The Great Divide

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14/20
Nom du groupe Beyond God
Nom de l'album The Great Divide
Type Album
Date de parution 08 Décembre 2023
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album2

Tracklist

1.
 Cronos
 04:21
2.
 Frostbite
 04:20
3.
 Coronation
 04:13
4.
 Heartbreaker
 04:58
5.
 The Great Divide
 05:09
6.
 A Sirens Cry
 04:46
7.
 Pierced
 04:43
8.
 The Elder Tree
 04:36
9.
 Aphantasia
 04:15
10.
 After Love Ends
 04:33

Durée totale : 45:54

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Beyond God


Chronique @ ericb4

15 Décembre 2023

Un propos aussi truculent et rayonnant qu'intrigant...

De l'eau aura coulé sous les ponts pour le combo néerlandais depuis sa fondation en 2008, à Maarheeze, sous l'impulsion du batteur et orchestrateur Ferry Guns. Déjà à la tête d'un EP (« Dark Light of Dawn » (2013)) et de trois opus de longue durée (le grisant « A Moment of Black » (2016), suivi du poignant « Dying to Feel Alive » (2017) et de la chatoyante compilation acoustique « All Strings Attached » (2019)), le collectif batave, contre toute attente, restera terré dans l'ombre quatre années durant avant de réinvestir les studios. Le temps pour lui de procéder à un remaniement de son équipe, de peaufiner ses harmoniques, sa production d'ensemble comme ses arrangements. Resté prudent dans sa démarche mais mû par un soudain élan d'inspiration, le groupe nous livrera alors la bagatelle de quatre singles (« Frostbite », « Coronation », « Aphantasia », et « A Siren's Cry »), soit quatre des dix pistes de son nouveau méfait, « The Great Divide », sorti, lui, chez le puissant label italien WormHoleDeath Records. A l'aune de cette offrande, nos acolytes pourraient-ils alors rejoindre les valeurs de référence du si couru espace metal symphonique à chant féminin ?

Dans ce dessein, Ferry Guns a requis et savamment conjugué les talents de : Meryl Foreman, soprano au cristallin de voix, Mariusz Krawitowski à la guitare et Dennis Winkel à la basse. Avec le concours, pour l'occasion, du claviériste Erik van Ittersum (HDK, Kingfisher Sky, Trillium, ex-Phantom Elite...) aux orchestrations. De cette étroite collaboration émane un propos metal mélodico-symphonique gothique et progressif à la fois solaire et tortueux, cette fois dans le sillage de Stream Of Passion, Delain et The Gathering. Tout comme ses devanciers, cet opus se voit à son tour finement mixé et mastérisé par Jules Fransen tout en jouissant d'arrangements de bonne facture. Pour mettre les petits plats dans les grands, l'artwork d'inpiration fantastique et aux saisissants contrastes de couleur relève du fusain de Giannis Nakos, vocaliste aguerri (Codedecoded, Mortal Torment, Procreate, ex-Dark Vision) et prolifique graphiste (Evergrey, Oceans Of Slumber, Pyramaze...) de son état. Tous les voyants seraient au vert pour nous embarquer sereinement à bord du navire pour une croisière, espérons-le, ponctuée de terres d'abondance...

C'est à l'image de ses pistes les plus magmatiques que nos compères marquent leurs premiers points. A commencer par « A Sirens Cry », ''delainien'' up tempo aux riffs épais adossés à une frondeuse rythmique et doublés d'un tapping d'une confondante légèreté. Doté de couplets finement ciselés, relayés chacun d'un poignant refrain mis en relief par les ''siréniennes'' ondulations d'une interprétation bien habitée, ce sensuel single ne se quittera qu'à regret. Dans cette mouvance, on ne aurait davantage esquiver l'up tempo syncopé « Pierced » non seulement pour l'infiltrant cheminement d'harmoniques qu'il nous invite à suivre mais aussi au regard de ses saisissantes accélérations et de la qualité de ses arrangements. Un poil plus incisif, « Aphantasia » se pose, lui, tel un tempétueux effort aux riffs corrosifs dans le sillage dr Stream Of Passion ; pourvu d'un refrain catchy encensé par les magnétiques modulations de la belle et d'un bref mais seyant solo de guitare, le ''tubesque'' méfait poussera, à n'en pas douter, à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée.

Lorsqu'ils en viennent à varier leurs phases rythmiques à l'envi, en dépit de complexes harmoniques disséminés ici et là, nos acolytes trouvent à nouveau les clés pour nous retenir, un peu malgré nous. Ce qu'attestent, en premier lieu, « Cronos » et « Heartbreaker », mid/up tempi à mi-chemin entre The Gathering et Delain, eu égard aux soudaines et galvanisantes montées en régime de leur corps orchestral – contrastant alors avec leurs couplets emprunts de sensibilité et mis en exergue par les fluides inflexions de la sirène – et à la délicatesse de leur tapping. Sur un même modus operandi, on ne saurait davantage éluder ni le complexe et ''gatherien'' « The Great Divide » à la lumière de ses enchaînements intra piste ultra sécurisés, ni l'invitant « After Love Ends » eu égard à la limpidité de sa sente mélodique. Dans cette énergie, « Frostbite » se pose, lui, tel un mid/up tempo aux riffs crochetés dans le sillage de Stream Of Passion ; doté de truculents arpèges d'accords sur lesquels se meuvent les angéliques volutes de la déesse, qui, ici, ne sont pas sans rappeler celles de Marcela Bovio, cet invitant effort se voit cependant ponctué de saillants ''Frostbite'' qui ne s'imposaient pas.

Quand le rythme de leurs frappes se fait plus mesuré, nos compères parviennent à nous assigner à résidence. Ce que prouve le mid tempo syncopé « Coronation » qui, malgré une poussive mise en condition et des couplets un poil déroutants, recèle un refrain immersif à souhait mis en habits de lumière par les troublantes oscillations de la princesse ainsi qu'un flamboyant solo de guitare.
Et comme elle nous y avait déjà accoutumés, à la lecture de ses moments intimistes, la troupe sait également se muer en un véritable bourreau des cœurs en bataille. Ce qu'illustre « The Elder Tree », ballade progressive et d'une sensibilité à fleur de peau que n'auraient sans doute reniée ni The Gathering ni Stream Of Passion. Infiltré de délicats arpèges échappés d'un piano mélancolique, mis en habit de soie par l'hypnotique filet de voix de la maîtresse de cérémonie et se chargeant en émotion au fil de sa progression, l'instant privilégié comblera assurément les attentes de l'amateur du genre au moment même où il fera plier l'échine à plus d'une âme rétive.

En définitive, la formation néerlandaise nous octroie un propos aussi truculent et rayonnant qu'intrigant, un tantinet plus complexe que « Dying to Feel Alive ». C'est dire que le chaland devra, à nouveau, se laisser le temps de l'imprégnation opérer avant d'assimiler, voire adopter la multitude d'arpèges d'accords que recèle cette goûteuse mais surprenante galette. Plus mûr dans son jeu d'écriture, resté éminemment exigeant quant à sa production d'ensemble, nous livrant-là une œuvre subtile, techniquement aboutie et aux mélodies travaillées en profondeur et somme toute plutôt avenantes, à défaut de s'avérer des plus imparables, le combo batave témoigne de sa capacité à nous interpeler, à nous bousculer dans nos certitudes, au risque, peut-être de dérouter le fan de la première heure. Encore à quelque encâblures des étoiles mais non sans armes pour asseoir sa défense, le collectif conforte ainsi sa position parmi les valeurs confirmées de ce registre metal. Bref, un groupe à suivre de près...

Note : 14,5/20

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