Voici le retour des Lettons d'
Ygodeh, un an après le passage éclair et quasi échec de leur premier album «
Dawn of the Technological Singularity ». Désormais basé à Londres, le quatuor a remplacé son chanteur et a trouvé la motivation nécessaire pour rattraper le coup à l'occasion de la sortie de leur nouvel opus « The Experiment Interrupted ». Visuellement, ils adoptent pour de bon le vert fluo afin de mettre l'accent sur le côté futuriste de leur musique, axée vers un death metal synthétique.
Dans le fond,
Ygodeh renoue avec ce qui faisait le charme d'un «
Dawn of the Technological Singularity », à savoir un alliage solide d'éléments électroniques et symphoniques. Les claviers ont une place prépondérante et permettent de renforcer cet aspect artificiel propre à la musique des Lettons (« To
Down »). Les guitares n'ont pas perdu de leur froideur et véhiculent une ambiance aseptisée. Bien qu'elles n'aient pas le premier rôle, ni un niveau technique suffisant, elles apportent assez d'agressivité pour nous faire entrer dans un monde quasi robotique, régi par diverses expériences scientifiques.
Dans la forme, on perd en efficacité pour ce qui est de l'aspect purement metal. Le rythme a du mal à décoller, même si certaines accélérations sont les bienvenues (« From on High »). On aurait aimé entendre plus de riffs dissonants, afin de renforcer cette mécanicité et cette artificialité. Certains morceaux valent le détour de ce côté là, mais ça ne suffit pas, et on ne peut pas dire que les guitares fassent partie des éléments que l'on retient. De même pour le chant, assuré par Andre, qui manque de puissance, notamment dans les parties les plus hurlées. Toutefois sur « Groove's
Night », il s'assimile quelque peu à la voix déshumanisée d'une machine.
Un gros travail a été effectué dans la retranscription de l'ambiance ainsi que dans les sonorités cybernétiques. Ils apportent un gros plus dans la musique d'
Ygodeh, qui sans eux, serait fade et sans âme. Même si on ne retrouve pas l'immersion d'un «
Lord of Rays », la combinaison du sympho et du cyber est déroutante, notamment sur « From on High » ou «
Trance Orchestra », dont le titre veut tout dire. C'est particulièrement efficace et original.
A l'instar de l'album précédent, on a du mal à savoir où se dirige
Ygodeh, sans doute à cause du fait que c'est trop court. L'auditeur n'a pas le temps d'apprécier le travail des Lettons et c'est sans aucun doute un sentiment de frustration qui le gagne après la conclusion «
Fragment 2 », avec une impression d'un groupe en retenu, qui hésite à dégager tout son potentiel. Même si le ressenti est plutôt bon et qu'on passe un assez bon moment, hormis les défauts sus-cités, « The Experiment Interrupted » risque de subir le même destin que «
Dawn of the Technological Singularity ». Un passage éclair dans la sphère cyber metal, rien de plus.
De mon côté, c'est le son des deux albums qui me choque.
La musique est très bonne, mais la "retenue" pour moi vient de la production qui sonne "demo", même pas "maquette". Même si on les sent "coincés" aussi dans l’exécution.
Franchement, de nos jours, ce n'est pas si difficile et cher d'avoir du bon son.
Même moi qui ne suis pas chevronné, je fais mieux en une demi/heure par morceau, soit 4 heures de boulot...
Un remix contest avec seulement quelques T-Shirts et CD à gagner leur aurai donné un meilleur mix, avec des mecs comme moi qui le ferai juste pour le fun et pour le groupe ;)
M'enfin...les remix contests de groupes de métal commencent à peine depuis quelques années.
Encore merci ! Et je leur souhaite une meilleure prod au prochain album ;)
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