The Last Night of Fall

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16/20
Nom du groupe False Memories
Nom de l'album The Last Night of Fall
Type Album
Date de parution 07 Mai 2021
Style MusicalMetal Gothique
Membres possèdant cet album9

Tracklist

1.
 Black Shades
 04:33
2.
 Rain of Souls
 04:33
3.
 Voices
 04:50
4.
 Hysteria
 04:40
5.
 The Illusionist
 04:23
6.
 Erased
 04:14
7.
 White Crows
 04:36
8.
 Unfaithful Dream
 04:32
9.
 Sea of Nothingness
 04:33
10.
 Deep Breath
 03:18
11.
 Don't Forget
 04:40

Durée totale : 48:52

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False Memories


Chronique @ ericb4

10 Mai 2021

Une œuvre céleste et pétrie d'élégance insufflée par le quintet transalpin...

Au sein du foisonnant espace metal gothique à chant féminin s'immisce vaillamment ce jeune et inspiré quintet italien né en 2015 d'une idée originale du guitariste Francesco Savino. Ultérieurement à un discret EP éponyme sorti un an plus tard, le groupe affinera ses gammes et ses arpèges, inscrivant dès lors son message musical dans une dynamique résolument rock'n'metal gothique. Une nouvelle orientation stylistique qu'atteste son premier album full length « Chimerical » ; une aérienne et frissonnante auto-production réalisée en 2018, qui, avec l'arrivée de la chanteuse Rossella Moscatello au sein du groupe, sera rééditée quelques mois plus tard chez Rock Of Angels Records. Contre toute attente, une longue période de latence s'ensuivra durant laquelle le collectif transalpin en profitera pour affûter son ingénierie du son et ouvrir plus largement le champ des possibles stylistiques. C'est là le point de départ d'une nouvelle aventure...

Impulsée par un seyant et touchant premier effort mais soucieuse de ne pas chercher à précipiter les étapes pour essaimer coûte que coûte ses riffs et faire entendre sa voix, la troupe ne reviendra finalement dans les rangs que près de trois ans plus tard avec, sous le bras, un second opus de même acabit dénommé « The Last Night of Fall ». Aussi, effeuille-t-on une galette d'une durée quasi optimale de 48 minutes écoulée, cette fois, chez le puissant label italien Frontiers Records ; indice révélateur d'une sérieuse envie d'en découdre de la part de nos cinq gladiateurs. Preuve qu'ils ont dès lors mis les petits plats dans les grands, pour l'optimale mise en valeur de leur set de compositions, nos acolytes ont misé sur une qualité d'enregistrement difficile à prendre en défaut, y adjoignant un soin particulier aux finitions et des arrangements instrumentaux de bon aloi.

Dans cette traversée, aux côtés de Rossella Moscatello et Francesco Savino, les deux compositeurs des 11 pistes de la galette, embarquent le guitariste Moreno Palmisano à la guitare, Gianluca Zaffino à la basse ainsi que Emanuele Cossu derrière les fûts. De cette étroite collaboration émane une œuvre à la fois sensible, énigmatique mais nullement déconcertante, un tantinet sensuelle, un brin romantique. Ce faisant, le quintet italien inscrit désormais une touche prog et doom dans un propos atmosphérique gothique et mélodique à la fois frissonnant, empreint de délicatesse et des plus enivrants, non sans rappeler Autumn, The Gathering, Vuur, Unsun, Vetrar Draugurinn, Evanescence ou encore Lacuna Coil. Mais entrons plutôt dans la cabine du navire, levons l'ancre et entamons notre circuit en quête de quelques terres d'abondance...

