Après une tournée éreintante de plus de 3 ans dans le monde entier marqué par le live "
Initiation",
Psycroptic réitère sa performance en accouchant d’un cinquième opus nommé "
The Inherited Repression" sous le label
Nuclear Blast succédant à "Ob(servant)" datant de 2008. Une signature marquée par une meilleure promotion du groupe mais aussi par un léger tournant hardcore qui rebute les fans de la première heure. Il y a de quoi faire face aux concurrents désarmantes de la même maison de production,
Decrepit Birth,
Arsis,
Fleshgod Apocalypse,
Origin ou
Decapitated, qui ont tous sorti un album ces deux dernières années, les australiens se doivent de confirmer d'être une valeur essentielle du Death Technique et de contenir l’une des trajectoires les plus intéressantes du genre aux côtés de
Gorguts ou
Necrophagist.
Avec un line-up solide et fidèle depuis bon nombres d’années, c’est avec une expérience exemplaire dans le domaine que Joe Haley, guitariste et co-fondateur s’approprie le rôle d’ingénieur du son au
Red Planet Studio situé sur leurs terres natales. L’artwork austère de Colin Marks connu pour ses illustrations de "This Is
Exile", "Strychnine.213" ou "
Entity", marque une transition à ce que nos quatuors ont l’habitude de nous proposer. La noirceur de l’imagerie est pour une fois retranscrite par une couverture grisâtre à l’habitude de son créateur, un homme masqué prisonnier de son arrière-plan austère représentant la peste. Une contamination visuelle qui va s’étendre jusqu’à l’auditeur une fois la découverte de l’album.
Psycroptic propose toujours sa technique désarmante, les ambiances subtiles abritées sur "Ob(Servant)", font de nouveau leurs apparitions cette fois-ci en acoustique. Une suite logique qui annonce les mêmes qualités et les mêmes défauts que son prédécesseur : la personnalité indéfectible des tasmaniens face à l'irrégularité de tenir l'auditeur subjugué. Le chant peu abordable à la première écoute de
Jason Peppiat si peu formaliste devient moins original et se veut disposer à retomber dans le silence pour permettre l'extension des segments instrumentaux propres aux australiens. Même si la prestation globale est plus digeste qu’auparavant par une technicité moins poussive, on reste admirateur face au nombre de plans démentiels sur «
Kings Of Throne », les riffs ravageurs de « Deprivation » ou la complexité remarquable de « The Sleppers Have Awoken » démontrent que les frères Haley n'ont rien perdu de leurs ingéniosité.
Malgré ses défauts bien flagrants comme quelques titres mineurs, une trop forte homogénéité dans le chant ou une basse proposant un manque de relief probant, on redécouvre une nouvelle fois
Psycroptic dans toute sa splendeur avec "Euphorinasia", cette ambiance acoustique si particulière sur son introduction avant d'achever l'auditeur avec un combo de riffs inconstant à souhait, meurtrier de bout-en-bout, mené par une structure étirée, l’intensité est délicieusement soutenue grâce au dynamitage maîtrisé de David Haley. L’album devient par conséquent vite contrasté par des morceaux de haute volée et des propositions beaucoup moins percutantes comme « Become the Cult » ou « From Scribes To
Ashes », de la technique pour malheureusement pas grand-chose.
Malgré de bonnes intentions pour un style toujours aussi indubitable,
Psycroptic ne fait qu'augmenter sa discographie en revernissant seulement son blason. La technicité moins intense que sur le remarquable « The Scepter Of
The Ancient » reste présente, parfois mal texturée sur certains morceaux, ce qui vaut quelques égarements intentionnels. A défaut de suivre volontairement les pas de Ob(Servant), l’album se vaut tout aussi divertissant, irrémédiablement ramené à la brutalité binaire de son prédécesseur mais pas de quoi le surclasser.
Psycroptic reste donc fidèle à son style poursuivant sans encombre sa tournée mondiale au côté d’
Origin, un fidèle compatriote américain, à travers l’Europe en ce début d’année
2012.
Y'a quelques riffs à sauver, point.
Ecoute l'album "Symbols Of Failure" qui date de 2006, et ensuite, tu passes à cet album. Tu vas te dire : MERDE ? C'est le même groupe ? Où sont passées toutes les subtilités, richesses ? La technique ? La brutalité ? La patte qui faisait que Psycroptic se démarquait ? La, ça ressemble à un vulgaire groupe de Death, sans plus.
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