The Final Journey

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17/20
Nom du groupe Black Messiah (GER)
Nom de l'album The Final Journey
Type Album
Date de parution 24 Fevrier 2012
Labels AFM Records
Style MusicalBlack Pagan
Membres possèdant cet album31

Tracklist

1.
 Windloni
 05:10
2.
 Der Ring mit dem Kreuz
 08:35
3.
 To Become a Man
 06:10
4.
 Into the Unfathomed Tower (A Tribute to Candlemass) (Candlemass Cover)
 03:18
5.
 Feld der Ehre 2012
 04:29
6.
 Lindisfarne
 05:00
7.
 Prologue - The Final Journey
 03:47
8.
 Mother Hel
 05:43
9.
 On Board
 06:53
10.
 Sailing into Eternity
 06:28

Durée totale : 55:33

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Black Messiah (GER)


Chronique @ AlonewithL

07 Avril 2015

les esprits d’autrefois vous accompagneront durant tout votre voyage.

Se tenant désormais au rythme plus convenable d’un album tous les trois ans, la sortie de « The Final Journey » se faisait pourtant pressement attendre, et devait consacrer la rapide ascension d’un « Black Messiah » talentueux, alors considéré comme l’un des groupes pagan les plus fameux et les plus novateurs de la scène allemande. Ils ont également su adopter un crédo, une personnalité musicale, alors que l’on se permet déjà de critiquer la rudesse et la monotonie du pagan originaire de ce pays. C’est sans orgueil que le cinquième album du groupe, faisant suite au divin « First War of the World », mentionne sur une étiquette « Black Messiah return with their unique pagan style ». C’est vrai que leur style est unique. Il se serait même peaufiner depuis, bien que gardant l’esprit et une parenté évidente avec les précédents albums « First War of the World » et « Of Myths and Legends ». La formation, qui annonce fraîchement le remplacement à la seconde guitare de Zoran Novak par Frangus, poursuit une lente évolution en faveur de plus de volupté et de contemplation. Comme il est dorénavant coutumier, le groupe se consacre de nouveau à la mythologie nordique en se rapportant à une saga sur le Naglfar, le bateau des morts, sur les pistes 7 à 10 de « The Final Journey ». L’album se découpe donc en deux parties, pas forcément distinctes musicalement. Il n’est néanmoins pas faux d’estimer que l’album se traduit par deux Eps accolés. Quoiqu'il en soit, Une atmosphère identique va planer sur l'objet. Ainsi, les esprits d’autrefois vous accompagneront durant tout votre voyage.

On renoue dès le premier morceau avec l’utilisation d’airs atmosphériques, seulement ceux-là paraissent à l’entame hantés. On préfigure un album plus ombrageux, déjà visible à la pochette où Zagan sous la forme d’un revenant s’apprête à occire un homme apeuré. En fait, au bout d’un instant, dès l’entrée du chant principal, nous retrouvons illico les mélodies épiques haletantes si singulières à « Black Messiah » et aux deux albums précédents. C’est toujours aussi particulier et prenant. L’afflux est régulier, marqué par un peu de clavecin avant le dernier tiers piste, histoire d’égailler un peu. Nous ne serons pas non plus bouleversés ou surpris par « Lindisfarne », exposant toujours cette hâte déterminée typique à la formation, un brin plus black metal et au ton neutre, créant pour le coup un peu de linéarité, mais également satisfaisant à nos oreilles. Dans une forme aussi rude, nous avons un « To Become a Man » assez savoureux. Au départ révélé dans un black pagan atmosphérique, mais régulier, il va vite s’enfuir dans des mélodies pressantes et donnant un fol entrain. Cela va s’enrichir doucement, au fur et à mesure, dévoilant différentes caches, s’enrobant de plus en plus de fraicheur et d’enthousiasme, même d’un superbe solo de guitare heavy metal au dernier quart piste.

