtiques. C’est un comble, qui néanmoins fait office de tendre moment. Presque un avertissement face à ce qui va suivre. Ce qui suit est ni plus ni moins que le titre éponyme, et on retrouve alors véritablement « Cruachan », mais en bien mauvaise posture. La branle y est maladroite, les battements sont chaotiques, désarticulés, et le chant énervé parvient promptement et rapidement à nous achever. Seul un violon bien frêle nous fait alors espérer. Un espoir bien mince au vue de l’ensemble répétitif et si peu avenant, bien que l’on reconnaisse la griffe du groupe. Le violon figure en soutien désargenté, désemparé, à travers un « Prophecy » donnant des coups fougueux et à l’expression guerrière. Mais les riffs abrupts et la vigueur ne remplacent que difficilement la subtilité. Et il faut avouer que ça nous manque. Quand cette même formule est sujette à un retrait de la vigueur, ça nous donne un pâteux et amorphe « Beren and Luthien ». Peut-être là le morceau le plus grossier et perturbant de la galette, hormis une profondeur atmosphérique et quelques chœurs plus savoureux.

Ce n’est pas le « Cruachan » que l’on aime, ce n’est pas celui que l’on a idolâtré. Sur ce « Beren and Luthien », on va ressurgir à la période de « Tuatha Na Gael » et à son black folklorique branlant et immature. Les deux « Perversion, Corruption and Sanctify », partie 1 et 2, reproduisent ce déchainement de black metal graveleux, que l’on ne s’était pas empressé de retrouver à nouveau. Le jeu est marqué par les hésitations, par quelques blast beats de misère sur des casseroles. Même les instruments folk paraissent comme tétanisés, incapables de peser et de mettre les titres en relief. Cette paralysie s’observe également sur « Born for War », mais là, le chant et la batterie se révèlent performants, efficaces pour stimuler cette piste qui a tout d’un hymne soumis à une solide impulsion guerrière. Ce sont de puissants riffs qui font battre fortement la rythmique de l’ouvrage, tel un marteau enfonçant une roche calcaire. De tels battements sont légions sur « The Marching Song of Fiach McHugh », sous une forme tribale cette fois, et étrangement la musique s’en trouve bouleversée. C’est le retour tant attendu au grand et chaleureux « Cruachan » qui se produit, avec ses magnifiques airs traditionnels celtiques, ces chants clairs, masculin et féminin. Une verte prairie au milieu des champs de cailloux.

Cependant, il ne faut pas en retenir les déconvenues comme étant des généralités. Il y aura d’autres petits ilots herbeux, quelques passages heureux. On croit trouver notre bonheur avec « The Arrival of the Fir Bolg », qui nous rappelle l’ère du début des années 2000. Les égarements de guitares et le son affaissé et redondant des flutes finiront d’user de notre patience, et nous invitent à rechercher ailleurs. On trouvera asile dans l’instrumental « Gal Bolga » qui rappellerait fortement du « Stille Volke » dans son orientation à la fois traditionnelle et médiévale, avant que la guitare électrique ne s’exprime pour noyer cet instant apaisant sous ses impulsions nerveuses et électriques. Il en serait de même pour « The Sea Queen of Connaugh », enjolivé premièrement par une splendide entame médiévale, avant d’être rattrapé par des soubresauts virulents, mais un peu mieux maitrisés par rapport à d’autres titres de l’album, qui ont grandement participé au sentiment de décadence qui se dégage désormais chez « Cruachan ». Comme un appel venu du lointain, mais déformé par l’écho, le groupe adapte en bonus une version actualisée de son titre « Pagan », avec le nouveau line-up officiant actuellement. Ce qui nous fait encore plus regretter leur période faste, celle où Karen faisait partie intégrante du combo. Ils font œuvre d’une brutalité sans réel but, incontrôlée, insignifiante, sans réel accroche. Tout se perd, tout est perdu.

On a connu une grande formation de folk metal, l’une des meilleures à une certaine époque. Elle s’ébat aujourd’hui misérablement, ayant perdu son inspiration et une partie de son âme. Le malicieux lutin irlandais a perdu son chaudron plein d’or. Il crie, il court, il jure tel Harpagon à la fin de la célèbre pièce de Molière. Il n’est pas à court d’énergie, mais est privé de l’essentiel, de sa magie, de ses douces et vertueuses mélodies. Le chant de Keith est un épouvantail qui nous presse de revoir revenir Karen aux avant-postes. La batterie de Mauro Frison met à l’épreuve les plus résistants au son des jeux de kermesse et de chamboule-tout. Assez ! Assez de ce concept prévu en trois volumes, cette série des « Blood… » qui pourrait atteindre définitivement l’intégrité et l’amour que l’on porte à « Cruachan ». Il faut arrêter cette effusion de sang.

11/20

3 Commentaires

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leprechaun - 29 Novembre 2014: Excellente chronique qui, je le craignais, confirme mes pires craintes, et pourtant j'espérais le retour de Karen ou une autre chanteuse et le retour de l'ambiance celtique et de titres de la trempe de Bloody Sunday. "Blood On The Black Robe" était en effet un avertissement de la chute artistique du groupe, malgré la présence en tant qu'invitée de Karen sur un ou
deux titres, mais de là à tomber si bas... Comme tu le dis Cruachan fut surement un des meilleurs groupe de "folk metal". C'est d'autant plus triste...
Game_system - 02 Décembre 2014: Rien de mieux le matin qu'un bon jus d'orange avec un Cruachan. C'était plus fort que moi. Sinon j'ai écouté un morceau par simple curiosité et ouais, ça ne vole vraiment pas haut, de la brutalité mal maîtrisé je trouve.
Luxiferum - 02 Décembre 2014: C'est vraiment dommage parce-que ce groupe était génial dans le temps. J'aime beaucoup Cruachan, du moins l'ancien Cruachan, car je trouve ça dommage qu'il n'y ai plus de chanteuse. C'est un peu comme Nightwish après le départ de Tarja Tururen! :(
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