C'est le plus souvent sur une cadence mesurée que s'effectue notre périple, le combo trouvant là et sans mal les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'illustrent, en premier lieu, les félins mid tempi mélodico-gothique et progressif « Black Shades » et « Rain of Souls ». A mi-chemin entre Autumn, Vuur et The Gathering, dotés tous deux d'une basse ronronnante, de riffs de guitare pétris d'élégance et d'un fondant refrain, et mis en habits de lumière par les claires inflexions de la princesse, qui ne sont pas sans évoquer celles d' Anna Stefanowicz (Unsun), ces troublants efforts auront bien peu de chances de rater leur cible, celle de nos émotions les plus secrètement enfouies. On n'omettra pas davantage « Unfaithful Dream », un ''evanescent'' low/mid tempo rock gothico-atmosphérique aux subtils accords d'arpèges, à la basse vrombissante et recelant des couplets finement ciselés, transpirant la féconde inspiration de leurs auteurs. Enfin, moins immédiatement lisible mais guère plus déboutant, l'élan doom gothique « Deep Breath », pour sa part, ne réserve pas moins un refrain des plus entêtants. Mais le magicien a encore d'autres tours dans sa manche...

Dans cette énergie, tout en émoussant ses riffs d'un cran supplémentaire, la troupe parvient non moins à nous assigner à résidence. Ce qu'atteste, d'une part, le ''lacunacoilesque'' low tempo progressif « Hysteria » eu égard à la sensibilité de ses arpèges au piano, ses enchaînements intra piste des plus sécurisants et son gracieux et infiltrant riffing. Difficile également d'esquiver un headbang subreptice sous le joug de « White Crows », un fringant et tortueux low tempo syncopé et progressif à la rythmique feutrée, à la confluence de Lacuna Coil, Unsun et de The Gathering. Dans une optique doom mélodique, « Sea of Nothingness » imposera, quant à lui, son climat éthéré assorti des lascives oscillations oratoires d'une interprète bien habitée. Recelant, en prime, une bondissante et magnétique reprise venue relayer un petit pont technico-atmosphérique bien amené, l'enivrante offrande ne lâchera pas sa proie d'un iota, et ce, jusqu'à l'envol de son ultime mesure.

Quand il nous mène en d'intimistes espaces, les plus nombreux de la galette, le collectif italien s'y adonne avec une infinie délicatesse, nous adressant par là même ses mots bleus les plus sensibles, et force est d'observer que l'émotion requise est bien souvent au bout du chemin. Aussi, ne saurait-on que malaisément éluder « Voices », une ballade atmosphérique romantique jusqu'au bout des ongles, glissant le long d'une radieuse onde mélodique et mise en habits de soie par les caressantes ondulations de la maîtresse de cérémonie, que n'auraient reniée ni Lacuna Coil, ni The Gathering. On ne résistera pas davantage aux vibes enchanteresses exhalant des entrailles de « The Illusionist », une ballade gothique d'une sensibilité à fleur de peau pourvue d'un pénétrant slide à la guitare acoustique, à nouveau encensées par les cristallines volutes de la sirène et assortie d'un petit supplément d'âme la rendant particulièrement liante. Et comment ne pas se sentir porté tant par l'immersif cheminement d'harmoniques imprégnant « Erased » que par la fluidité de la sente mélodique que déverse « Don't Forget » ? L'une, d'une confondante légèreté, la seconde, fortement chargée en émotion, ces deux ballades gothiques et progressives, ''unsuniennes'' en l'âme, feront plier l'échine à plus d'une âme rétive.

Marchant sur les pas de son prédécesseur, jouant alors à plein la carte de l'émotion pour tenter de l'emporter, ce second mouvement témoigne cependant d'une production d'ensemble plus soignée mais nullement aseptisée, et s'avère un poil plus complexe et moins éthéré que son devancier. Et la sauce prend bien souvent. Aussi, s'esquisse une œuvre rock'n'metal gothique à la fois fringante, aérienne et éminemment troublante, mise en exergue par l'hypnotique filet de voix de la belle. On regrettera toutefois un manque cruel de diversité sur les plans rythmique et vocal, l'inspirée interprète monopolisant le micro de bout en bout de la galette, et des exercices de style quelque peu stéréotypés, le combo ayant fait la part belle aux ballades et évacué toute offensive percussive des tabloïds. Néanmoins, nos compères ont su digérer leurs sources d'influence au point de nous livrer un propos aux compositions désormais plus personnelles et au trait de plume plus affiné. Bref, une œuvre céleste et pétrie d'élégance insufflée par le quintet transalpin, qui pourrait bien requérir l'aval de l'aficionado d'intimistes espaces, mais pas seulement...


Note : 14,5/20

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