Niveau richesse, « Der Ring mit dem Kreuz » est très bien placé. Encore un titre à tiroirs, comme l’avait d’ailleurs bien démontré « Black Messiah » sur des morceaux ultérieurs issus du précédent volume. C’est le violon qui lance l’extrait « Der Ring mit dem Kreuz ». On passe subitement à une toute autre étape avec de la polka très amusante rythmée par à-coups et emmenée par l’accordéon, puis les nappes envoutantes de black atmo-mélo qu’on connait de « Black Messiah » créent la suprise et fournissent le troisième étage de la fusée. Celui-là joue également comme un contrechoc plus instrumental aux parties plus guillerettes et plus mesquines chantées par Zagan. Le violon à partir du milieu va renforcer le raffinement de cette partie mélodique. On a ainsi un morceau très élaboré jouant le chaud et le froid, le sérieux et le potache. Il sera derechef question d’élaboration au sujet des titres de la seconde partie de l’album de cette fameuse saga de Naglfar. On va plus certainement commencé ici par « Mother Hel », puisque la piste 7 n’est autre que son introduction. Une introduction aérienne, limpide, harmonieuse, composée d’un bel arpège acoustique, d’une narration accueillante, du doux fredonnement du violon, arrivant les uns à la suite des autres, et d’un fond sonore orchestral retenu et véritablement cajoleur. Tout pour nous convier à aller plus loin encore.

« Mother Hel » s’illustre dans une toute autre ambiance que le prologue. Plus froid et surtout plus solennel que celui-là. La piste révèle également une certaine agressivité par son black mélodique, notamment par ses riffs raides et acérés, par le battement ininterrompue de la batterie et la nervosité du chant principal cadavérique. A ceci s’alterne des pauses, des moments de grande plénitude, mettant en avant violon, chant de baryton, mais aussi chant féminin. Un titre véritablement guerrier, comme l’est « On Board » tout aussi nerveux et dans une fibre black mélodique. Un résultat pas aussi nettement remarquable que le majestueux et ambitieux « Sailing into Eternity », mettant plus en avant les voix de barytons que sur « Mother Hel », et donnant une formidable ouverture au jeu de la lead guitare. Son solo en milieu de piste est une pure splendeur, d’une rapidité et d’une efficacité assez similaire à la reprise instrumentale d’« Into the Unfathomed Tower », réputée comme étant l’un des titres les plus rapides de « Candlemass », initialement issu de l’album « Tales of Creation » de 1989. Cette reprise est somme toute assez fidèle, rendue admirable par le jeu tout en rondeur et très entreprenant du violon, en pièce principale du dit morceau. L’instrument va également irriguer le centre de la redite de « Feld der Ehre » originaire du précédent album « Oath of a Warrior » de 2005. Cette nouvelle version de ce titre si mélancolique, bénéficie d’une production de meilleure qualité, de guitares moins grésillantes, d’un chant plus incisif et inspiré. Le morceau magique le devient encore davantage.

Curieusement composé en deux parties, usant d’une reprise toute symbolique et même de la refonde d’un de ses morceaux, « Black Messiah » continue néanmoins à nous impressionner par son « The Final Journey ». L’album se révèle très appréciable, pour son sens aiguisé de la mélodie, pour sa complexité. Il n’est pas seulement question du fameux mélange black pagan atmo-mélo distinctif à la formation, il est aussi état de tristesse, de dérision, de rage, de toutes ces choses qui font la vie et qui font battre intensément ce volume. Un volume plus entreprenant que ses précédents, mais se révélant toutefois à un niveau identique. Il les égale sans parvenir à effacer leur souvenir. C’est sans conteste un succès pour la bande à Zagan, qui aurait tout aussi pu défaillir que de continuer à s’élever aussi haut. Qu’importe que le concept autour de Naglfar se révèle au final très secondaire, ils auront réussi à nous proposer des titres splendides comme ils ont su en faire depuis quelques années. Cependant, les jours heureux ne vont pas tarder à se terminer. Au loin, les nuages noirs s’amoncèlent, le tonnerre gronde, la lumière décroit. Celui qui avait tout pour lui, celui qui aurait dû tenir un sceptre royal dans la cour du pagan goutera pour la première fois à la déchéance et au malheur.

16/20

1 Commentaire

7 J'aime

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kalysto - 07 Avril 2015: Merci, bonne chronique comme d'hab.

Effectivement, Black Messiah est une formation un peu a part dans l'univers du Pagan.

Je trouve excellente l'utilisation qu'ils ont du violon, celui-ci virevolte, déroule une cascade de symphonies créant une véritable bouffée de fraicheur, d'originalité dans un univers Pagan en général plutôt sérieux, voir parfois austère comme tu dis. Nos p'tis gars prouvent que l'on peut injecter une dose de fun sans pour autant trahir l'esprit.

Cet opus est la démonstration que l'on peut tout autant faire du pagan traditionnel et convainquant que du pagan plus festif, voir exotique avec cet excellent et surprenant morceau qu'est Der Ring mit dem Kreuz où le passage "polka" est vraiment réussi.
Personnellement ça me fait penser à du cabaret!

Assurément une belle pièce que cet album.
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